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En Avant, Marx!
1 avril 2021

Le lyssenkisme a-t-il à nouveau droit de cité dans la science française ?

 

 

Le lyssenkisme a-t-il à nouveau droit de cité dans la science française ?

 

C'est une question qui semble bien être réellement posée, depuis un an déjà, avec les polémiques à n'en plus finir sur l'origine du virus covid-19 et sur les moyens de le combattre !

 

Dans les années 50 et 60, au sein de l' « Intelligentsia de gauche » il trouvait encore de nombreux émules, adeptes et défenseurs, sous l'influence persistante du révisionnisme thorezien. Hélas, cette influence est loin d'avoir complètement disparu, et une fraction très active de la gauche française actuelle essaye encore de se trouver des justifications idéologiques dans la réhabilitation de cette aberration, notamment en tentant de la présenter comme une sorte de précurseur de l'épigénétique moderne...

 

Or, précisément au moment où éclate la crise du covid, début 2020, une polémique était en cours à ce sujet, initiée par le blog TML, désormais fermé, contre les tenants de cette « résurrection », en fait sur le point de réellement advenir, même si par le biais à priori inattendu du nouveau virus... !

 

En voici donc, en exclusivité sur En Avant Marx !, un extrait important :

 

 

LA PREUVE PAR YURI JDANOV 1

 

 

 

 

Le révisionnisme

de MM. Gastaud-Suing & Cie

démasqué par les sources

historiques soviétiques

et russes!

 

 

 

 

 

Défendre les réussites de la période socialiste de l’URSS (1922-1953), c’est évidemment essentiel comme élément de la renaissance du mouvement marxiste-léniniste en France, mais cela ne peut se faire, sauf à se tirer dès le départ une balle dans le pied, au prix de la justification des dérives révisionnistes qui ont précisément entraîné sa perte. Et au nombre de celles-ci, l’agrobiologie lyssenkiste!

Les ouvrages et les conférences de M. Guillaume Suing concernant les mérites écologiques de l’agrobiologie soviétique dissimulent à peine la motivation sous-jacente de redonner une validité aux thèses de la pseudo- « génétique prolétarienne » de Lyssenko, qui a pourtant été un des ferments idéologiques et politiques de la contre-révolution khroutchtchevienne.

A la base de cette aberration se trouve l’idée d’une prétendue « science prolétarienne » qui devrait s’opposer à la « science bourgeoise »… Alors qu’assez naturellement, deux et deux font toujours quatre, qu’on soit en bas où en haut de l’échelle sociale, même si les valeurs comptabilisées sont loin d’être les même. Même en cas de révolution les pommes ne remontent pas dans les pommiers, histoire de faire la pige à ce vieux réac de Newton…

Ce n’est pas la connaissance scientifique qui a un contenu de classe par elle-même, mais l’utilisation qu’on peut en faire…

Le marxisme-léninisme propose une approche matérialiste dialectique de la réalité en générale, et donc de l’interprétation philosophique dialectique des sciences et de leurs lois et découvertes, mais il ne prétend pas se substituer aux lois scientifiques qui régissent les éléments eux-mêmes, selon leurs natures propres. Il n’y a pas plus de « physique prolétarienne » que de « génétique prolétarienne », de « chimie prolétarienne », etc…

Une approche pseudo- « marxiste » qui préconise que le matérialisme dialectique doit permettre de définir toutes les lois qui régissent les éléments et constitue donc, en fait, une loi scientifique générale des éléments naturels, décrivant l’essence même de tout ce qui existe dans l’univers, c’est à dire une loi qui constitue le statut ontologique de toutes choses, c’est ce qui s’appelle une conception « ontologique » de la dialectique, telle qu’elle se trouve défendue principalement, actuellement en France, par le leader du micro-parti PRCF, M. Georges Gastaud. Ce n’est donc pas du tout un hasard s’il a préfacé le dernier ouvrage de M. Guillaume Suing, présenté lors d’un prétendu « café marxiste » organisé par le PRCF !

 

Notre réponse à ce pseudo- « café marxiste » ne visait donc pas spécialement le contenu de l’ouvrage présenté, ni la personne de M. Suing particulièrement, mais bien le fond idéologique révisionniste qui s’avance masqué derrière les beaux discours sur l’agrobiologie et l’écologie soviétique ainsi « revisitées ».

 

Notre critique constitue donc essentiellement une approche épistémologique des sujets abordés, incluant un rétablissement documenté des réalités historiques, et ne prétend aucunement donner des leçons de sciences, se bornant simplement à rappeler les évidences nécessaires au débat.

 

Au fil des divers éléments de débat qui ont suivi, la position de M. Guillaume Suing a reçu logiquement le renfort de tous ceux qui veulent comprendre le marxisme non pas comme une philosophie mais bien comme une « science » en soi, et qui devrait non seulement dominer toutes les autres, mais carrément les remplacer, en fin de compte. Illustrant ce concept, voici l’essentiel d’un mail en réponse reçu d’un certain « Ollaf »… :

« En différenciant comme tu le fais le matérialisme dialectique de la science, tu montres que tu n’as finalement rien compris au mat[érialisme] dial[ectique] et histo[rique] (complété par nous -NDLR). Le Mat dial n’est pas une « philosophie » (une sorte dis-tu d’ »épistémologie ») il est comme le démontre Engels (dans Anti-during et autres), puis après lui Lénine (dans Mat[érialisme] et empiriocriticisme) et puis Mao (dans De la contradiction) la démarche indispensable du scientifique s’il veut (et peut, car il peut être limité dans sa compréhension du monde par l’idéologie dominante métaphysique) comprendre le mouvement, les contradictions internes de tous phénomènes. Donc il ne se « substitue pas aux sciences », comme tu dis, il est au cœur de toute science.  (Souligné par nous-NDLR) Reste ensuite les interprétations que peuvent faire de toutes sciences les philosophes.

Beaucoup de soit-disant sciences n’en sont pas par manque, justement, de la compréhension fondamentale que tout phénomène est mouvement mu par des contradictions.   (Souligné par nous-NDLR)  Mais je me souviens que tu prétendais que Mao n’était pas marxiste car il mettait la contradiction comme étant le principe essentiel de la dialectique. Mao avait tout a fait raison, après Engels et Lénine. »


Étymologiquement, la dialectique est l’art de l’analyse exhaustive par l’examen de tous les aspects contradictoires d’un problème ou phénomène… Lénine n’a donc rien inventé en rappelant cette évidence dans ses notes de lectures sur Hegel…

Que la contradiction soit l’essence de la méthodologie dialectique n’en fait pas pour autant l’essence de tout phénomène et Lénine, en rappelant le rôle essentiel évident de la contradiction n’a jamais opéré une telle confusion, qui ressort déjà, à la base, du révisionnisme.

Autrement dit, l’étude des aspects à la fois contradictoires et complémentaires des phénomènes naturels est évidemment aussi bien un aspect essentiel de la science que de la dialectique, mais reste largement insuffisante pour en définir l’essence, le statut ontologique selon le domaine scientifique dans lequel ils sont étudiés.

Chacun de ces domaines définit ses propres lois résultant de son propre domaine d’expérimentation et d’observation, et chacun de ces ensembles de lois constitue le statut ontologique de chacun de ces domaines.

En un sens, ce sont donc les lois de la physique des particules, désormais indissolublement liées à la physique quantique, qui englobent le plus largement l’ensemble des autres domaines. Néanmoins, à chaque niveau constitutif du réel correspond un ensemble de connexions nomologiques fonctionnant selon des lois qui lui sont propres et qui fondent un domaine de la science. Les lois de la biologie ne se résument ni à celles de la physique, ni à celles de la méthodologie dialectique.

 

Et contrairement à ce qu’avance « Ollaf », Mao Zedong ne se contentait pas de répéter après Lénine que la contradiction est l’essentiel de la dialectique, mais affirmait bien singulièrement que l’essence même de tout phénomène se résume à une « contradiction interne », faisant par là directement de cette « contradiction interne » le statut ontologique de toute chose, et proclamant donc ainsi une revendication « ontologique » pour sa prétendue dialectique, même si, à la manière de M. Jourdain, sans pouvoir mettre un nom dessus !

A noter au passage que renoncer au statut ontologique de la « contradiction interne », ce serait donc, éventuellement, pour le maoïsme, renoncer à tout statut ontologique pour quelque phénomène que ce soit, et donc revendiquer haut et fort sa nature réelle intrinsèquement métaphysique !

A noter encore, à ce propos, la duplicité du « marxisme » universitaire français, essentiellement « althusserien », en fait : en effet, non seulement Louis Althusser faisait grand cas de la rhétorique du « De la Contradiction » de Mao, mais prétendait bien outrepasser largement le domaine philosophique du marxisme pour en faire une « science marxiste » et donc lui donner, en dépit de ses proclamations théoriques, un statut ontologique en tant que domaine scientifique chapeautant ipso facto, même si indirectement, tous les autres…

Le paradoxe apparent, mais réelle duplicité, en fait, vient de ce qu’Althusser prétendait à une « coupure épistémologique » dans l’œuvre de Marx, puis à une suite de « coupures épistémologiques » d’avec l’« idéologie », dont son « marxisme » devrait prétendument se séparer… Une suite de coupures opérée finalement au prix de charcutages multiples où Althusser décidait ex-cathedra ce qui était « marxiste » chez Marx, et ce qui ne l’était pas, selon lui…

Au compte de ces « coupures », et en dépit de sa Maolâtrie frénétique, Althusser, effectivement pas à une contradiction près, finit par rejeter carrément la dialectique ! (1)

En somme, si Althusser a effectivement semblé formellement rompre avec le lyssenkisme, c’était essentiellement pour imposer son propre substitut, en réalité profondément « ontologique » en dépit de sa prétention à « coupure épistémologique »… Substitut du marxisme toujours largement répandu, sinon dominant, dans le « marxisme » universitaire français… Qui s’est en fait en grande partie mué en « althusserisme », en dépit de la fin tragiquement révélatrice du « Maître »… (2)

D’une manière générale on comprend bien ainsi qu’en dépit de ses querelles de chapelles le « marxisme » français est resté profondément imprégné de sa période thorezienne, qui a suivi fidèlement le lyssenkisme, jusque dans sa phase khrouchtchevienne terminale, après avoir introduit et officiellement diffusé, en France, à partir de 1954, la rhétorique « philosophique » de Mao Zedong par le biais d’un ouvrage de « principes fondamentaux de philosophie » attribué, qui plus est, de manière complètement apocryphe au malheureux Georges Politzer, qui n’en pouvait mais, ayant été fusillé par les nazis en 1942 ! (3)

 

Dans ce contexte il n’est donc pas réellement surprenant que surgisse, prétendument sur la « gauche » du PCF en déroute, un courant néo-thorezien revendiquant expressément un statut « ontologique » pour la dialectique et supportant donc assez logiquement les tentatives de M. Guillaume Suing de revalider l’agrobiologie lyssenkiste, démarche reposant tout aussi expressément sur une revalidation de la théorie lyssenkiste néo-lamarckienne de l’ « hérédité des caractères acquis » !

 

On le voit bien à ce propos, aujourd’hui comme hier, la question fondamentale de la validité du marxisme-léninisme est donc celle du rapport entre le matérialisme dialectique et la science.

Le matérialisme dialectique est une philosophie, une manière de chercher à comprendre le mouvement du réel, une manière d’y situer le rôle de la conscience humaine, et donc il s’appuie nécessairement sur l’ensemble des connaissances scientifiques humaines.

En ce sens il est donc nécessairement une forme d’épistémologie. En tant que méthode de réflexion épistémologique il peut certainement contribuer à la progression des connaissances et des pratiques, et singulièrement, dans le domaine des sciences humaines, dont l’économie est l’exemple le plus fameux, mais peut-il et doit-il pour autant se substituer aux sciences elles-mêmes et notamment leur imposer sa propre méthodologie, cela reste donc une question qui n’est manifestement pas encore franchement éclaircie pour tout le monde, c’est le moins qu’on puisse dire !

