Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
En Avant, Marx!
8 décembre 2024

La Dette et le Travail: en économie globalisée, quel rapport?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon la théorie libérale la destruction est créatrice, notamment d'innovations technologiques, et c'est aussi pourquoi il y a tant de guerres sur Terre, et pourquoi il est si difficile d'y mettre fin, même si la raison la plus évidente est principalement que dans un système déjà saturé de produits de consommation la destruction ouvre des "marchés nouveaux" pour remplacer ce qui a disparu dans les conflits. Evidemment cela supprime quelques milliers et même millions de "clients" potentiels. Mais les survivants, eux, sont avides de tout ce dont la guerre les a privés...

Détruire et produire pour entretenir la "dépendance" des besoins du client, c'est la "solution" de la plupart des crises économiques, même si ce n'est désormais plus "rentable" au sens de l'élargissement du capital tel qu'il s'est produit depuis la "révolution industrielle" et plus ou moins jusqu'à la fin du siècle dernier.

Aujourd'hui les pays supposés les plus "riches" sont aussi ceux qui ont accumulé le plus de dettes, à tel point que l'on peut s'interroger sur la valeur réelle du travail, et en quoi est-il réellement "productif" ou non. La question est donc posée, aujourd'hui, dans un article d'inspiration manifestement "libérale" paru sur Agoravox.

Il nous semble donc que malgré les apparences le poids de la dette mondiale rend caduques les fondamentaux du libéralisme, mais le poids des idéologies restant ce qu'il est, on ne s'étonne pas de trouver sur Agoravox un article remettant sur le dos des travailleurs la responsabilité de la situation d'endettement massif qui s'est carrément "sédimentée" comme une montagne de dettes ne cessant de croître.

L'article considère comme discutable la validité économique du chantier de reconstruction de Notre Dame de Paris, qui vient de s'achever, avec une cérémonie présidentielle d'inauguration internationale. Quelles que soient les causes réelles de l'incendie qui a détruit Notre Dame, et qui restent à élucider, l'effort admirable des "rebatisseurs" ne se présente, après la "mobilisation générale" des JO, que comme une approche cosmétique de la crise économique, et qui la laisse sans solution réelle, au delà des rêves et des illusions du moment. L'approche de l'auteur de l'article se veut donc "réaliste" mais n'en cultive pas moins des illusions sur le fait que le travail, qui reste encore évidemment nécessaire à la vie sociale et économique, puisse être une "alternative" à l'amoncellement de la dette qui écrase notre pays comme les autres, mais encore un peu plus, sous le règne finissant (...lentement) de la macronie.

L'intérêt de l'article était donc pour nous de poser quelques bases d'un débat sur la relation entre le travail et la dette au XXIème siècle, et c'est pourquoi on a choisi de le republier, ainsi que l'ébauche d'un débat qui s'est trouvé initié à la suite, et qui, dans son principe même, n'est donc évidemment pas clos, Du moins, nous l'espérons...

Luniterre   

 

 

 

 

 

***************

 

 

************************************************

 

 

***************************************

La Dette et le Travail: en économie globalisée, quel rapport?

 

 

AgoraVox le média citoyen

 

 

La dette française est au-delà

de l’endettement un entêtement

(sans travail)


par Perceval, samedi 7 décembre 2024

Le travail : le vrai problème des Français

Le rôle du travail et de l'éducation, au niveau du citoyen comme de celui des entreprises, des administrations et du pays c'est à la fois de créer des richesses (des biens, des services) mais aussi d'autonomiser, de rendre libre et indépendant (les individus comme les organisations).
Aujourd'hui les Français ne savent plus travailler sans être subventionnés, payés soit par la dette, soit par l'Etat, soit par de "généreux" donateurs (reconstruction de Notre Dame).