 

M. Suing ose prétendre qu’il ne mélange pas science et politique… Il s’acharne néanmoins à tenter de nous démontrer que la méthodologie suivie sous l’influence de Lyssenko aurait été « socialiste » et nous dit-il, prétendument abandonnée par le khrouchtchevisme… Et cela ne serait donc pas de l’ordre du politique ???

La science, en réalité et à l’évidence, est un mouvement de la conscience humaine pour décrypter son environnement, mais elle ne se contente donc pas d’une simple méditation contemplative et purement métaphysique. Elle part au contraire de l’expérimentation, de l’interaction de l’humain avec son milieu, et elle n’existe pas, même à titre de simple observation, du reste, sans cette interaction. Un constat qui a pris une ampleur particulière, ces dernières décennies, avec l’émergence de la physique quantique.

D’une manière ou d’une autre, la science s’inscrit donc dans l’interaction générale de l’humanité avec son milieu, et elle a donc une signification économique, et donc aussi politique, par voie de conséquence.

Par l’ampleur des moyens qu’elle met en œuvre, aussi bien que par ses conséquences technologiques souvent très immédiates, les choix d’orientation de la recherche ont une incidence, et désormais de plus en plus rapide, sur la vie économique, sociale et politique.

 

Ce n’est donc pas un prétendu « apolitisme » de la science qui peut distinguer la démarche matérialiste dialectique de la démarche métaphysique…

C’est donc même précisément dans le mouvement de la conscience que se trouve la différence… La science avance avec la masse des connaissances et des expérimentations qu’elle a déjà accumulées, mais aussi avec la masse des idées et concepts qu’elle a élaboré ou contribué à élaborer sur cette base, et cela comprend nécessairement une partie de préjugés culturels et même idéologiques.

Mais dans la démarche scientifique, il est clair que le mouvement de la connaissance se fait essentiellement du réel vers la conscience, et non l’inverse.

Le matérialiste dialectique est celui qui va au devant du réel sans attendre que celui-ci réponde nécessairement aux idées et préjugés éventuels qu’il a élaboré sur la base de ses connaissances et expérimentations précédentes.

Le matérialisme dialectique, reposant nécessairement, comme on l’a vu, sur une approche épistémologique la plus large possible des connaissances scientifiques, ne saurait continuer d’être valide, ni même tout simplement d’avoir le moindre sens sans être complètement ouvert au mouvement du réel vers la conscience, et cela implique donc une évolution constante en fonction de ce mouvement.

Parler des lois de la dialectique, c’est parler de la méthodologie d’approche du mouvement du réel dans son ensemble, et cela ne saurait donc être figé. Le matérialisme dialectique repose sur une approche épistémologique d’ensemble et sur une méthodologie dialectique de cette approche épistémologique. Cette méthodologie ne peut donc elle-même être figée. Elle ne peut qu’évoluer en fonction du mouvement du réel vers la conscience ou dépérir et devenir un dogme caduque, et même réactionnaire dans ses conséquences…

 

C’est bien là toute l’histoire du lyssenkisme, et non seulement celle du lyssenkisme, mais aussi celle de la plupart des idéologies qui continuent à ce réclamer formellement du marxisme, et même du marxisme-léninisme.

Prétendre que le mouvement du réel devrait répondre aux lois d’une méthodologie rigide élaborée à un certain stade des connaissances humaines, c’est, par définition, refuser de laisser rentrer le mouvement du réel dans la conscience humaine, et en fin de compte, refuser le mouvement du réel lui-même.

Le mouvement du réel est représenté dans la conscience humaine par l’ensemble des lois scientifiques propres à chaque domaine de recherche et d’expérimentation. Le matérialisme dialectique représente donc une approche synthétique de l’ensemble de ces connaissances et non pas une somme exhaustive et détaillée, désormais inaccessible dans sa totalité, et cela déjà depuis longtemps.

La méthodologie générale du matérialiste dialectique ne saurait donc se substituer aux lois scientifiques précises propres à chaque domaine de recherche et d’expérimentation. Elle ne saurait donc prétendre que le réel et la matière étudiés sous leurs différents aspects par chacun des domaines scientifiques doivent répondre précisément aux lois de cette méthodologie. La méthodologie du matérialisme dialectique reste nécessairement une méthodologie épistémologique, et c’est aussi en cela qu’elle reste une méthodologie scientifique et non pas une méthodologie dogmatique et en fin de compte idéaliste et métaphysique.

C’est le mouvement général de la nature qui peut être appréhendé de manière dialectique, et non chacun de ces aspects particuliers, répondant à des lois scientifiques qui lui sont propres.

Dans certains domaines, et notamment dans les sciences humaines, on comprend bien que la confusion reste possible, et que la distance peut être parfois réduite entre les lois de la dialectique et celles qui sont propres à tel ou tel domaine scientifique, mais cela ne doit pas pour autant nous mener au dogmatisme.

La confusion est d’autant plus facile et tentante lorsque cette distance est parfois presque inexistante, dans le domaine des sciences humaine, et dans celui de l’économie, singulièrement.

 

Le dogmatique est celui qui abolit totalement cette distance et en arrive à généraliser ce manque de distanciation au point de l’annuler, également, dans son approche des autres domaines.

Avec des mots et des formulations différentes, c’est ce qu’ont fait les lyssenkistes, hier, et ce que font, aujourd’hui, les partisans d’une prétendue « ontologie » de la dialectique. En sciences, l’ontologie n’est définie que par les lois qui sont spécifiques à chaque domaine d’investigation, et non par les lois générales de la dialectique, qui restent celles d’une méthodologie épistémologique, sauf à devenir non seulement caduques mais carrément dogmatiques et réactionnaires.

Bien évidemment, l’emploi de méthodes dialectiques de recherches n’est pas forcément limité aux sciences humaines, et peut très bien et très utilement se pratiquer en biologie, par exemple, comme l’ont prouvé notamment Stephen Jay Gould et Richard C. Lewontin, mais le risque est alors grand de confondre la méthode avec l’objet d’étude lui-même. C’est bien ce glissement que Yuri Jdanov tentait déjà de dénoncer, dès 1948, face à Lyssenko :

 

« В двадцатые – тридцатые годы борьба вокруг проблем биологии нарастала. Как всякая борьба, она не обходилась без увлечений и крайностей. Но на каком-то этапе был допущен срыв, приведший к тяжким последствиям.

Вспомним Ленина. Он в своей работе « Материализм и эмпириокритицизм » отстаивает идеи партийности философии, вскрывает методологические и гносеологические истоки метафизики, субъективного идеализма во взглядах многих физиков, математиков, физиологов своего времени. Но он никогда не вторгается в сферу компетентности той или иной науки, никогда не подвергает сомнению установленные наукой данные и закономерности (понимая их исторически обусловленный и относительный характер). Ленин критикует Маха как философа, но не как специалиста в области механики. Ленин говорит о возможности неверного истолкования теории относительности Эйнштейна, но не об ошибочности этой теории.

К сожалению, этот важный принцип был во многом утрачен в полемиках вокруг естествознания, диалектики природы, марксизма в науке. Это совершилось и в биологии. Реальные, конкретные, воспроизводимые результаты генетических исследований были объявлены как бы несуществующими, критика сформировала из науки для себя объект – лженауку.

Это смещение понятий далее трансформировалось в представление о наличии социалистических наук и буржуазных лженаук. Принцип партийности, имевший вполне определенное исторически обусловленное место в истории мысли, был незаконно перенесен в неадекватную для себя сферу.

Еще Бутлеров, столкнувшись с нарастающим национализмом некоторых современных ему немецких ученых, ворчал по поводу того, что скоро в химии придется говорить не о законах науки, а о законах немецкой науки. Перенесенное на классовую почву, это ограниченное представление породило мнение о возможности существования буржуазной биологии, о партийности биологии или, как говорил И.Презент, о партийно непримиримой борьбе в биологии.

Конечно, нелегко разорвать цепочку и вовремя остановиться, когда история предлагает кошмарную логическую цепь: менделизм – расизм – Освенцим или: теория относительности – эквивалентность энергии и массы – Хиросима. Природа не виновата в том, что, открывая ее закономерности, люди используют их против себя.

Истоком трагедии здесь становятся не открытые наукой законы природы, а социальные структуры.

Борьба в науке неизбежна, она не может уйти от столкновения позиций, точек зрения, концепций, гипотез. Эта борьба должна вестись лишь на принципиальной основе. « Ибо одно из худших свойств – это именно филистерство, стремление уговорить противника вместо борьбы против него », – отмечал Энгельс3.

Но продуктивной может быть лишь борьба на базе самой науки, на ее основе, внутри ее сферы фактов, теорий и представлений. Как только эта основа теряется, принципиальная борьба превращается в свою противоположность: наклеивание ярлыков, оскорбление личности, крики, взвизгивания, поношения и гонения.

Начав работу в секторе науки, я в первую очередь столкнулся с обстановкой в области биологии. »

 

[…] « В итоге за несколько месяцев у меня сложилась картина состояния дел в сфере биологии и 10 апреля 1948 г. я выступил на семинаре лекторов обкомов и горкомов ВКП(б) в зале Политехнического музея с лекцией на тему « Спорные вопросы современного дарвинизма ».

К интригам я и тогда не очень был приспособлен, да и сейчас плохо в них плаваю, и не знал, что, пока я читал лекцию, за спиной в подсобном помещении музея меня слушали и записывали Т.Д.Лысенко и М.Б.Митин. Об их последующих действиях известно из других источников; тогда я о них ничего не знал. Лишь в мае почувствовал недоброе, когда из секретариата Г.М.Маленкова срочно затребовали стенограмму моей лекции. » (Ю. А. Жданов – ВО МГЛЕ ПРОТИВОРЕЧИЙ )

 

En réalité la critique originelle de Yuri n’était pas non plus exempte de tentatives de conciliations et de réunification des divers courants de la biologie soviétique, ce qui n’était pas forcément approprié, ni sur le fond, ni tactiquement, comme il l’a exprimé ensuite, avec le recul du temps :

 

[…]« Наконец однажды Шепилов, пригласив меня, дал совет: « Надо определить свое отношение к тому, что произошло на заседании ПБ ». Вот тогда и родилось мое письмо Сталину.

Оно было рождено не только естественной силой авторитета вождя: если он говорит об ошибке, значит, видимо, она имела место. Но и это обстоятельство играло роль. Значит, чего-то я недодумал, не учел. Вспомнились и расистские выводы из генетики, вспомнились и добрые слова Вавилова в адрес Лысенко. Да, зарвался, надо отступать. Однако не бежать.

Вот почему в письме я повторил критические замечания в адрес Лысенко, вновь сказал о практических достижениях современных генетиков. И не уступил в самом главном: не согласился, что морганисты-менделисты люди купленные, не скатился к вульгарно-социологической точке зрения, будто имеются две биологии: буржуазная и социалистическая. Не уступил оценке генетиков, высказанной при беседе в Сочи. Это – факт.

Но было и замешательство, были ошибочные по своей природе уступки. Наступил внутренний кризис, отягощенный начавшейся охотой за « генетическими ведьмами ». Практически я и наш сектор попали в изоляцию.

В это время в кругу членов Политбюро Сталин зачитал мое письмо. Отец рассказывал, что оно произвело впечатление « недостаточного разоружения ». Так считал Молотов. Берия бросил реплику: « Это, конечно, неприятно, но нужно быть выше отцовских чувств ». Эта сентенция потом часто приходила мне в голову: а можно ли и нужно ли быть выше отцовских, да и вообще человеческих чувств? Что там, в этой вышине? Вакуум, пустота, бездна?

Мне было известно, что в некоторых на все готовых инстанциях уже начинали готовить мое персональное дело. Сталин все это пресек, объявив мой поступок результатом неопытности и необдуманности. В связи с этим одно уточнение. В своей книге « Генетика – страницы истории » (Кишинев, 1988) Николай Петрович Дубинин приводит весьма распространенную, но ошибочную версию, будто во время лысенковских баталий я находился в родстве со Сталиным.