Trois illustrations de nos entêtements (endettement)

  • Le social: France est la championne du monde des dépenses sociales (1/3 des dépenses sociales de l'Europe, 10 % des dépenses sociales du monde). Ce social était autrefois une part prise (une part croissante il est vrai) sur les richesses produites. On peut dire que les profits des entreprises étaient partagés avec tous les Français (ceux qui ne travaillaient pas, qui ne travaillaient plus ou qui ne pouvaient travailler : les enfants, les vieillards, les inaptes, les infirmes...). Aujourd'hui au moins 1/3 du social (les retraites, le chômage et la santé) sont financés par la dette.
    Aucune dépense sociale n'est à l'équilibre (entre les cotisations prélevées sur le travail et les dépenses), la dette sociale (symbolisée par cet impôt considérable appelé CSG) s'accroît d'année en année (Exemple pour la sécurité sociale en 2024 qui aura un déficit de 18 milliards, soit 7,5 milliards de plus que les prévisions faites).
    Sans cet endettement massif et croissant les Français ne seraient plus soignés à partir de chaque automne par exemple, les pensions ne seraient plus payées à la même époque.
    Quand fut inventée en 1945 la sécurité les dépenses étaient censées n'être dictées que par les besoins, s'il n'y avait pas assez d'argent une année on n'empruntait pas (qui nous aurait prêté à l'époque ?) mais on augmentait tout simplement les cotisations patronales (et salariales).
    Cette politique du "quoi qu'il en coûte" pouvait fonctionner dans une société jeune (le baby-boom) de la reconstruction où l'on repartait de zéro (ou presque) et où il y avait donc de la marge pour faire payer le monde du travail.
    Aujourd'hui les cotisations sociales (appelées encore charges sociales) étouffent l'activité, submergent les entreprises, démoralisent les paysans comme les indépendants. 
    Le social qui consistait autrefois à réparer les dégâts du travail (accidents, maladie, chômage, retraite) avec les revenus procurés par le travail, ce social est désormais devenu indépendant de l'activité réelle, une méga-industrie qui se développe au détriment de la création de richesses (non seulement nous empruntons des sommes considérables pour faire tourner la machine mais nous importons de plus en plus de produits (de santé par exemple : médicaments comme équipements) parce qu'à force de droits sociaux nous avons oublié les impératifs du travail (être rentable et compétitif).

 

  • Le chômage
  • De 2017 à 2023 le chômage a certes reflué en France (nous avons perdu environ 1 million de chômeurs) en 6 ans. Tout le monde (ou presque) se félicite des résultats sans toutefois prendre conscience de deux phénomènes qui expliquent en grande partie cette décrue du chômage.
  • La baisse du coût du travail.
  • Les allègements de charges deviennent énormes dans notre pays (environ 75 milliards d'euros). Ils permettent de baisser le coût du travail.

Le travail non qualifié a été sponsorisé par l'Etat qui prend en charge la presque en totalité des charges sociales mais aussi les dépenses d'apprentissage (pour nous "rapprocher" du modèle allemand d'apprentissage). Le problème de l'abaissement des charges est double : 

- il entraîne tout un pan du corps professionnel dans la sous-qualification, le SMIC ad vitam aeternam 

- il creuse les déficit (soit de l'Etat soit des régimes sociaux) car bien loin de diminuer les dépenses sociales chaque année les Pouvoirs Publics (encouragés par les politiques) inventent de nouveaux dispositifs sociaux, de nouvelles prises en charge, toujours plus dispendieux.

  • La seconde raison de la baisse du chômage est sociologique : un très grand nombre de baby-boomer quitte le travail pour la retraite, ces générations nombreuses (jusqu'aux années 70) laissent la place à des générations bien moins nombreuses (même si l'immigration a compensé un peu) et du coup on manque de travailleurs un peu partout (mauvaise orientation mais aussi mauvaise volonté de nombre de jeunes pour le travail). Le chômage baisse donc parce que les régimes de retraite prennent le relais, en gros ce que gagne l'assurance chômage, l'assurance retraite le perd par un jeu de vase communicants.

Pire encore cette baisse du chômage pourrait n'avoir été qu'un feu de paille, n'étant plus entretenu par de "généreuses" subventions le chômage pour reperdre d'ici la fin 2025 tout le terrain gagné depuis 2017. Notre baisse du chômage n'aura sans doute été obtenue par un endettement croissant mais devenu intenable ("qui qu'il en coûte").

En un mot nous savons baisser les recettes mais en face jamais nous ne baissons les dépenses (bien au contraire).

  • Notre-Dame de Paris. Il y a deux façons de considérer

la reconstruction/rénovation de Notre-Dame de Paris.

Une formidable opération de communication de la France (et de Macron). Le génie français (qui a tout de même abandonné la cathédrale durant des décennies et l’a laissé brûler par négligence) ce génie français serait toujours là. Ce que nos ancêtres avaient construit en un siècle nous l'aurions refait (ou presque) en cinq années avec une armée de spécialistes, de compagnons, de techniciens et d’ingénieurs ultra compétents et totalement engagés. Tout cela étant couvert (pour une fois) non par la dette mais grâce aux 360 000 donateurs (dont l'auteur de cet article) qui ont couvert le coût de l’émotion et de la reconstruction.
 

Mais le revers de la médaille de destruction/reconstruction de la cathédrale pourrait être dessiné autrement

- la France a dû mendier (solliciter) des centaines de milliers de donateurs, dont beaucoup de Français auront l’année suivante récupéré de 60 % (entreprises) à 75 % (ménages) de leurs dons via des baisses d’impôts. La reconstruction de Notre-Dame aura donc non seulement coûté plusieurs centaines de millions d’euros de baisse d’impôts (sans doute de 200 à 300 millions) mais elle aura aussi nécessité la mise à disposition d’une véritable armée de fonctionnaires (chercheurs, spécialistes d’institutions publiques, fonctionnaires des ministères, forces de sécurité…) dont les autres tâches auront été négligées ou repoussées (l’entretien et la réparation des autres milliers de monuments que compte notre pays).
Tout comme les Jeux Olympiques ont pu cacher la forêt des Français immobiles n’ayant pas ou plus de simples activités physiques (les jeunes Français sont souvent et fréquemment scotchés chez eux devant des écrans) l’arbre du chantier (réussi semble-t-il) de Notre-Dame cache sans doute la forêt de notre patrimoine laissé à l’abandon, de nos villages désertés, de nos commerces et usines abandonnés.

 

Les causes du manque de travail sont internes

La France ne travaille plus assez, ni suffisamment en qualité comme en qualité. Non seulement nous ne sommes plus qu’un amoncellement de dettes (pas plus importantes que celles des USA certes) mais avec l’Euro notre endettement et nos paresses rejaillissent sur le reste de l'Europe (qui paie une partie de l'addition). Ces partenaires, souvent plus courageux, avec qui nous partageons la même monnaie et sur lesquels nous nous reposons pour les comptes et le travail.
Une monnaie est le résultat du travail d’un pays, nous ne méritons sans doute pas (plus) l’Euro et si nous devions un jour restaurer notre monnaie nationale (le Franc en l’occurrence) les Français pourraient en quelques semaines comprendre et intégrer que leur travail n’est plus du tout suffisant pour produire des richesses, que nous ne produisons plus grand-chose et que notre monnaie ne nous offre plus au final qu'un bien faible « pouvoir d’achat ».

https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-dette-francaise-est-au-dela-de-258033#commentaires

 

Le débat sur

AgoraVox le média citoyen

 

 

LuniterreLuniterre 7 décembre 15:17

« Le rôle du travail et de l’éducation, au niveau du citoyen comme de celui des entreprises, des administrations et du pays c’est à la fois de créer des richesses (des biens, des services) mais aussi d’autonomiser, de rendre libre et indépendant (les individus comme les organisations). » 

Le travail rend libre, « Arbeit macht frei », la preuve incontestable : c’était la devise des nazis à l’entrée de Dachau et d’Auschwitz ! Vaste sujet : à l’état de nature primitive, l’être humain doit pourvoir à ses besoins et accomplit pour cela un certain « travail », au sens physique du terme, quelle que soit son type d’activité : chasse, pêche, cueillette, agriculture. A mesure que les échanges économiques se développent apparaît la notion d’argent et le rapport « travail-argent ». Ensuite apparaît la machine, de plus en plus automatisée, et qui finit par remplacer l’essentiel du travail productif : la relation devient « triangulaire » : « travail-argent-machine ». C’est donc dans l’évolution de cette relation triangulaire qu’il faut replacer l’évolution de la notion de « liberté ». Votre article passe donc complètement à côté de l’essentiel de son sujet, en se situant essentiellement dans cette relation telle qu’elle était sensiblement jusqu’à la fin du XIXème siècle. Sa logique, éventuellement conditionnée par une idéologie passéiste, n’en présente pas moins un intérêt au sens où votre article est précisément « discutable » au sens premier du terme et devrait, du moins on l’espère, déboucher sur des débats intéressants et éventuellement utiles, pourquoi pas, ça nous changerait un peu du monopole « copié-collé patrice bravo », même s’il produit parfois aussi quelques infos utiles.

 

Luniterre

Répondre  Lien permanent


 

 

(rogal|attribut_html)rogal 7 décembre 15:29

Toucher des dividendes, c’est sûr, est moins fatiguant.