Лето тянулось, наступила пора отпусков. Стороной я узнала, что готовится сессия ВАСХНИЛ. Но сектор не курировал сельскохозяйственные учреждения, подготовка шла без нас. Не зная толком ничего, я уехал на отдых в альпинистский лагерь. И вот тут-то 7 августа прочитал в газете « Правда » мое письмо. Конечно, тотчас вернулся в Москву, но отпуска не прерывал и поехал на Валдай к отцу, который встретил меня ироническим выпадом: « Ну вот, мне пора на пенсию. Ты будешь писать и публиковать опровержения, на гонорар от них и будем жить ». Ирония была горькая, но довольно спокойная.

Через несколько дней отца на Валдае навестил Н.А.Вознесенский – единственный из числа руководства страны. Мы с Николаем Александровичем гуляли вдвоем по аллеям, он говорил о сложности судьбы политика. 31 августа отца не стало. Я вспоминал много, но чаще – его совет не идти на работу в ЦК.

Оглядываясь назад, теперь я понимаю, что допустил вот какую методологическую ошибку в своем докладе. Я действительно пытался свести, примирить враждующие стороны, путем снятия их односторонностей. Но надо было учесть урок Канта: в научном споре сперва нужно развести позиции сторон до антиномии, или, по Гегелю, заострить различие до противоположности, или, по Ленину, сперва размежеваться, чтобы потом объединиться. Без такого размежевания наступает неясность и движение в мутной среде. Боюсь, что это заключение и сейчас не утратило своей актуальности. »

(3 – Маркс К. и Энгельс Ф. Соч. Т.36. С.394. )

 

Ю. А. Жданов – ВО МГЛЕ ПРОТИВОРЕЧИЙ

http://old.ihst.ru/projects/sohist/memory/jdan93ph.htm

 

Néanmoins, nous rappelle Yuri Jdanov, il est historiquement faux de prétendre que l’agrobiologie de Lyssenko est restée la norme officielle de l’URSS socialiste jusqu’à la fin de le vie de Staline et protégée par lui jusqu’au bout, comme le sous-entendent ou l’affirment carrément les réactionnaires et les révisionnistes. Il est déjà évident, même pour les rares historiens occidentaux honnêtes, que Staline avait finalement rejeté la théorie des « deux sciences, prolétarienne contre bourgeoise », dès 1950, avec notamment la publication de son ouvrage à propos de la linguistique (4) et eut-il survécu suffisamment au XIXème Congrès, ce n’eut pas été le cas du lobby lyssenkiste…:

 

[…]  « Летом 1952 г. произошло событие, которое не только плохо освещено, но и недостаточно осмыслено. Где-то в июне мне позвонил заведующий сельхозотделом ЦК Алексей Иванович Козлов и попросил срочно зайти. Я прибежал к нему в другой корпус и застал крайне возбужденным. Он сразу выпалил:

Я только что от товарища Маленкова. Он передал указание товарища Сталина: ликвидировать монополию Лысенко в биологической науке; создать коллегиальный президиум ВАСХНИЛ; ввести в состав президиума противников Лысенко, в первую очередь Цицина и Жебрака; создать комиссию ЦК по подготовке предложений.

Внутренне я так и ахнул. Но делиться было не с кем, распрашивать о мотивах такого решения – некого. Комиссия была создана. В нее Маленков, помимо Козлова и меня, ввел президента Академии наук СССР А.Н.Несмеянова, министра сельского хозяйства И.А.Бенедиктова и …Т.Д.Лысенко.

Комиссия собиралась дважды, но ни к « какому решению не пришла из-за обструкционистской позиции, занятой Лысенко. Страсти накалялись настолько, что Козлов, помнится, взывал даже к авторитету главы англиканской церкви Хьюлету Джонсону. Все было напрасно. А затем началась подготовка к XIX съезду партии, сам съезд. Дело спустили на тормозах. Но в кругах научной общественности началось отрезвление, бастионы Лысенко зашатались. »

Ю. А. Жданов – ВО МГЛЕ ПРОТИВОРЕЧИЙ

 

Avec ce retournement de situation, qui aurait du normalement se renforcer et aboutir, après la réussite du XIXème Congrès, à de nombreuses réformes radicales, comme retour aux sources marxistes-léninistes du socialisme, beaucoup d’espoir était donc permis. Mais de la fin du XIXème Congrès à la mort de Staline, il n’y a que quatre mois et demi et Khrouchtchev s’empara aussitôt du pouvoir…

En fait de prétendu « dégel » et « libéralisation », ce fut, pour Yuri Jdanov, l’exil provincial imposé par le nouveau pouvoir khrouchtchevien, qui craignait manifestement ce rescapé des griffes du lobby lyssenkiste… (Chance que n’avait pas eu son père Andreï, selon différents historiens russes qui ont tenté d’éclaircir les circonstances de sa mort en Août 1948, mais c’est donc un autre chapitre, en soi-même, de l’histoire de l’URSS…) :

 

[…] « В марте 1953 г. после известных событий три секретаря ЦК Суслов, Поспелов и Шаталин пригласили меня к себе и, спросив, где я работал до аппарата ЦК (хотя они, несомненно, это знали), объявили, что мне и следует вернуться в Московский университет. Однако через неделю что-то произошло: меня вновь пригласила упомянутая троица и сообщила, что мне необходимо на пару лет уехать из Москвы для приобретения опыта местной партийной работы. Это была депортация. Были предложены Челябинский и Ростовский отделы науки обкомов партии. Я согласился на Ростов, где некогда раньше живал. Пара лет превратились в судьбу, но это уже другой разговор.

Было ясно, что кто-то вмешался в решение вопроса и, судя по составу троицы – не менее, чем первый секретарь ЦК. »

Ю. А. Жданов – ВО МГЛЕ ПРОТИВОРЕЧИЙ

 

Par la suite, au cours d’une séquence assez surréaliste, Khrouchtchev rend visite à Yuri dans son exil, lui racontant avoir été prétendument un « opposant » à Lyssenko, et promettant à Yuri un retour à Moscou… Yuri n’en profite pas moins de l’occasion pour tenter de faire avancer les choses concrètement, sur le terrain :

 

[…] « Было совершенно естественным, что, приехав на работу в Ростов, я сразу же стал знакомиться с научным наследием Н.И.Вавилова, который создал на Северном Кавказе два центра исследований: Отрадо-Кубанскую и Майкопскую станции Всесоюзного института растениеводства (ВИР). По этой проблеме у меня возникла переписка с руководителем ВИРа, академиком Петром Михайловичем Жуковским. Я выражал беспокойство о судьбе вавиловского наследства. Вот что он мне ответил.

 

 

Глубокоуважаемый Юрий Андреевич!

Благодарю Вас за доброе письмо. Отлично знаю, что Вы химик и философ, окончив 2 факультета. Но мимолетное знакомство наше состоялось на кафедре генетики у А.Р.Жебрака, Вы тогда ведали Отделом науки ЦК КПСС и интересовались генетикой. Я заведовал кафедрой ботаники в ТСХА. С тех пор совершилось множество событий. Я рад, что Вы стали университетским профессором.

В 1961 г. я добился освобождения от должности директора ВИРа. Работать стало невозможно. Лысенко снова стал Президентом, Ольшанский был Министром. В ВИРе опять вошли в моду завиральные идеи. Мне удалось уйти, и я был рад этому: мне надо было писать. В том же году я сдал рукопись 4-го издания « Ботаники » в издательство « Высшая школа », – она лежит там в холодильнике, ибо в ней упомянуты гены, ДНК, мутации, наличие внутривидовой конкуренции и пр., а в экспертной комиссии сидят « отборные молодцы ». Далее, я взялся за 2-е издание своего труда « Культурные растения и их сородичи (систематика, география, цитогенетика, экология и происхождение) ». Первое издание было переведено на английский язык и разошлось. 2-е издание я готовил в 2-х томах (80–90 печ. л.). 1-й том закончил и передал « Сельхозгизу ». Но его тоже заморозили (боятся цитогенетики). 2-й том ныне пишу и осенью закончу. Таким образом, уйдя из ВИРа, я получил возможность оформить свой долголетний материал. Директором ВИРа, по приказу Ольшанского, назначен был Сизов. Оба они – люди невежественные, бездарные, но ретивые в проведении сегрегации среди биологов.

Таким образом, я теперь не могу влиять на Майкопскую опытную станцию. Туда опять проник Тетерев, пират в науке о плодовых растениях. Хорошего специалиста Ковалева сдали на пенсию. Там нет вдохновителя, нет сплоченного идейного коллектива. Правда, коллекция переносится на новое место, это очень нужная операция, – но с отходом Ковалева дело могут испортить. Лесосады вошли уже в широкую практику. Овощными делами ведает Д.Д.Брежнев, человек грамотный, но с овощами в СССР дело вообще обстоит очень плохо. Если бы Вы поехали на Майкопскую станцию и повидались с Николаем Васильевичем Ковалевым, – он рассказал бы Вам обо всей ситуации. Д.Д.Брежнев бывает там наездами из Ленинграда.

Во 2-м томе своей рукописи я половину посвятил ресурсам плодовых и овощных растений. Мне кажется, я пишу очень нужные, полезные книги, но я дервиш среди нынешних вельмож в биологии. Конечно, я буду добиваться опубликования, ибо я коммунист с 1940 г. и не намерен примириться с произволом околонаучных очковтирателей.

Благодарю Вас за Ваши ценные публикации, за доброе внимание.

С приветом, уважением и пожеланиями Вам здоровья и творческих побед

Ваш П.Жуковский

 

 

 

Мне очень хотелось исполнить завет и пожелание П.М.Жуковского. Тем более, что проблемой « черкесских садов » на Кавказе занимались и Мичурин, и Вавилов. Бывал я и на Майкопской опытной станции.

И при встрече с Н.С.Хрущевым рассказал примерно следующее.

В предгорьях Западного Кавказа, в пределах Краснодарского, Ставропольского краев и Грузии, раскинулись обширные лесосады на площади нескольких миллионов гектаров. Происхождение их двоякое: с одной стороны, здесь растут дикие фруктовые деревья; с другой – одичавшие сады, некогда принадлежавшие черкесам, покинувшим свои селения по разным причинам еще в прошлом веке. В этом уникальном зеленом поясе растут груша, яблоня, алыча, вишня, черешня, кизил, терн, абрикос, а также лещина, грецкий орех, каштан, малина, черная смородина, крыжовник, ежевика и т.д.

Использование всего этого богатства организовано лишь в незначительной степени и носит кустарный характер. Население в горах Западного Кавказа пока редкое, и главными потребителями фруктов и орехов являются, по–видимому, кабаны и медведи, основная же часть плодов каждый год пропадает, покрывая землю толстым слоем гниющей падалицы. Вместе с тем здесь мы имеем огромный резерв снабжения нашего населения фруктами, ягодами, орехами, витаминными концентратами.

Эта фруктовая целина, на мой взгляд, требует пристального внимания и освоения. Очевидно, здесь напрашивается несколько путей:

1) Организация сбора диких фруктов, орехов, ягод в существующих лесосадах. Выработка из них сухофруктов, консервов и витаминных концентратов с использованием портативных средств переработки, учитывая условия бездорожья.

2) Окультуривание диких лесосадов путем их расчистки, прореживания, подрезки деревьев, организации борьбы с вредителями.

3) Использование диких подвоев в качестве основы для прививки на них культурных сортов.

Специалисты-садоводы имеют опыт такой работы и в первую очередь специалисты основанной Вавиловым Майкопской станции ВИРа. Эта станция представляет интерес еще в одном отношении. Она обладает богатейшей коллекцией фруктовых и овощных культур. Там растет 600 сортов яблони, 200 сортов груши, 6000 сортов овощных культур. К сожалению, малочисленный коллектив станции в основном занимается поддержанием и воспроизведением коллекции. В то же время эта коллекция может явиться серьезной базой для внедрения в пашей стране новых сортов плодовых и овощных культур, для широкой селекционной работы в области садоводства и овощеводства. Коллектив располагает интересным опытом по окультуриванию диких садов Кавказа, ему же принадлежит заслуга внедрения культуры чая на северном склоне Кавказа, в Краснодарском крае.

Мне представляется, что настало время освоению фруктовой целины Кавказа придать широкий государственный размах.

Такова была моя речь.