Répondre  Lien permanent


 

(Garibaldi2|attribut_html)Garibaldi2 7 décembre 15:47

La dette de l’état japonais est actuellement de 256% de son pib.

’’Aujourd’hui les Français ne savent plus travailler sans être subventionnés, payés soit par la dette, soit par l’Etat.’’

Ce sont les grandes entreprises qui sont gavées de subventions et d’aides par l’état, pas les Français ! Les exonérations de charges sociales ce sont les Français qui les payent par le biais de l’impôt sur le revenu ; la TVA, la CSG, La CRDS, et la longues litanies des taxes diverses.

Répondre  Lien permanent


 

(Garibaldi2|attribut_html)Garibaldi2 7 décembre 15:51

’’Près de 200 milliards d’euros. C’est le montant des aides publiques versées aux grandes entreprises privées sans aucune contrepartie. Ce montant a été révélé par une étude de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et du Clersé (groupe de chercheurs de l’université de Lille). Il s’agit du premier budget de l’État : plus de 30% de son budget total, et deux fois plus que le budget de l’Éducation nationale. Subventions directes, niches fiscales et sociales en tout genre ou encore aides régionales et européennes, ces 200 milliards prennent des formes diverses, mais ont une même finalité : partir en poussière chez des intérêts privés, plutôt qu’au service de la collectivité.’’

https://linsoumission.fr/2024/04/05/200-milliards-aides-entreprises/

https://ires.fr/wp-content/uploads/2023/02/AOCGT_Projet1De2019.pdf

Répondre  Lien permanent


 

JasonJason 7 décembre 19:14

@Garibaldi2

Excellent ! Comme c’est curieux, comme c’est bizarre, et quelle coïncidence, on n’en parle jamais dans le public. Et surtout pas parmi les députés, ils ont mieux à faire...

Répondre  Lien permanent


 

LuniterreLuniterre 7 décembre 17:18

@tous

En clair, la dette publique se perd, (mais donc pas pour tout le monde), dans les sables mouvants du secteur privé, mais qui n’est pas non plus exempt de dettes, bien au contraire : dans le privé le taux d’endettement en limite de viabilité d’une entreprise est d’environ 60% de ses capitaux propres. L’Etat français en est presque au double, rapport à son PIB.

Il faut donc considérer le problème de la dette globalement, et non pas seulement celui de la dette publique, qui va de toute façon se retrouver dans le secteur privé, comme on le voit dans les posts ci-dessus.

Dans une économie « moderne », c’est-à-dire où le secteur tertiaire, celui des services, est largement dominant, comme c’est le cas en France, dans la mesure où ce secteur est lui-même en équilibre, entre tous les intervenants échangeant des services, il n’y a donc plus de réelle marge pour financer les productions industrielles, dans la mesure où elles sont de plus en plus robotisées-automatisées : les travailleurs de l’industrie, même s’ils ont aussi besoin de services, sont dans un rapport d’échange inégal, minoritaire, avec le secteur des services, globalement, et il faut donc nécessairement une masse monétaire excédentaire pour compenser et rendre comptablement l’industrie « rentable » pour les investisseurs, alors que sur le seul travail humain directement productif elle a déjà depuis longtemps cessé de l’être.

Le « profit », à l’ère de l’économise tertiarisée, n’est plus qu’une fraction « capitalisée » de la dette, « capitalisée » au profit des « investisseurs » qui ne sont plus, en réalité et dans la plupart des cas, que des spéculateurs dont la « richesse » ne dépend plus, précisément, que de la dette, tant publique que privée. 

La dette n’est plus seulement un produit financier comme un autre, mais elle est carrément le produit de base qui tient le système debout depuis la crise de 2007-2008 et l’extension planétaire du Quantitative Easing.

Luniterre

Répondre  Lien permanent


 

 

JasonJason 7 décembre 19:11

@Luniterre

« dans le privé le taux d’endettement en limite de viabilité d’une entreprise est d’environ 60% de ses capitaux propres. L’Etat français en est presque au double, rapport à son PIB. »

Il y a là une erreur dans l’approche. Le PIB, c’est le chiffre d’affaires et non les fonds propres. Les fonds propres seraient le budget de l’Etat ou les disponibilités (participations, produits solvables ou fongibles etc), je ne sais pas. Mais votre comparaison ne tient pas.

« la dette publique, qui va de toute façon se retrouver dans le secteur privé, » Autre question, ce qui va au secteur privé sous quelle forme ? Avantages fiscaux ? abattements de charges ? prêts bonifiés ? que sais-je encore ? Qu’st-ce qui est remboursable par les entreprises ? Il faudrait faire une analyse plus fine avant de conclure.

Mais, in fine, il n’en est pas moins vrai que les salariés et les autres contribuables paient les entreprises pour pouvoir travailler. Même au XIX ème siècle on n’avait pas inventé une telle usine à gaz. Fiction : Je vais voir un patron et je lui dis, je te donne 1000 € si tu m’embauches ! Le rêve devenu réalité !

Répondre  Lien permanent


 

 

LuniterreLuniterre 7 décembre 20:10

@Jason

Effectivement, mais ce n’est pas une « erreur », simplement une approximation pour établir une comparaison qui aide à comprendre.

Il n’y a pas vraiment d’équivalent entre la mesure de l’endettement d’un Etat et d’une entreprise, mais si l’on vous suit, et pourquoi pas, la comparaison est encore plus radicale et l’Etat devrait être déclaré en faillite aussitôt... !

Et sinon, à propos de « la dette publique, qui va de toute façon se retrouver dans le secteur privé », question : à votre avis, où se retrouve l’argent dépensé par l’Etat, sous toutes ses formes, sinon dans le secteur privé, in fine, y compris par les dépenses de consommation des fonctionnaires ?

Et sinon, encore, à quoi croyez vous que sert l’argent des titres de dette publique achetés et revendus sur les dits « marchés secondaires », y compris et surtout par les Banques Centrales ?

C’est notamment le principe même du Quantitative Easing qui permet à la fois l’élargissement constant de la dette et de la masse monétaire en circulation, mécanisme de survie qui empêche l’effondrement du système depuis la crise de 2007-2008, et idem au Japon, le « prototype », depuis le début du siècle :

Richard Werner, « père spirituel » du Quantitative Easing et « apprenti sorcier » du banco-centralisme

http://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895

https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/richard-werner-pere-spirituel-du-254245

Luniterre

Répondre  Lien permanent


 

 

Francis, agnotologueFrancis, agnotologue 7 décembre 17:48

’’ Aujourd’hui les Français ne savent plus travailler sans être subventionnés, payés soit par la dette, soit par l’Etat, soit par de « généreux » donateurs (reconstruction de Notre Dame).’’

 — >

 Cette phrase qui mélange tout disqualifie d’avance le texte.

Répondre  Lien permanent


 

 

LuniterreLuniterre 7 décembre 18:41

@Francis, agnotologue

En fait, littéralement, au premier degré, cette phrase signifie donc que les français savent (encore) travailler, ce qui est rassurant... Ce qui inquiète et même « révolte » semble-t-il l’auteur, c’est l’importance, sinon la prédominance, du secteur public et « non marchand » dans l’économie.

En fait son « mélange » consiste à y assimiler, de facto, tout travail qui bénéficie de subventions, publiques ou privées, sous une forme ou sous une autre.

La société moderne, globalement, va vers une disparition du travail humain directement productif de marchandises. Le vrai problème est donc selon quels critères « marchandiser » la production industrielle de plus robotique.

Tant que ce sont les critères du profit financier qui dominent, il n’y a pas d’autre « solution » au problème que l’extension de la dette, comme on vient de le voir, même si cela semble paradoxal aux esprits simplistes, et/ou passéistes, dont, éventuellement, celui de l’auteur, qui reste sans réaction à nos critiques !

Luniterre

Répondre Lien permanent


 

Francis, agnotologueFrancis, agnotologue 7 décembre 19:14

@Luniterre

oui, les Français savent travailler, nous en avons une belle démonstration ce soir, avec les images de Notre-Dam de Paris ressuscitée si vite et si bien grâce à eux.

Et n’en déplaise à perceval, ce travail n’a pas été payé par des clients.

ps. Même Trump s’est dit impressionné.