Хрущев внимательно выслушал меня и просил подготовить записку на имя его помощника А.С.Шевченко. Записка была подготовлена, направлена Шевченко. Но каких–либо действий не последовало, да и события приняли уже другой оборот.

Письмо П.М.Жуковского характеризует период « вторичного возвышения » Лысенко. »

Ю. А. Жданов – ВО МГЛЕ ПРОТИВОРЕЧИЙ

 

Bien évidemment, aucune des promesses de Khrouchtchev ne fut tenue, et ce n’est qu’avec sa chute que le lobby lyssenkiste fut réellement démantelé. Yuri Jdanov est resté à Rostov, où était donc son destin… Mais pourtant, il n’en avait encore pas tout à fait fini avec les traces de son passé politique : devenu Recteur de l’Université de Rostov, il a néanmoins du abandonner ce poste en 1988, suite à une nouvelle phase de persécution initiée par la « perestroïka » gorbatchevienne ! (5) Malgré tout il a continué à travailler jusqu’en 1995 dans cette Université, dirigeant le Département de chimie des composés naturels et à haut poids moléculaire, et par la suite encore, comme Rédacteur en chef de différentes revues scientifiques.

Il est, en outre, l’auteur de nombreux traités sur la chimie et de réflexions épistémologiques sur l’évolution de la matière, tirées de sa longue expérience professionnelle et scientifique.

Bien que décédé en 2006, sa mémoire est encore aujourd’hui largement honorée à Rostov, comme ce fut le cas l’an dernier, à l’occasion du centenaire de sa naissance (1919-2019). Entre autres traces honorifiques, la Bibliothèque de l’Université, devant laquelle est érigé depuis 2011 un buste à son effigie, porte son nom.

Ces nombreuses marques de considération et de mémoire reflètent cette réalité historique que son autorité scientifique et philosophique a traversé, malgré les épreuves redoutables, dont la mort de son père Andreï Alexandrovitch, en Août 1948, quasiment une demi-douzaine de régimes politiques en Russie, de l’URSS de Staline à la Russie de Poutine, en passant par Khrouchtchev, Brejnev, Gorbatchev, Eltsine…

 

Et en 2019 en France, les duettistes Georges Gastaud et Guillaume Suing ont publié ensemble un document dont le lien s’intitule : « dialogue entre G. Suing et G. Gastaud sur l’évolution biologique et l’ontologie des sciences ». (6)

Parmi les considérations « philosophiques » de M. Gastaud, on trouve celle-ci, page 14 :

 

« Ainsi pourrait se clore la presque séculaire séquence idéologico-épistémique ouverte dans les années 1920/1930 par la victoire (non moins philosophique que scientifique !) de l’idéalisme agnostique et quelque peu mystique de Bohr (soutenu notamment par Born, Dirac et Heisenberg) sur le réalisme rationaliste d’Einstein. Sans réhabiliter le moins du monde la théorie jdanovienne et anti-léniniste des « deux sciences », « science prolétarienne » et « science bourgeoise » (sic), (Souligné par nous -NDLR) il convient en effet de réévaluer fortement les enjeux idéologico-historiques de cet affrontement épistémologique dans et sur la « réalité physique » dont Louis de Broglie, père de la Mécanique ondulatoire et allié initialement hésitant des réalistes Einstein et Schrödinger, a donné le récit saisissant dans plusieurs de ses textes,… »

 

C’est ainsi qu’en prétendant défendre le « réalisme » en physique M. Gastaud déforme on ne peut plus grossièrement la réalité historique…

Pour essayer pitoyablement, ici comme ailleurs, de justifier sa propre démarche « ontologique », il tente de se démarquer de la démarche lyssenkiste en l’attribuant précisément à celui qui en fut le premier adversaire, Andreï Jdanov, le père de Yuri !!!

Alors que tous les témoignages historiques, outre celui de Yuri, montrent clairement que si Andreï se voulait plus modéré sur la tactique, il n’en était pas moins résolu, contre les aberrations de Lyssenko. Ce que confirme l’historien moderne Cyril Olegovitch Rossianov, de l’Institut d’histoire des sciences naturelles et de la technologie. S.I. Vavilov, dans une étude portant précisément sur les corrections faites par Staline lui-même dans le texte de Lyssenko en 1948 ! (7)

 

« Хотя взгляды Сталина и Жданова на проблему традиций и новаторства были,очевидно, близки, оставалась и более частная проблема. Она заключалась в том, чтолысенковщину можно было либо отнести к « традиционной науке », нуждающейся взащите, либо причислить к « левацким извращениям », тем самым обрекая ее науничтожение. И здесь мнения Сталина и Жданова, вероятно, кардинально разош-лись23.Очевидно, А.А. Жданов разделял в это время взгляды, высказанные его сыном, впротивном случае, не чувствуя поддержки отца, Ю.А. Жданов не смог бы выступитьсо своим докладом на семинаре лекторов обкомов партии. Сталин же безоговорочновстал на сторону Лысенко. При этом его доверие к Лысенко не поколебало даже то,что в первоначальном варианте доклада Лысенко содержалось положение осуществовании двух классовых наук. Сталин предпочел вычеркнуть эти, ошибочные,по его мнению, рассуждения, но поддержать основную часть доклада. Возможно, онполагал, что « левая » фразеология случайна для Лысенко и органически связана ссодержанием его учения. »

Сталин как редактор Лысенко

К предыстории августовской (1948 г.) сессии ВАСХНИЛК. – О. РОССИЯНОВ

 

Ce que confirment également les mémoires de Chepilov, cité ci-dessus par Yuri, et qui a effectivement, en 1948, a tenté de plaider la cause de Yuri auprès de Staline… (8)

 

En ces quelques pages, la prose de M. Gastaud ne comprend donc pas moins de huit occurrences sur Andreï Jdanov, (9) toutes méprisantes, dépréciatives, et associant dans ce mépris les noms de Jdanov et Lyssenko, et au mépris, surtout, de la vérité historique…

Mais si le nom de Jdanov semble donc hanter autant la conscience de M. Gastaud, c’est aussi, n’en doutons guère, parce que Andreï Jdanov, en son temps, avait également percé la nature révisionniste et opportuniste du thorezisme (10), celle la même que M. Gastaud tente de faire revivre aujourd’hui, avec son micro-parti « PRCF », et l’appui du groupuscule « RC » de M. Suing !

Pour que la « thèse ontologique » de MM. Gastaud et Suing puisse au moins formellement fonctionner il leur faut trouver le moyen de redonner une apparence de crédibilité aux « théories » lyssenkistes sur « l’hérédité de l’acquis » en génétique, « théories » qui étaient l’une des bases « idéologiques » incontournables du PCF thorezien.

 

D’où l’importance du rôle de M. Suing, dans le duo, qui apporte une sorte de « caution » pseudo- « scientifique » en tant que prof agrégé de SVT… (M. Gastaud étant, pour sa part, agrégé de philo…). A défaut de pouvoir avancer ouvertement sur le front de la prétendue « science prolétarienne », dont ils se sentent même obligés de se démarquer formellement, mais on a déjà vu au prix de quelles contorsions antihistoriques, les duettistes Gastaud-Suing se servent du courant ambiant en faveur de l’écologie et de la revalorisation des réalisations socialistes de l’URSS pour tenter de les récupérer au profit de leur « nouvelle » boutique idéologique et d’estampiller ainsi d’un label « marxiste-léniniste » leur nouvelle validation des théories néo-lamarckiennes sur l’ « hérédité de l’acquis ».

Et pour que ce pseudo-label « marxiste-léniniste » ait une once de crédibilité il leur faut donc lui rajouter un lustre « antirévisionniste » pour la période de la contre-révolution khrouchtchevienne, et cela au prix de deux nouvelles et grossières contorsions antihistoriques, outre leur « confusionnisme » délibéré entre Lyssenkisme et Jdanovisme…

Cela implique donc en outre pour eux de prétendre que les thèses de Lyssenko auraient été validées par Staline d’un point de vue marxiste-léniniste, même au prix des quelques « corrections » formelles du texte de Lyssenko en 1948.

Or on a déjà vu que ces corrections n’étaient que le premier pas d’une réflexion sur le sujet qui aboutira dès 1950 à la rectification fondamentale de cette erreur, et aux premières conséquences pratiques de cette rectification, en 1952.

Ce n’est donc déjà qu’en escamotant complètement cette évolution bien réelle, même si tardive, de la pensée de Staline, que nos duettistes, à travers essentiellement la prose de M. Suing, peuvent avancer d’un pas vers leur supercherie suivante : nous faire accroire que Lyssenko aurait représenté une sorte de pôle de résistance « socialiste » et « antirévisionniste », contre le khrouchtchevisme… !

Or comme on l’a déjà vu, si Khrouchtchev a brièvement tenté d’illusionner Yuri Jdanov avec ses prétentions « anti-lyssenkistes », en pratique c’est bien tout le contraire qui s’est produit, avec une nouvelle validation tout à fait officielle du lobby lyssenkiste. Et si l’on avait un doute concernant la nature réelle des rapports politiques entre Khrouchtchev et Lyssenko, là aussi Chepilov, qui, du temps de Staline, était rédacteur en chef de la Pravda, et économiste, membre de l’Académie des Sciences de l’URSS, et fut par la suite, sous Khrouchtchev, ministre des affaires étrangères, sait donc très bien de quoi il parle lorsqu’il nous explique, dans ses mémoires, dans un chapitre spécialement consacré à la mort, en 1948, d’Andreï Jdanov, le père de Yuri : (8)

 

«Как же и почему произошла вся эта великая мистификация, обошедшаяся так дорого социалистическому обществу?

Т.Д. Лысенко начинал свою деятельность агронома-новатора на Украине, сначала в Уманской школе садоводства, затем в белоцерковской селекционной станции и Одесском селекционно-генетическом институте. Н. Хрущевым он был поддержан и разрекламирован. Хрущев слыл знатоком сельского хозяйства на Украине. С его слов и рекомендаций составил, по-видимому, свое суждение о Лысенко и Сталин.

Сталин был нетороплив и осторожен, прежде чем прийти к определенному выводу. Но сформировав свое мнение, считал его абсолютом. Конечно, такой абсолютный характер каждому его слову придавало его окружение. Но и сам Сталин не допускал и тени критики в свой адрес.

Хрущев был круглый невежда. Но он в большинстве случаев, не консультируясь ни с кем и никогда ничего не читая, по наитию квалифицировал, заключал, определял истину по любому самому сложному вопросу. Он приходил в ярость, когда кто-либо допускал малейшее сомнение в правоте его суждений. И в таких случаях был очень мстителен.

Вся мистификация с Лысенко обусловлена была претенциозностью Хрущева и поддержана затем, по информации Хрущева же, непоколебимым авторитетом Сталина. Этим и объясняется, что молодой агроном, ещё не приобщившись и к сотой доле тех сокровищ, которые накопила биологическая наука, ничего полезного не давший ещё сельскому хозяйству, коронуется вдруг в качестве папы «мичуринской биологии».

И чем назойливее развертывалась кампания против «буржуазной морганистско-мендельянской генетики» и чем больше славословились «великие открытия» Лысенко, тем больше отставала советская биологическая наука от уровня мировой науки и тем дороже должно было расплачиваться советское общество за это отставание.

[…]И так продолжалось вплоть до падения Хрущева, когда постепенно, со скрипом, при сопротивлении заскорузлых чиновников, начало выявляться истинное лицо и опустошительные последствия лысенковщины.»

(Дмитрий ШЕПИЛОВ – НЕПРИМКНУВШИЙ )

 

Lyssenko était donc bien d’abord et avant  tout la créature de Khrouchtchev, et non pas l’âme damnée de Staline… Comme on peut le voir finalement et très clairement, des prétentions « historiques » du duo Gastaud-Suing, il ne reste quasiment rien, sinon simplement l’évidence de leur tentative de manipulation et de falsification.

Et quand à leurs prétentions « scientifiques », elles résident principalement dans les considérations non moins manipulatoires de M. Suing pour entretenir la confusion autour du lien entre génétique et épigénétique, tentant ainsi par ce détour une nouvelle validation de la théorie néo-lamarckienne de l’hérédité des caractères acquis, qui était déjà tout à fait celle de Lyssenko, qui lui, évidemment, ne s’embarrassait tout simplement pas d’une épigénétique qui n’existait pas, comme branche de la biologie, à son époque, ni même d’une formulation approximative qui aurait pu tenir formellement lieu d’ersatz « précurseur » en quelque sorte.

Bien entendu, dans notre réponse d’autodidacte, qui n’a aucune prétention à donner des leçons de science, mais qui a simplement pour fonction de résumer les considérations épistémologiques déjà établies sur le sujet, il a pu y avoir quelques erreurs de formulation, mais au lieu de s’en expliquer et de répondre sur le fond, M. Suing a préféré fuir le débat, indiquant assez par cette attitude que sa crédibilité dans le domaine qui est supposément le sien et sans doute assez voisine de celle du duo dans le domaine historique… :

« Toute discussion est inutile, tu peux rester tranquille derrière ton pseudo, nous n’avons effectivement pas la même cause à défendre. »

On ne lui a pas fait dire… Dans la lutte pour la défense des fondamentaux et de la vérité historique du mouvement ouvrier, tout comme sur les autres fronts sociaux, la barricade n’a que deux côtés, et MM. Suing et Gastaud ont choisi le leur, celui de l’obscurantisme néo-lyssenkiste.

 

 

Suite à publication de la vidéo (11) du prétendu « café marxiste » sur le sujet, voici notre réponse :

 

********************10/02/2020

« Dans cette conférence, tout comme dans les autres, et selon une habitude maintenant assez bien rodée, Guillaume Suing mène son public en bateau avec un relatif brio, mais sans éviter, toutefois, de botter en touche sur toutes les questions réellement importantes, que ce soit sur le plan historique ou sur le plan scientifique…

Commençons donc directement par celles qui sont normalement son domaine de prédilection, sinon son domaine de compétence hypothétique, Guillaume Suing étant prof de SVT, et même agrégé en biologie !

En réalité, derrière l’apparente bonhomie « écologique » du personnage, c’est bien la renaissance de l’escroquerie pseudo-scientifique lyssenkiste qui se profile, à peine voilée derrière un détournement grossier des récentes recherches et découvertes diverses de l’épigénétique moderne (à 24′ 30 » dans la vidéo, mais en long et en large, et surtout, en travers, dans la plupart de ses écrits…). Ici il n’hésite donc pas non plus à mettre en avant la thèse lyssenkiste de l’ « hérédité des caractères acquis »(à 26′ dans la vidéo), même s’il renonce à développer en public, par souci d’éviter les complications « techniques » : on comprend aisément pourquoi… !

Alors qu’en réalité la question est assez simple et tout à fait accessible au profane qui prend la peine de se documenter dessus : l’épigénétique et la génétique sont deux domaines de la biologie qui se complètent évidemment, et interagissent naturellement entre eux, sans pour autant pouvoir se confondre dans leurs fonctions et dans leurs conséquences.

L’épigénétique est en quelque sorte le mode de régulation de l’expression des gènes, par lequel se différencient, au cours de leur développement, les différents types de cellules d’un même organisme, à partir d’un patrimoine génétique commun et inscrit en elles au départ, quelle que soit leur fonction ultérieure dans l’organisme.

Concrètement c’est donc ce qui fait qu’une cellule du foie n’est pas identique à une cellule du poumon et que chacune peut donc remplir sa propre fonction dans l’organe où elle se développe.

Le concept d’hérédité des caractères génétiques (spécifiques) est maintenant un classique scientifique assez bien compris de tous, et le fait qu’il exclut l’hérédité des caractères acquis également …sauf pour une poignée d’ « illuminés » néo-lyssenkistes et pseudo-« marxistes », manifestement…

La « confusion », en réalité délibérée, qui leur permet d’ébaucher cette tentative grotesque de réhabilitation du charlatanisme de Lyssenko repose sur le fait que l’épigénétique peut effectivement induire une hérédité provisoire, sur quelques générations, de caractères phénotypiques reflétant des modifications épigénétiques, mais qui n’affectent en rien, par elles mêmes, le génome, et ne constituent donc pas du tout une hérédité des caractères acquis, étant donc très concrètement et inévitablement réversibles pour les générations suivantes.

Pour qu’une mutation devienne irréversible au point de mener à l’apparition d’une espèce nouvelle il reste donc évidemment toujours nécessaire qu’elle soit le résultat d’une modification du génome lui-même, et non pas seulement de son expression phénotypique.

L’un des facteurs de mutation du génome récemment mis en évidence est la présence en son sein d’une grande quantité d’ « éléments transposables » (Transposons, rétrotransposons), éléments mobiles au comportement relativement « anarchique » selon l’expression même de certains chercheurs, et qui, en temps normal se trouvent donc « régulés » épigénétiquement au point de ne pouvoir pas du tout s’exprimer au niveau du phénotype, ce qui est le plus souvent heureux, car le cas inverse est couramment celui de maladies génétiques, par exemple, dues à des mutations intempestives et qui échappent donc à la régulation épigénétique.

Bien entendu, la variabilité aléatoire du génome, même si parfois sous l’influence d’un stress environnemental qui perturbe la régulation épigénétique, n’en reste pas moins la source des mutations génétiques qui sont ensuite sélectionnées par la nature en fonction des réponses adaptatives qu’elles apportent aux pressions sélectives du milieu et à leurs évolutions.

Ce n’est qu’en ce sens qu’il peut donc y avoir une interaction dialectique, considérée d’un point de vue épistémologique évolutionniste, entre génétique et épigénétique : le rôle régulateur de l’épigénétique peut évidemment contribuer ensuite à stabiliser l’expression d’un caractère génétique nouvellement sélectionné pour la réponse adaptative qu’il apporte à une modification du milieu.

Bien qu’en interaction constante, d’une manière ou d’une autre, ces deux domaines de la biologie que sont la génétique et l’épigénétique correspondent donc, dans cet ensemble immense qu’est la biologie, à deux sous-ensembles en termes de connexions nomologiques ( au sens épistémologique que leur donne Werner Heisenberg) (12), deux sous-ensembles qui se recoupent donc de manière dialectique sans pour autant se recouvrir et se confondre au sens « ontologique » et néo-lyssenkiste des termes abusivement employés par les adeptes de cette forme particulièrement réactionnaire de révisionnisme. »

 

(13 En liens, quelques uns des articles qui ont servi à établir ce résumé )

 

*********************12/02/2020

La première réponse de M. Suing :

 

« Je me m’attarderai pas sur l’infantilisme d’un tel titre « Anti-Suing » qui dénote chez le camarade une vraie volonté de débattre ! (14- liens des articles en question)
C’est déjà un progrés de percevoir aujourd’hui que je ne suis pas « khrouchtchévien » (tout mon livre met en cause les dégats inaugurés par la période Khrouchtchev dans l’histoire de l’URSS) : J’étais dans un premier temps (dans un article précédent de Luniterre enjoignant à ne pas venir à ladite conférence) (15 – lien de l’article incriminé) stigmatisé comme « PRCF Khrouchtchévien » (je ne suis de fait, ni l’un ni l’autre). Soyons donc un peu sérieux :
Je suis ici attaqué non pas sur le fond du livre qui parle du problème de « l’écologie » dans les pays socialistes, mais sur mon présumé « soutien à Lyssenko ».
Cette attaque trahit soit une lecture en diagonale de mon livre ou, mieux, une ignorance de ce que je dis dans la conférence ET du thème lui-même (vaguement sourcé par wikipedia…).
Je ne « soutiens » pas Lyssenko puisque je ne cesse de répéter :

o    Que l’épigénétique actuelle provient des développements endogènes de ce que Lyssenko appelait la génétique « mendélo-morganiste » et non des travaux de Lyssenko bien sur.

o    Que la reprise du débat sur l’hérédité de l’acquis ne vient pas d’une nostalgie lyssenkiste dans les labo mais au contraire d’un « oubli de Lyssenko » (la plupart des chercheurs se trompent d’ailleurs en croyant revenir à Lamarck). L’épigénétique n’est pas un résultat du « lyssenkisme » mais de son oubli 50 ans après.

o    Que l’épîgénétique n’est donc pas « du lyssenkisme », même si elle expose une « hérédité ébranlée » exactement sous les aspects identifiés par Lyssenko et d’autres (à commencer par Mitchourine lui-même) : Hérédité de l’acquis sous une version REVERSIBLE (et non définitive comme le sont les mutations), LIMITEE et conditionnée par la répétition des mêmes conditions de stress sur plusieurs générations (sans quoi il n’y a justement pas d’hérédité de l’acquis). Ces trois aspects démarquent justement lyssenko et lamarck.

o    C’est sous cette forme que les « lyssenkistes » parlaient de leurs expériences, avec évidemment de l’amateurisme et sans doute des mensonges (mensonges qui sont le fait de nombreux savants, à commencer par Mendel lui-même qui truquait ses résultats quand il ne comprenait pas ses expériences de dihybridisme avant qu’on ne découvre les chromosomes avec Morgan reliant les gènes entre eux, et qui était ce qu’on peut appeler un amateur, un praticien autodidacte) : Les généticiens formels de l’époque n’en savaient pas plus sur les gènes que lyssenko sur son hérédité de l’acquis, on ne peut donc leur imputer d’avoir mal interprété leurs expériences. Je me borne à constater qu’il a fallu « oublier » lyssenko pour redécouvrir les infinies possibilités de l’hérédité du vivant, dont celles que lyssenko avait décrit et qui ont été niées ici pour des raisons politiques.

Lyssenko est effectivement resté sous l’aile protectrice de Khrouchtchev comme l’indique le camarade Wikipedia. D’après plusieurs historiens, c’était plus par solidarité nationaliste ukrainienne que par conviction : Lyssenko n’a plus été d’aucun secours pendant l’alignement de la « révolution verte soviétique » sur le modèle US sous K, même resté au poste de président de l’Académie des Sciences : De nouvelles générations de savants, adeptes d’une génétique moléculaire contemporaine, s’y sont installées malgré lui et l’ont finalement écarté. Il a été associé à la « campagne des terres vierges » formellement en tant que président de l’académie que de fait il ne contrôlait plus. La plupart des agronomes occidentaux de l’époque qui ont salué cette campagne des terres vierges, n’y ont jamais trouvé trace de « lyssenkisme » comme c’était le cas pour tout ce qui fut impulsé par Staline auparavent.
J’ai mainte fois rappelé, y compris dans mon livre, la grande intelligence de Staline relisant et corrigeant Lyssenko (sans le concours du camarade Wikipédia pourtant !) sur la fameuse question des « deux sciences ». Question tellement caduque aujourd’hui, que c’est précisément la « génétique bourgeoise » ennemie de lyssenko qui a fini par lui donner raison (sur l’existence d’une telle hérédité ébranlée) !
Il n’est donc pas besoin d’imaginer un « complot de khrouchtchevo-lyssenkiste » contre Staline pour critiquer Lyssenko ou au moins pour dépasser sa légende noire, et rendre à la science soviétique les mérites qu’elle a concrètement : Personnellement je ne mélange pas science et politique ! »

 

**********************

A la suite, notre deuxième réponse, en deux temps… Les questions historiques étaient exprimées de manière succincte, en réponse complémentaire, bien avant la recherche développée ci-dessus, où l’on a vu ce qu’il en est vraiment…

 

***********************13/02/2020

 

« Difficile de faire plus pitoyable, comme pirouette confusionniste… Cela fait des années que Suing écrit en défense de Lyssenko et polémique à ce sujet(16) … Et à quoi bon, sinon pour tenter de valider la théorie de l’hérédité des caractères acquis ??? Lyssenko ne prétendait pas faire de l’épigénétique, ni même une sorte d’équivalent de son cru, mais bien une génétique de substitution à celle alors couramment en vigueur dans le monde scientifique…!

Tout au long de sa littérature sur le sujet, Suing va prétendant que l’épigénétique moderne justifierait peu ou prou la démarche pseudo-scientifique de Lyssenko, alors qu’il n’en est rien, à l’évidence.