Répondre  Lien permanent


 

 

SoucougnanSoucougnan 7 décembre 18:23

Le problème n’est pas seulement français, il touche toute l’Europe. Les dix dernières années les USA ont connu une croissance de la productivité du travail de 22% quand l’Europe se limitait à 5% (la France voit même sa productivité diminuer). La zone Euro dont le PIB dépassait au moment de sa création celui des USA est maintenant loin derrière et l’écart s’accroît d’année en année. La France et l’Europe sont carrément en voie d’arriération technologique face aux USA et à la Chine. L’Europe est quasiment absente des nouvelles technologies et continue de prendre du retard ; la faute à un investissement en recherche et développement bien trop faible qui limite l’innovation et la compétitivité des entreprises, lesquelles misent sur les coûts et les délocalisations. La richesse européenne repose aujourd’hui sur ses succès du siècle passé, de vieilles industries du 20ème siècle comme l’automobile, qui peinent à se renouveler et prennent maintenant du retard face à la concurrence chinoise. Il en va ainsi dans tous les domaines et c’est grave.

On pointe souvent le risque démographique pour l’Europe, mais je crois qu’on minimise trop le grave problème de l’arriération technologique dans laquelle sombre de plus en plus ce continent et qui ne se vaincra pas avec l’entrée d’un surplus d’immigrés. C’est la mentalité même des Européens qui est ici en cause. Trop de gens voient l’état comme la solution (et inversement le responsable) de tous leurs problèmes. Ils méconnaissent le fait que c’est d’eux seuls que peut venir l’innovation et la richesse. D’ailleurs, quand les jeunes Américains pensent à s’enrichir, les Européens s’inquiètent de leur qualité de vie et que leur travail n’empiète pas sur leurs loisirs. Les jeunes Européens ont perdu l’esprit de conquête et d’entreprise de leurs aïeux et finissent par percevoir la richesse comme une ressource naturelle dont il faudrait simplement faire le partage équitable. Dans un tel milieu si peu propice à l’épanouissement de ceux qui rêvent de succès, dans un monde ou les investisseurs pour les projets innovants sont rares et frileux, il est normal que les quelques jeunes Européens qui échappent à cette décadence morale se dirigent tous les USA, participant ainsi à accroître le déclin de l’Europe. Une plante a besoin d’un terreau fertile pour pousser et l’Europe devient d’année en année plus aride à l’innovation.

Répondre  Lien permanent


 

 

LuniterreLuniterre 7 décembre 20:52

@Soucougnan

Le travail n’est réellement « productif » que dans la mesure où il est directement intégré dans le processus productif lui-même, par exemple dans le travail à la chaîne, où chaque maillon, c’est le cas de le dire, apporte sa propre quantité de travail manuel et physique, parfois mental, aussi, en termes de réglage des machines, au produit fini, qui serait inachevé sans cette quantité particulière.

Avec la robotisation, si l’on remplace les humains par des machines automatiques, il devient complètement arbitraire de parler de « productivité du travail », alors que les « gains de productivité » ne sont plus que ceux des machines !

C’est aussi pourquoi on ne parle plus guère, même et surtout en comptabilité, que de « productivité apparente du travail », par rapprochement et comparaison de la masse salariale engagée et de la rentabilité de l’entreprise.

Sur une ligne de production presque entièrement automatisée, plus on robotise et plus on vire d’ouvriers. Globalement, la « rentabilité-productivité » de ceux qui restent semble augmenter à chaque « remplacement » et donc logiquement, le dernier ouvrier sur la ligne doit être super-« productif », super-« rentable », et pourtant, on le virera quand même si on peut encore perfectionner le système robotique.

C’est ce qui illustre concrètement ce qu’on appelle le « paradoxe de productivité ».

C’est pourquoi il vaut mieux s’en tenir à la notion de « productivité apparente du travail » et comprendre que les « gains de productivité » viennent essentiellement de la technologie, et non plus du travail lui-même, qui n’est quasiment plus, en termes de rationalisation, qu’une affaire de gestion administrative et commerciale, qui a néanmoins encore ses propres critères de rentabilité, sans rapport direct avec la production.

Luniterre

Répondre  Lien permanent

 

Luniterre 7 décembre 22:17

 

Sur le même thème du rôle désormais prépondérant de la Dette par rapport au Capital, on voit bien que le rapport de force réel aux USA s’établit non pas réellement entre les « candidats » à la Présidentielle, mais bien entre le Président et le Gouverneur de la Fed, la Banque Centrale US qui « garantit » les 35 800 milliards de dollars de dette publique sur lesquels repose quasi entièrement la domination du dollar et la survie du système économique global, surtout occidental :

Le vrai pouvoir est celui qui dit ce qu’il va faire, qui le fait, et qui obtient le résultat escompté, que ça plaise ou non...