Parler d’ « hérédité de l’acquis réversible « , c’est juste un de ces oxymores qui prêtent à sourire…

Suing tente, sur ce point comme sur les autres, de jouer sur les mots, seul recours qui lui reste…

Les seuls caractères très provisoirement héréditaires sous influence épigénétique sont des caractères phénotypiques, et non des caractères spécifiques, et il n’y a donc là aucune hérédité des caractères acquis.

La relation dialectique entre épigénétique et génétique proprement dite, d’un point de vue épistémologique évolutionniste, n’est qu’ébauchée, dans mon bref article, comme synthèse de lecture des articles en lien, et d’autres, non mentionnés, et non pas de Wikipédia, qui rappelle néanmoins quelques évidences sur le sujet, de celles que Suing semble avoir oublié, ou bien qu’il feignait, jusque là, d’ignorer. Ce qui va lui être difficile, désormais… »

« Sur le plan de la démarche « historique »…

Suing tente de nous faire accroire que les méthodes de Lyssenko auraient été abandonnées par le révisionnisme de Khrouchtchev, alors que toutes les traces historiques indiquent le contraire, à de rares exceptions près, là où Khrouchtchev entendait mettre en œuvre ses propres lubies, comme la culture du maïs dans des régions aussi peu appropriées que la Carélie du Nord, etc… Des lubies qui ne sont donc guère différentes de celles de Lyssenko, en réalité, même si dépourvues de tout son emballage pseudo-scientifique !

Le lobby de Lyssenko n’a véritablement été démantelé qu’à partir de l’éviction définitive de Khrouchtchev, et si diverses oppositions se sont manifestées durant la période du pouvoir khrouchtchevien, il est clair qu’il y a un lien entre le la survie de ce pouvoir et celle du lobby lyssenkiste, indissolublement liés, et cela dès avant l’accession de Khrouchtchev au pouvoir, donc !

Dans les dernières années de la vie de Staline, Lyssenko faisait clairement partie des révisionnistes que Staline avait en ligne de mire, eut-il survécu… !

A l’évidence, la cause principale de la mort de Staline est le surnombre de ces révisionnistes en ligne de mire… Déterminer lequel a eu en quelque sorte le mot de la fin est un sujet qui passionne les historiens russes, faute de pouvoir y apporter une réponse, et vu de France, il serait extrêmement présomptueux de préciser davantage l’une ou l’autre hypothèse…

Néanmoins, et selon nombre d’entre eux, le classique raisonnement « cui bono ? » pointe nécessairement vers Khrouchtchev !

Et donc, accessoirement, si l’on peut dire, vers ses alliés de circonstance, et surtout durables, comme le fut donc Lyssenko…

Suing rappelle un épisode où Staline aurait effectué quelques corrections dans un texte de Lyssenko… Apparemment, il s’agit de l’épisode du discours de Lyssenko à l’occasion de la session d’Août 1948 de l’Académie des Sciences Agricoles (17). Or sur le point de la séparation éventuelle entre science et politique de classe, la situation n’a pas été tranchée à cette occasion, mais seulement deux ans plus tard, avec la parution du livre de Staline sur la linguistique.

J. Staline – Le marxisme et les problemes de linguistique – 1950

https://storage.canalblog.com/72/44/1716556/128906652.pdf

En 1948, selon Arte, source éventuellement discutable, du reste, la correction précise visait à remplacer « génétique bourgeoise » par « génétique réactionnaire », formule qui restait donc encore au milieu du gué, en termes d’interprétations possible, ce qui n’était plus le cas à partir de 1950.

A partir de 1950 il est donc clair que Lyssenko se savait pertinemment remis en cause, comme bien d’autres révisionnistes, à relativement brève échéance…

Le conflit entre le lobby de Lyssenko et les défenseurs du ML que furent Andreï Jdanov et son fils Yuri, chimiste et responsable scientifique honoré et respecté jusqu’à la fin de sa vie, et encore aujourd’hui par les ML en Russie, a laissé suffisamment de trace pour en attester, dont les mémoires de Yuri.

[évoquées une première fois par ce lien

https://www.rotfront.su/yurij-zhdanov-sto-let-so-dnya-rozhdeniya/ ]

La mort d’Andreï Jdanov lui-même est également un épisode dramatique qui s’inscrit dans ce conflit, de l’avis de bon nombre d’historiens russes actuels, et du mien aussi, d’après les sources russes auxquelles j’ai pu accéder, même si bien évidemment encore insuffisantes pour éclaircir entièrement ce tournant de l’histoire soviétique. »

 

***********************

Comme on l’a vu, donc, le problème des sources historiques est maintenant archi-réglé, et sans l’ombre du moindre doute, contre la « thèse » du duo Gastaud-Suing !

D’autres aspects du débat…

 

 

*******************11/02/20202

En réponse à « PAM-utopie » (…PCF-Vénissieux)

 

Bonjour,

Vous écrivez :

« je n’ai pas vu dans le livre de Suing d’éloge du lissenkisme (lire p 113, 3eme paragraphe), simplement la condamnation de la bataille instrumentalisant le lissenkisme dans la guerre idéologique contre le socialisme. »

…Or le rôle d’un ML n’est pas seulement de combattre les déformations historiques, souvent grossières, des anticommunistes, mais aussi de faire un bilan analytique de leur propre histoire, de leur propre expérience!

L’article signale, même si entre parenthèses >>> « (à 24’ 30’’ dans la vidéo, mais en long et en large, et surtout, en travers, dans la plupart de ses écrits…) » >>> Ce n’est pas juste pour faire un bon mot, mais pour rappeler que le fond de la littérature de « vulgarisation scientifique » de Suing consiste à revaloriser Lyssenko comme une sorte de pionnier de l’épigénétique, d’une part, et de revaloriser sa théorie de l »‘hérédité des caractères acquis » et de la valider comme théorie génétique, ce qui est une attitude tout aussi grossièrement obscurantiste que celle des anticommunistes, et particulièrement dangereuse, car se cachant derrière le drapeau rouge.

Par ailleurs, vous écrivez :

« les batailles internes à l’URSS sont de peu d’intérêt à ce stade, et j’utilise personnellement souvent l’idée plus globale des succès des agronomes soviétiques pour développer une agriculture basée sur la biodiversité, dans laquelle je les mets tous, de Vavilov à  Lissenko… »

Ce qui confirme donc le confusionnisme dans lequel vous semblez vous complaire >>> Il ne s’agit pas, nécessairement, de rentrer dans le détail de ces luttes complexes, mais de comprendre les grandes tendances sociales et idéologiques qui ont animé la lutte de classe en URSS, et qui ont malheureusement abouti à la contre-révolution khrouchtchevienne. Comprendre qui est qui et surtout, qui défend quoi, dans les phases décisives de cette lutte, c’est un moyen évidemment incontournable de comprendre l’histoire et d’en tirer des leçons.

Vous semblez donc, tout comme Suing dans sa conférence, « botter en touche »… Une tactique qui ne fait tout au plus, par définition, que retarder la solution du problème…!

Un point positif, néanmoins :
« Et surtout, la bataille des idées contre le « scientisme » dominant qui réduit la génétique à du codage informatique, ce que l’épigénétique invalide effectivement. Cela m’intéresse comme informaticien qui tente un peu désespérément de faire reculer l’illusion scientiste chez mes collègues, et rappeler qu’aucune technique n’a de valeur sans les pratiques et l’organisation qui la mette en oeuvre… »

Effectivement, il n’y a pas de culture ou de science « bourgeoise » par elle-même, mais c’est bien l’utilisation qu’on en fait qui en change éventuellement la finalité sociale!

C’est précisément le combat qu’Andreï et Yuri Jdanov ont perdu, en 1948, face au lobby de Lyssenko. Andreï le payant de sa vie, en réalité, et son fils Yuri d’une « autocritique » contrainte et infamante pour un scientifique évidemment sûr de sa raison. Quelques mois plus tard, en 1950, Staline leur donnait raison, et en 1953, également, l’« affaire des blouses blanche » impliquait d’abord et avant tout une réhabilitation d’Andreï Jdanov.

Et aucun supposé « antisémitisme », mais c’est une autre histoire…! »

 

*******************

Pour compléter ce sujet, ce fragment du débat amorcé sur un autre site

(VLR http://mai68.org/spip2/   ) >>>

 

« Hypothèse fumeuse à démentir par Luniterre s’il le souhaite :

Lyssenko était à l’URSS ce que des scientifiques corrompus par le lobby du tabac étaient ( sont ?) aux USA.»

Pas si fumeuse, en fait… C’est même une assez bonne image pour aider les occidentaux à comprendre la réalité des luttes de classes et donc aussi des luttes de pouvoir en URSS.

Ceci dit, la notion de pouvoir remplace ici pour l’essentiel celle d’intérêt financier, même si les avantages matériels du pouvoir ne sont pas forcément tout à fait oubliés non plus…

Incontestablement Lyssenko et ses partisans ont réussi à monter un réel lobby dans les milieux scientifiques et à l’intérieur du parti. Quasiment un État dans l’État…

Mais ils n’étaient pas les seuls dans ce cas, et Beria avait également un État dans l’État, incluant également un département scientifique, celui de la physique nucléaire ! Pour le reste, il soutenait également Lyssenko…

Khrouchtchev et Malenkov avaient aussi leurs réseaux personnels.

Staline ne disposait donc absolument pas du pouvoir absolu que les historiens occidentaux lui prêtent. Le meilleur témoignage qui nous en reste est sa bataille idéologique pour le 19ème Congrès, où il n’a fait que remporter une victoire à la Pyrrhus, et qui a probablement hâté sa mort, fort peu naturelle, en réalité.

Les_problemes_economiques_du_socialisme_en_urss

https://storage.canalblog.com/09/01/1716556/128906673.pdf

 

A l’époque du 19ème Congès, Staline avait également amorcé une remise en cause du lobby lyssenkiste…

Et donc c’est finalement Khrouchtchev qui a clairement bénéficié des réseaux de Lyssenko pour son accession au pouvoir, contrairement à ce qu’avance Suing. La finalement désastreuse « campagne des terres vierges » initiée par Krouchtchev avait également été faite avec l’appui de Lyssenko, contrairement, là aussi, aux affirmations de Suing.

Tirer au clair les enjeux d’influence et de pouvoir dans cette période charnière qui va de 1946 à 1956 est plus compliqué que de comprendre aujourd’hui les interactions dialectiques entre génétique et épigénétique…

Ceci dit, il faut également comprendre que ce qui paraît assez clair, aujourd’hui, sur le plan scientifique, ne l’était pas à l’époque de Lyssenko. Avant Lyssenko, les premiers travaux d’agronomie soviétiques connus sont ceux de Mitchourine, un autodidacte qui avait commencé déjà ses travaux avant la Révolution et passé naturellement du côté des bolcheviques. Il avait obtenu, de manière empirique, quelques bons résultats. Lyssenko s’en est en quelque sorte emparé pour les théoriser, mais sans méthodologie réellement autre que ses discours idéologiques dogmatiques. En fait il ne pouvait au mieux que les reproduire, et le reste autour n’était que poudre aux yeux, affabulation et falsification des données et des résultats.

En tenant compte de l’interaction entre épigénétique et génétique, telle qu’on la comprend aujourd’hui, il n’est donc malgré tout pas absolument impossible que quelques essais aient abouti, de manière en réalité hasardeuse, mais il serait tout à fait impossible, aujourd’hui, de déterminer lesquels, dans la masse des expérimentations conduites de manière aussi peu rigoureuses, à tous points de vue.

Quoi qu’il en soit, Staline n’a commencé à percer à jour la duplicité de Lyssenko qu’à partir de 1950 et n’a donc pas eu le temps d’y mettre bon ordre avant sa mort. Si l’on veut faire un bilan critique, il me semble à ce jour que c’est là sa principale erreur. »

 

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 POUR CONCLURE…

Ce débat, encore actuel du fait des tentatives de manipulations idéologiques des Gastaud-Suing & Cie, montre à quel point les leçons utiles n’ont pas encore été réellement tirées de cette douloureuse expérience, et donc qu’il serait enfin grand temps de s’y mettre… Mieux vaut tard que jamais !