Avec une revue de presse US traduite sur le sujet, et à la suite des liens utiles pour comprendre la mutation systémique banco-centraliste.

http://cieldefrance.eklablog.com/le-vrai-pouvoir-est-celui-qui-dit-ce-qu-il-va-faire-qui-le-fait-et-qui-a216444767

Luniterre

Répondre  Lien permanent


 

SoucougnanSoucougnan 8 décembre 00:53

@Luniterre

si l’on remplace les humains par des machines automatiques il devient complètement arbitraire de parler de « productivité du travail »

 
Tant que les humains ne sont pas totalement remplacés par des machines il reste possible d’établir un ratio output/input qui pourrait se traduire par le chiffre d’affaire généré par employé ou par heure de travail. En entreprise on peut aussi utiliser des KPI ou Indicateurs de performance clés en français, tels que le nombre de clients servis, le taux d’achèvement des projets ou le chiffre d’affaires par employé. Et ça permet de voir l’évolution de la productivité.

 

Répondre Lien permanent


 

LuniterreLuniterre 8 décembre 01:43

@Soucougnan

C’est effectivement la définition même de la « productivité apparente du travail », et qui n’est précisément qu’apparente, comme vous devez vous en rendre compte en vous relisant : « le chiffre d’affaire généré par employé ou par heure de travail » se réfère bien, un fine, comme je l’ai formulé en d’autres termes, à un ratio entre masse du capital variable engagé dans la main d’oeuvre et la rentabilité éventuelle du capital total engagé. Ce calcul peut fonctionner dans toute entreprise, même celles qui n’ont aucune fonction productive réelle, se limitant à une action commerciale ou de service. C’est un calcul de « rentabilité » assez global et donc pas spécifiquement un calcul de productivité, au sens basique du terme, qui se rapporte à une production industrielle réelle.
 

Même si c’est un indicateur utile, parmi d’autres, il faut donc éviter d’en faire la base éventuelle d’un discours idéologique sur le travail productif, dans ce qu’il a de spécifique, et qui est carrément en voie de disparition, remplacé par une conception du travail qui est essentiellement celle du secteur tertiaire.
 

Luniterre

Répondre  Lien permanent


 

 

SoucougnanSoucougnan 8 décembre 02:04

@Luniterre

un ratio entre masse du capital variable engagé dans la main d’oeuvre et la rentabilité éventuelle du capital total engagé

 
L’évaluation de la productivité par la valeur ajoutée permet de quantifier la contribution économique par employé mais elle n’est pas la seule méthode. On peut aussi mesurer le temps passé pour réaliser une tâche ou l’évolution de la qualité du service rendu, le nombre de clients servis par heure, la satisfaction des clients etc. Il ne saurait exister de norme uniforme tant les services peuvent varier en fonction du contexte.

 

Répondre  Lien permanent


 


 

LuniterreLuniterre 8 décembre 03:12

@Soucougnan

« L’évaluation de la productivité par la valeur ajoutée »

Il est évident qu’une production qui n’apporte pas de valeur ajoutée présente à priori peu d’intérêt économique, sinon aucun, mais tout travail qui apporte une valeur ajoutée, notamment en termes de services, et qui peut donc produire un intérêt économique, au sens commercial et/ou financier, ne constitue pas forcément une production, et même généralement pas, au sens basique du terme.

Il faut donc absolument, pour comprendre l’évolution économique contemporaine, éviter de tout mélanger.

Secteur productif et secteur des services ont chacun leur propre dynamique, et avec le progrès technologique leurs rapports évoluent constamment, et de façon divergente en termes, précisément, de valeur ajoutée, notamment à cause de la prépondérance du capital fixe, désormais, dans le secteur industriel.

Luniterre

Répondre  Lien permanent


 

 

 

 

***************************************

 

 

Sur la mutation

banco-centraliste:

 

Récent:

 

 

Mic-mac, Minc et Marx...(...Et Macron dans tout ça ?)

http://cieldefrance.eklablog.com/mic-mac-minc-et-marx-et-macron-dans-tout-ca-a216463655

 

*****************************

 

"Droit européen": la laisse de l'endettement banco-centralisé - Maintenant en Allemagne aussi...