Avec des mots et des formulations différentes, c’est le combat qui s’est livré, il y a déjà 70 ans, avec la contre-révolution khrouchtchevienne. Le combat du matérialisme dialectique et du marxisme-léninisme était incontestablement celui des Jdanov, père et fils, et bien évidemment de tous ceux qui ont tenté de poursuivre cette démarche chacun dans le domaine qui lui était propre sur le front de la lutte politique et idéologique, et non pas celui des Lyssenko, Khrouchtchev et de tous ceux qui ont contribué, en fin de compte, d’une manière ou d’une autre, à la liquidation du socialisme en URSS.

Dès le début de cette brève étude on a vu que la conception « ontologique » de la dialectique mène inévitablement à une interprétation caricaturale du marxisme, dans le genre de la « contradiction interne » maoïste, en réalité complètement métaphysique et révisionniste, et qui, en pratique se transforme en parodie tragique telle que fut la pratique de Lyssenko, avec toutes ses conséquences.

Ce débat reste donc d’actualité, notamment en ce qui concerne les restes de la gauche française, si elle veut survivre et ouvrir une perspective politique réellement en réponse aux problématiques de notre époque.

 

Luniterre


 

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NOTES:

 

 

(  1  Dans L’Avenir dure longtemps, Althusser admet clairement avoir, selon son gré, supprimé de Marx « tout ce qui semblait non seulement incompatible avec les principes matérialistes, mais aussi ce qui subsistait en lui d’idéologie, avant tout les catégories apologétiques de la dialectique, voire la dialectique elle-même, qui me paraissait ne servir, dans ses fameuses “lois” que d’apologie (justification) après coup au fait accompli du déroulement aléatoire de l’histoire pour les décisions de la direction du Parti » Louis Althusser, L’avenir dure longtemps, Paris, Stock, 1992, p. 214. )

 

( 2 BHL, ancien élève d’Althusser et maoïste au tournant des années 70, revendique toujours un plaidoyer pour son « Maître », dans la préface publiée en Mai 2011, pour le recueil de lettres écrites par Louis Althusser à sa femme Hélène, assassinée par ce même « Maître » en 1980 :

« Je ne suis pas en train de dire de mon Maître, parodiant Diogène Laërce résumant lui-même un philosophe de l’Antiquité : « il naquit, il écrivit, il tua, il mourut ».

Mais, enfin, c’est tout de même ainsi que la chose a été vue, et vécue, par son temps. »

Et plus loin, cette réflexion hautement « philosophique » :

« On a dit qu’avec elle, Hélène, il aurait tué sa sœur, sa mère, le double de l’une, le spectre de l’autre, une part de soi-même, la meilleure.

On a pu dire qu’il avait, en lui, tué l’origine (faut-il écrire l’origyne ?) ; la différence (la différance, comme chez l’autre maître de la rue d’Ulm ?) ; on a dit qu’il avait tué le communisme auprès de lui (ou réconcilié, ce qui revient au même, l’idée d’Hélène et sa réalité). » )

http://www.bernard-henri-levy.com/le-fantome-de-la-rue-dulm-preface-par-bernard-henri-levy-aux-lettres-a-helene-de-louis-althusser-chez-grasset-19278.html

A rappeler également que Louis Althusser, protégé par ses « pairs » universitaires, n’a pas passé une seule journée de sa vie en prison…)

 

( 3   https://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/01/25/mao_declassifie_3_1954_les_premiers_ravages_du_maoisme_en_france/ )

 

( 4  « Les aristocrates russes se sont également amusés un certain temps à parler français à la cour des tsars et dans les salons. Ils se vantaient de ce qu’en parlant le russe ils y mêlaient souvent du français et de ce qu’ils ne savaient parler le russe qu’avec un accent français. Est-ce à dire qu’il n’existait pas alors en Russie une langue russe commune à tout le peuple, que la langue commune au peuple entier était une fiction, que les «langues de classe» constituaient une réalité?

Nos camarades commettent ici, pour le moins, deux erreurs. La première erreur est qu’ils confondent la langue avec la superstructure. Ils pensent que si la superstructure a un caractère de classe, la langue de même ne doit pas être commune à tout le peuple,mais doit porter un caractère de classe. J’ai déjà dit plus haut que la langue et la superstructure sont deux notions différentes, et qu’il n’est pas permis à un marxiste de les confondre.

La seconde erreur est que ces camarades conçoivent l’opposition des intérêts de la bourgeoisie et du prolétariat, leur lutte de classes acharnée, comme une désagrégation de la société, comme une rupture de tous les liens entre les classes hostiles. Ils estiment que, puisque la société s’est désagrégée et qu’il n’existe plus de société unique, mais seulement des classes, il n’est plus besoin d’une langue unique pour la société, il n’est plus besoin d’une langue nationale. Que reste-t-il donc si la société s’est désagrégée et s’il n’y a plus de langue nationale, commune à tout le peuple? Restent les classes et les «langues de classe». Il va de soi que chaque «langue de classe» aura sa grammaire «de classe»,grammaire «prolétarienne», grammaire «bourgeoise». Il est vrai que ces grammaires n’existent pas en réalité; mais cela n’embarrasse guère ces camarades: ils sont persuadés que ces grammaires verront le jour.

Il y avait chez nous, à un moment donné, des «marxistes» qui prétendaient que les chemins de fer restés dans notre pays après la Révolution d’Octobre étaient des chemins de fer bourgeois; qu’il ne nous seyait pas, à nous marxistes, de nous en servir; qu’il fallait les démonter et en construire de nouveaux, des chemins de fer «prolétariens». Cela leur valut le surnom de «troglodytes»…

Il va de soi que ces vues d’un anarchisme primitif sur la société, sur les classes, sur la langue n’ont rien de commun avec le marxisme. Mais elles existent incontestablement et continuent d’habiter les cerveaux de certains de nos camarades aux idées confuses. »

j.-staline-le-marxisme-et-les-problemes-de-linguistique-1950-.pdf )

 

( 5  « С 1957 по 1988 годы работал ректором Ростовского государственного университета. Бывший заместитель Ю. А. Жданова проф. В. И. Седлецкий отмечал, что оставление Ждановым должности ректора РГУ произошло вследствие того, что с началом перестройки против него, «исходя только из-за фамилии» и отца, началась травля »

https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%96%D0%B4%D0%B0%D0%BD%D0%BE%D0%B2,_%D0%AE%D1%80%D0%B8%D0%B9_%D0%90%D0%BD%D0%B4%D1%80%D0%B5%D0%B5%D0%B2%D0%B8%D1%87

et

Ростовский Государственный Университет им. Ю.А. Жданова. )

 

( 6  https://www.initiativecommuniste.fr/wpcontent/uploads/2019/03/dialogueentreG.-SuingetG.-Gastaudsurl%C3%A9volutionbiologiqueetlontologiedessciences.pdf )

 

( 7  Сталин как редактор Лысенко К предыстории августовской (1948 г.) сессии ВАСХНИЛК. – О. РОССИЯНОВ

http://old.ihst.ru/projects/sohist/papers/vf/1993/2/56-69.pdf

https://istina.msu.ru/profile/kirill7777/ )

 

( 8  http://modernlib.net/books/shepilov_dmitriy/neprimknuvshiy/read/

Sur la mort d’Andreï Jdanov :

https://www.mat.univie.ac.at/~neretin/misc/biology/shepilov.html )

( 9  « Le tort d’Andréi Jdanov, et dans le même esprit, du biologiste-agronome Trofime Lyssenko ne fut nullement de pointer le contenu de classe de certaines de ces batailles conceptuelles mais de rabattre le droit (universalité de la science) sur le fait (intrusion de l’idéologie bourgeoise, via l’idéalisme, dans la pensée scientifique). Ce n’est pas parce qu’elle sert le prolétariat qu’une théorie scientifique est vraie, c’est au contraire parce qu’elle est vraie qu’elle intéresse le prolétariat conscient et que, bien souvent, elle est vivement combattue par la réaction. Lénine avait par avance réfuté le subjectivisme de classe exacerbé de Jdanov et de son interprétation sur-politisante de l’histoire des sciences quand il disait à propos de l’économie politique marxiste qu’elle n’est pas vraie « parce qu’elle réussit » (position pragmatique d’apparence matérialiste mais de facture idéaliste : car la notion de « réussite » est terriblement subjective), mais qu’elle aide au contraire les classes opprimées à réussir dans sa lutte parce qu’elle décrit objectivement la réalité du capitalisme. » [p15]

« Décidément, la lutte idéologique au sein même des sciences n’est ni une invention d’Engels, ni une conjecture hasardeuse d’Althusser, ni même – si on lui fait sa juste place sans l’enfler démesurément – de Jdanov ! » [p16]

« D’abord en faisant remarquer que le proverbe russe « la souris ne connaît pas d’animal plus dangereux que le chat » s’applique parfaitement à ceux qui reprochent au « diamat », qui se résume pour eux à Lyssenko ou à Jdanov, d’avoir manqué, à cause de son « dogmatisme métaphysique », la génétique mendélienne … »[p18]

« Contrairement aux micro-« marxistes » qui attaquent le matérialisme dialectique en fustigeant Lyssenko ou Jdanov (c’est aussi piètre que de réduire la grandeur historique du christianisme aux sottises de Tertullien ou de Savonarole), nous citons des auteurs que nous admirons. » [p19]

« …l’énigmatique expression « Racine carrée de Non » vaut évidemment… son pesant de dialectique! De dialectique matérialiste ajouterons-nous, puisque la possibilité d’introduire dans la logique elle-même ce surcroît de négativité « puissancée » vient directement de l’étude directe de la matière et que l’on ne saurait accuser, sans beaucoup de mauvaise foi, d’affreux marxistes jdanoviens d’avoir importé en contrebande cette étrange fonctionnalité logique dans leur interprétation crypto-hégélianisante de la nature. » [p24]

« …nombre d’auteurs marxistes « praxiques », soi-disant inspirés des Thèses ad Feuerbach et/ou de ce qu’il y a de plus fragile chez Gramsci, se sont réclamés du « point de vue de la praxis » pour déréaliser le marxisme, et pour, chemin faisant, forclore la dialectique de la nature et toute idée d’ontologie dia-matérialiste (voire toute forme « mécaniste » de matérialisme historique) rabattues sur l’épouvantail théorique du diamat jdanovien (sic). » [p31]

https://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2019/03/dialogue-entre-G.-Suing-et-G.-Gastaud-sur-l%C3%A9volution-biologique-et-lontologie-des-sciences.pdf   )

.

( 10  https://tribunemlreypa.wordpress.com/doctrine-jdanov-les-bonnes-feuilles-commentees-selon-eduscol-du-rapport-jdanov-de-1947/ )

.

( 11  https://youtu.be/2xX2H4F4PjA )

.

( 12  Werner Heisenberg, Le Manuscrit de 1942, édition du Seuil

http://www.seuil.com/ouvrage/philosophie-le-manuscrit-de-1942-werner-heisenberg/9782020206464

éditions Allia

https://www.editions-allia.com/fr/livre/300/le-manuscrit-de-1942 )

 

 

( 13  Quelques articles utiles pour aborder le sujet de l’épigénétique :

>>> Moving through the Stressed Genome: Emerging Regulatory Roles for Transposons in Plant Stress Response

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpls.2016.01448/full

 

>>> Les mutations de la théorie de l’évolution

https://www.pourlascience.fr/sd/biologie/les-mutations-de-la-theorie-de-levolution-17063.php

 

>>> Éléments transposables et nouveautés génétiques chez les eucaryotes – Société Française de Génétique

http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/1579/2000_11_I.pdf?sequence=4

 

>>> Potential impact of stress activated retrotransposons on genome evolution in a marine diatom

https://bmcgenomics.biomedcentral.com/articles/10.1186/1471-2164-10-624

 

>>> Etude d’un clade de rétrotransposons Copia: les GalEa, au sein des génomes eucaryotes – Tifenn Donnart

http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.874.6815&rep=rep1&type=pdf

 

>>> L’Hérédité épigénétique en évolution

https://www.researchgate.net/publication/326146282_L’Heredite_epigenetique_en_evolution

 

>>> La régulation épigénétique des éléments transposables dans les populations naturelles de Drosophila simulans – Benjamin Hubert

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00815956/document

 

>>> Transposons : des gènes anarchistes ?

https://www.pourlascience.fr/sd/biologie-cellulaire/transposons-des-genes-anarchistes-1485.php

http://www.edu.upmc.fr/sdv/masselot_05001/biodiversite/transposons.html

http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/cp_flamenco.pdf

 

>>> Comparaison de séquences d’éléments transposables et de gènes d’hôte chez cinq espèces : A. thaliana, C.elegans, D. melanogaster, H. sapiens et S. cerevisiae – Emmanuelle Lerat

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00815956/document

 

>>> Epigénétique : des modifications transitoires?

https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/epigenetique-des-modifications-transitoires_19401

 

>>> Comprendre l’épigénétique

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/epigenetique )

.

( 14  https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/02/14/anti-suing-ou-mene-ce-debat-sur-le-lyssenkisme/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/02/10/anti-suing-mutations-mortelles-au-cafe-lyssenkiste/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/02/13/anti-suing-et-neo-lyssenkisme-une-suite-au-debat/ )

.

( 15  https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/01/19/cafe-marxiste-ou-tasse-de-the-revisionniste/ )

.

( 16 En 2016 déjà, entre autres exemples, M. Suing recevait, en réponse à cet article…

« Lyssenko, un imposteur ? »

https://www.legrandsoir.info/lyssenko-un-imposteur.html

cette réponse appropriée de D. Meeus :

« À propos de Lyssenko, pour une relation correcte entre science et philosophie »

http://www.meeus-d.be/philo/questions/Lyssenko-sci-philo.html )

 

( 17 ВАСХНИЛ 1948 https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%90%D0%B2%D0%B3%D1%83%D1%81%D1%82%D0%BE%D0%B2%D1%81%D0%BA%D0%B0%D1%8F_%D1%81%D0%B5%D1%81%D1%81%D0%B8%D1%8F_%D0%92%D0%90%D0%A1%D0%A5%D0%9D%D0%98%D0%9B_(1948) )

 

ANNEXE:

 

Un autre extrait des polémiques de l'époque,

une correspondance SAPIR/LUNITERRE:

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Chers Camarades,

Je souscris à votre analyse, tant sur l'objet (le lyssenkisme) que sur les erreurs de méthodes que vous analysez.

La position de Youri A. Zhdanov a été la plus correcte (ce qui n'implique pas qu'elle ait été parfaite) sur ce point.

Il faut savoir que son père Andrei Zhdanov, s'était battu dans les dernières années de sa vie (depuis 1944) pour le retour à une "légalité communiste", qui impliquait que seule une décision collective pouvait modifier la ligne politique du PCUS et que le Secrétaire Général était politiquement contraint par cette ligne. J'en ai parlé à Youri Andreevitch quand je l'ai connu, à Rostov - dont il était l'une des pièces maitresses de l'université - en 2002. Il m'a affirmé que son père aurait publiquement reproché à Staline de ne pas réunir le congrès du Parti, seul organisme qui soit abilité à traiter des problèmes graves de lignes politique. Mon opinion sur Andrei Zhdanov, depuis le début des années 1980, quand j'étais tombé sur les textes de ses diverses interventions post-1944 dans le cours de ma thèse, est assez différente de celle qui a cour en France dans les milieux dits "de la recherche".

La disparition d'Andrei Voznesensky, le "père" de l'économie de guerre de 1941 à 1944, exécuté sans procès et qui fut un proche d'Andrei Zhdanov jette une ombre sur les conflits virulents au sein de la direction du PCUS à partir de 1947.

Dernier point, je vous mets le récit de ma première rencontre avec Youri A. Zhdanov, à travers un extrait d'un petit texte écrit en l'honneur de l'académicien Viktor V. Ivanter, décédé en septembre dernier.

Salut et fraternité

Jacques Sapir

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« Une troisième anecdote, elle plus légère, date du séminaire sur les problèmes régionaux qui se tint à Rostov sur le Don au début du mois d’octobre 2002. Nous étions accueillis par l’Université de Rostov, la salle était remplie des professeurs et des responsables de la région, et l’introduction du séminaire fut confiée à Yuri Andreevitch Jdanov, académicien, directeur du centre scientifique du Caucase du Nord, représentant plénipotentiaire du Président de la Fédération de Russie pour le développement culturel et scientifique de la région sud. Entendant le nom, je sursautais. L’homme était-il le fils d’Andrei Jdanov, le responsable des questions idéologiques sous Staline et le père de la « doctrine Jdanov » des débuts de la guerre froide ? Viktor me le confirma d’un regard. Puis, profitant du brouhaha qui s’instaurait alors que tous prenaient place et que nous montions à la tribune, il me glissa, « oui, c’est le fils de Jdanov, mais tu vas voir, il est très bien ».

Yuri Andréevitch prit la parole et nous servit, pendant les dix minutes qui suivirent, un petit discours mi-diplomatique, mi-intellectuel, dans lequel il glissa plusieurs remarques de bon sens sur le développement des institutions de la recherche. Puis vint le couplet sur l’amitié franco-russe, où l’orateur montra une très bonne connaissance de la littérature française et de la musique de la fin du XIXème siècle. Entre Dumas, Maupassant, Ravel et Fauré, nous étions ici aux antipodes du réalisme soviétique prôné par son père. Mais, soudain, dans sa conclusion, il se déchaîna sur ce qu’il appela la sous-culture américaine de l’hyper-violence et de l’hyper-sexe. Viktor se tourna vers moi avec un grand sourire et dit à mi-voix « genetika govorit » (la génétique parle). Les minutes qui suivirent comptent parmi les plus difficiles de ma vie car j’eu la plus grande peine à réprimer un fou-rire et à garder l’apparence sérieuse qui convenait devant cette assemblée. »

Jacques SAPIR

https://www.les-crises.fr/tag/russeurope-en-exil/ 
Directeur d'études à l'Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales
Directeur du CEMI, 

Equipe de l'Institut Franco-Allemand d'Etudes Européennes

Membre étranger de l'Académie des Sciences de Russie

EHESS - 54 Bd Raspail, 75006 Paris, France

 

 

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RÉPONSE TML >>>

 

Bonjour, camarade

 

Je me permets de vous renvoyer ce titre, malgré d'éventuelles divergences de vues et d'analyses, en vous remerciant en premier lieu de l'attention que vous avez bien voulu porter à ce modeste travail d'autodidacte.

 

C'est déjà, en soi, un geste appréciable, car la « hauteur de vue » de la plupart des « marxistes universitaires » les empêche généralement d'y jeter un autre regard que méprisant, fustigeant l' « ignorant », ce qui leur permet également de s'épargner de répondre sur le fond, comme on vient encore de le voir, précisément, avec cet article.

 

TML est un blog qui se revendique donc du marxisme-léninisme, considéré comme outil d'analyse fondé sur le matérialisme dialectique, héritage du mouvement ouvrier, et non comme l'expression particulière de tel ou tel courant idéologique.

 

Néanmoins, l'une des bases en est précisément le « Rapport Jdanov » de 1947, dans sa version originale et intégrale, largement cité dans le premier article paru sur TML, en 2013.

 

C'est en étudiant, dans les sources russes, relativement accessibles sur le net, les conditions de la mort d'Andreï Jdanov que nous avons eu vent, pour la première fois, du rôle de son fils à cette même époque, 1948. Mais ce n'est que récemment que nous avons pu découvrir quelques uns de ces écrits, republiés notamment à l'occasion du centenaire de sa naissance.

 

En un certain sens, TML est donc maintenant « Jdanoviste » par le père et par le fils (...pour le Saint-Esprit, cela peut encore attendre...).

 

Ceci dit, être « Jdanoviste » n'est pas, à notre sens, un substitut pour le ML, comme le sont souvent les idéologies qui se présentent assez ridiculement comme des « étapes supérieures » de développement théorique, mais bien au contraire un état d'esprit dans lequel considérer toutes choses sans préjugés, c'est à dire tout à fait au contraire de la caricature que tentent d'en faire non seulement nos ennemis de classe mais aussi une bonne partie de la gauche militante.

 

Et donc, l'estime que vous semblez accorder à Andreï Jdanov est pour nous tout aussi appréciable que celle que vous manifestez pour son fils.

 

Concernant Vosnesensky, et partant de l'évidence que vous faites bien allusion, en fait, à l'économiste Nikolaï Alekseïevitch et non pas à Andreï, le poète, il nous semble qu'il faut nécessairement considérer son cas dans le cadre de l' « affaire de Leningrad », et non pas isolément. 

C'est assurément une affaire tragique, dont tout le monde, encore aujourd'hui, se rejette la responsabilité, même si à titre purement « historique » et donc avec moins de conséquences, heureusement !

 

Difficile, donc, de se prononcer, face à des sources aussi contradictoires, et ce serait d'autant moins, faute d'une étude approfondie, une attitude matérialiste dialectique...  

La seule chose qui semble archi-évidente, c'est la responsabilité personnelle et directe de Malenkov, quasi revendiquée... 

Mais il n'a pas agit tout seul, et dans ses soutiens les uns mettent Beria, d'autres Khrouchtchev, d'autres s'acharnent évidemment sur Staline, etc...

 

Tout à fait incidemment, je suis tombé, ces jours ci, sur un document intéressant, déjà, par les sources qu'il mentionne, et aussi par sa méthode d'approche, qui se base sur les fondamentaux économiques du marxisme, une démarche nécessairement appréciée sur TML ! 

Cette démarche tranche donc avec la plupart des autres, qui se concentrent sur les luttes de clans et de personnes, effectivement féroces pour cette période.

Mais derrière ces luttes, il y a aussi la lutte des idées, comme expression de la lutte des classes, qui se réduit parfois, il est vrai, à une lutte entre ceux qui en ont et ceux qui n'en n'ont pas... Et il en découle, de fait, qu'on ne saurait donc taxer ces derniers d' « idéalistes », ce qui reste leur dernière excuse, au regard de l'histoire...

Mais ce n'était pas le cas de N.A. Vosnesensky, et l'auteur, ici, lui fait donc une sorte de procès en révisionnisme, en se référant essentiellement à ses écrits, et non pas aux griefs concrets d'inculpations généralement évoqués dans cette affaire. Pour une idée plus précise il faudrait donc disposer des sources évoquées, voire de l'article dans sa langue originale.

__« Staline et la Question du «Socialisme de Marché» en Union Soviétique Après la Seconde Guerre Mondiale »

https://revolutionarydemocracy.org/French/stalinemarksoc.htm 

 

Quoi qu'il en soit, je vous remercie également pour l'anecdote, effectivement savoureuse, de votre première rencontre avec Yuri Jdanov. Comme vous le mentionnez en début de mail, personne ne saurait incarner la perfection, ni dans ses propos ni dans ses actes, ce qui serait, de plus, un concept typiquement idéaliste... Il ne s'agit donc pas non plus, dans une démarche ML, de substituer le culte d'une personnalité à la place d'une autre. Ce que l'histoire des Jdanov incarne, en un sens, c'est, par contre, la continuité d'un combat pour faire vivre les fondamentaux, de manière évolutive, en connexion avec l'évolution sociale, culturelle et scientifique. A ce propos, je me permets de vous communiquer une de mes trouvailles récentes parmi les textes de Yuri accessibles sur le net, illustrant assez bien cette démarche, sinon « parfaitement », concernant précisément les rapports entre matérialisme dialectique et épistémologie :

 

Ю.А. Жданов - Материалистическая диалектика и проблема химической эволюцииx_PDF

https://storage.canalblog.com/00/19/1716556/128906554.pdfx

 

Mais peut-être le connaissez vous déjà ?

 

Il y a donc, néanmoins, des degrés d' « imperfection » qu'on aimerait atteindre... !

 

Bien à vous,

 

Amicalement,

 

Luniterre

 

L'article en doc PDF:

Le lyssenkisme a-t-il à nouveau droit de cité dans la science française? PDF

https://storage.canalblog.com/70/33/1716556/128981393.pdf

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En Avant, Marx!
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