 

https://cieldefrance.eklablog.com/droit-europeen-la-laisse-de-l-endettement-banco-centralise-maintenant-a216341811

NDLR >>> SUITE A LA MUTATION EKLABLOG >>>OVERBLOG L'ANCIEN LIEN CI-DESSOUS NE FONCTIONNE PLUS MAIS RESTE REFERENCE SUR INTERNET ET RESTE DONC ICI COMME REPERE:

http://cieldefrance.eklablog.com/droit-europeen-la-laisse-de-l-endettement-banco-centralise-maintenant--a216341811

***************************

 Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme

réadaptés en pratique à l'évolution économique

du XXIème siècle:

 

Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c'est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d'orienter les grandes tendances de l'activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l'indépendance de la nation. 

C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle : 

Les leçons de l’Histoire… 

Il était une fois… le Conseil National du Crédit (1945). Et aujourd’hui ?

http://cieldefrance.eklablog.com/il-etait-une-fois-le-conseil-national-du-credit-1945-et-aujourd-hui-a215997227

 

 

**********************************************

************************

 

****************************

 

Pour aller plus loin sur le banco-centralisme:

 

Varoufakis et les Don Quichotte de l'"anticapitalisme" contre les moulins à vent du siècle dernier

http://cieldefrance.eklablog.com/varoufakis-et-les-don-quichotte-de-l-anticapitalisme-contre-les-moulin-a216319267

******************************

**************

 

Economie mondiale: de quel nouveau pouvoir l'inflation est-elle le nom? 

http://cieldefrance.eklablog.com/economie-mondiale-de-quel-nouveau-pouvoir-l-inflation-est-elle-le-nom-a216333147

 

**********************

 

Pour faire face au mondialisme banco-centraliste le "complotisme" n'est pas une option!

https://cieldefrance.eklablog.com/pour-faire-face-au-mondialisme-banco-centraliste-le-complotisme-n-est-a216341547

NDLR >>> SUITE A LA MUTATION EKLABLOG >>>OVERBLOG L'ANCIEN LIEN CI-DESSOUS NE FONCTIONNE PLUS MAIS RESTE REFERENCE SUR INTERNET ET RESTE DONC ICI COMME REPERE:

ttp://cieldefrance.eklablog.com/pour-faire-face-au-mondialisme-banco-centraliste-le-complotisme-n-est--a216341547

*************

************************* 

Nouveau, 

Avec à la suite une liste de liens sur l’économie, la monnaie et le banco-centralisme : 

Economie mondiale : la Chine déjà au bout de son "Rouleau de Printemps" en termes de "miracle économique" 

 

http://cieldefrance.eklablog.com/economie-mondiale-la-chine-deja-au-bout-de-son-rouleau-de-printemps-en-a216313231  

 

*************************** 

 

Recyclage : le "Marxisme Vert Thunbergien" de Kohei Saito, un révisionnisme de plus au secours du banco-centralisme 

http://cieldefrance.eklablog.com/recyclage-le-marxisme-vert-thunbergien-de-kohei-saito-un-revisionnisme-a216259369  

*************************************** 

 

Le syndrome de la pastèque génétiquement modifiée, nouvelle maladie de la gauche systémique pourrissante 

 

https://cieldefrance.eklablog.com/le-syndrome-de-la-pasteque-genetiquement-modifiee-nouvelle-maladie-de-a216282219

 

NDLR >>> SUITE A LA MUTATION EKLABLOG >>>OVERBLOG L'ANCIEN LIEN CI-DESSOUS NE FONCTIONNE PLUS MAIS RESTE REFERENCE SUR INTERNET ET RESTE DONC ICI COMME REPERE:

ttp://cieldefrance.eklablog.com/le-syndrome-de-la-pasteque-genetiquement-modifiee-nouvelle-maladie-de—a216282219  

 

*******************************

************** 

Pour une étude plus synthétique de l’ensemble du processus de la mutation banco-centraliste depuis la formation du capital industriel, voir :  

Le Roi « Capital » est mort, 

vive la Reine « Dette » ! 

http://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-a215991921  

******************** 

************************** 

 

     Un article où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d'économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :

 

Richard Werner, "père spirituel"

du Quantitative Easing

et "apprenti sorcier" du banco-centralisme

 

http://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895

********************************

*********************************************** 

 

 

******************************

 

 

************************************

Source de la compilation:

 

https://cieldefrance.eklablog.com/la-dette-et-le-travail-en-economie-globalisee-quel-rapport

 

*******************************************

***************

Publicité
Publicité
Commentaires
En Avant, Marx!
Publicité
Archives
Publicité