Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
En Avant, Marx!
17 janvier 2025

Pour l’indépendance nationale, faut-il en revenir à l’étalon or ?

 

+MAJ Messages de forum le 17/01/2025 à 23:00

 

 

 

Quelques précisions nécessaires à la suite de :

Pourquoi de Gaulle voulait-il revenir à l’étalon-or ?

https://mai68.org/spip3/spip.php?article2587

https://www.breizh-info.com/2025/01/15/242614/pourquoi-de-gaulle-voulait-il-revenir-a-letalon-or/

 

 

Dans une économie primitive, il y a éventuellement équivalence directe entre la valeur de la monnaie métallique et les marchandises et biens échangés.

Mais cette équivalence directe est déjà remplacée par les systèmes presque aussi primitifs de lettres de changes et d’effets de commerce, ainsi que par les pratiques bancaires spéculatives qui vont avec, dès le moyen-âge.

Même si l’apparition du billet de banque proprement dit, en tant que monnaie fiduciaire, est bien plus tardive, on peut donc déjà parler de passage à la monnaie scripturale dès cette époque.

Le passage de la monnaie métallique comme « équivalent direct » à la monnaie fiduciaire « moderne » repose donc sur la confiance économique réciproque des intervenants sur le marché. Tant que l’économie bancaire spéculative reste corrélée à la vie économique réelle, les crises ne se produisent pas tant que la masse monétaire en circulation, fiduciaire et scripturale, reste cohérente avec la masse des marchandises et des biens couramment négociés.

Dans les conditions d’un équilibre relatif du commerce international la question de l’équivalence « métallique » de la monnaie ne se trouve donc quasiment jamais posée.

Les réserves d’or des uns et des autres conservent une fonction de référence, mais qui n’est pas destinée à se traduire par une circulation massive de stocks d’or.

Ce que De Gaulle remettait donc en question dans les années 60 c’est bien essentiellement l’hégémonie monétaire des USA sur le reste du monde : une hégémonie dont on n’est toujours pas sortis, malgré les efforts des BRICS.

Pensait-il encore sérieusement possible de revenir à l’étalon or stricto sensu ou bien poussait-il simplement le bouchon pour « cornériser » l’influence politico-économique des USA ? C’est une question qui restera posée pour l’Histoire, mais toujours est-il que si le problème majeur de l’hégémonie US reste à résoudre, il est aujourd’hui évident que ce ne peut être par le truchement d’un hypothétique « retour à l’étalon or » :

L’or, c’est de l’argent qui dort… Mais pas toujours paisiblement !

https://cieldefrance.eklablog.com/l-or-c-est-de-l-argent-qui-dort-mais-pas-toujours-paisiblement-a215724875

Dans une économie moderne, où le secteur tertiaire est inévitablement de plus en plus dominant par rapport aux secteurs productifs proprement dits, dans un rapport autour de 4 pour 1, il y a nécessairement une part de dette globale incompressible, nécessaire au cycle de renouvellement du capital fixe(*), base de la production moderne, et c’est donc ce cycle qu’il est essentiel de maîtriser, pour l’indépendance économique et politique de la nation.

Ce qui ne peut se faire que par le contrôle du crédit, c’est-à-dire donc également de la création monétaire, en fonction des besoins économiques et sociaux essentiels, et cela tout à fait indépendamment du signe monétaire dans lequel ce crédit est libellé, même s’il est évidemment prudent d’éviter autant que faire se peut l’utilisation du dollar… !

Prendre le contrôle du crédit circulant actuellement en France en Euros, ce qui est tout à fait possible constitutionnellement, notamment par voie référendaire, c’est donc une stratégie bien plus efficace que de tenter de réinstaurer tout de suite et directement, façon « frexit », un « nouveau franc » qui nous coûterait bien plus cher en termes de « transmutation », et aboutirait à un isolement économique bien trop brutal et rapide de notre pays, le plaçant en position de proie potentielle pour ses ex-« alliés traditionnels ».

Luniterre

 

 

 

(* Voir également sur AgoraVox :
2416 visites - 13 jan. 2025 | 26 réactions | Luniterre

 

 

 

Pourquoi de Gaulle voulait-il revenir à l’étalon-or ?

 

Les peuples sont naïfs et parfois trop crédules. Leur intelligence collective peut être mise en échec par d’habiles manipulations qui les enferment dans une sorte de « cercle de raison » dont ils ne peuvent sortir. Mark Twain, humoriste américain disait à ce sujet : « Il est beaucoup plus facile de duper les gens que de leur faire admettre qu’ils ont été dupés ».

Parmi ces manipulations, l’une d’elle doit être examinée avec attention. Il s’agit de la monnaie et de l’évolution de la façon dont elle est émise.

Pour illustrer ce propos, un petit ouvrage écrit par le RP Denis Fahey en 1943 résume parfaitement le système monétaire et en voici quelques extraits pris dans une lettre adressée au Délégué Apostolique de la Grande Bretagne, Mgr William Godfrey, parlant de la nécessité de revenir au bonheur et à la fraternité en redonnant aux peuples l’initiative du contrôle de leur monnaie : « Cette prérogative a été usurpée par ceux qu’on désigne sous le terme générique des « banquiers » , aussi bien les banquiers nationaux  qu’internationaux, qui ont poussé à la perfection une technique leur permettant de créer eux-mêmes la monnaie qu’ils prêtent en accordant des lignes de crédit dans leurs livres, et de la détruire  par le retrait de ces dernières à leur entière discrétion, ceci en accord avec des conceptions entièrement fausses et périmées qu’ils ne défendent même pas face à l’examen d’une critique impartiale, scientifique et informée. C’est ainsi qu’une forme monétaire de dette nationale a été inventée, dans laquelle le prêteur ne fournit rien du tout, et qu’il est physiquement impossible pour la communauté nationale de jamais payer, toute tentative de le faire produisant une sorte de coup de froid économique comme après la guerre de 1914-1918.

Cette situation a conduit à la montée graduelle d’une forme de Pouvoir national, international et supranational dominant, par sa  monopolisation du Crédit dans la Nation et de toutes les activités humaines créatrices essentielles. C’est ainsi que, dans ce pays comme ailleurs il est devenu impossible d’obtenir la publication dans la Presse ou de porter à la connaissance du public par la Radio de la vérité concernant l’esclavage économique qui tient les peuples du monde entier sous son joug ». 

Ceci a été écrit en 1943. Le système mis en place par les banquiers internationaux était encore à ses débuts. Néanmoins, le fonctionnement permettait déjà de préfigurer les conséquences. L’argent « prêté » était en réalité créé à partir de rien mais, et c’est toute la clé de cette affaire, obligeait le débiteur à verser des intérêts  dont le montant était fixé par les créanciers. Or, et c’est là-dessus qu’il faut insister pour bien comprendre l’affaire, ces intérêts étaient payés par l’impôt des contribuables qui, eux, gagnaient cet argent « à la sueur de leur front ».

Le capital prêté ne coûtant rien aux banquiers, ils n’en exigeaient pas le remboursement qui n’aurait présenté aucun avantage pour eux puisqu’il aurait diminué d’autant les sommes produisant les intérêts alors qu’eux mêmes ne pouvaient que détruire les billets ou les lignes d’écriture par lesquels cet argent avait été créé à partir de rien. Mieux encore, plus les intérêts à payer s’élevaient et plus les sommes à emprunter devenaient importantes, augmentant encore ces versements d’intérêts.

Un an plus tard, le système se « mondialisa » par les « Accords de Bretton Woods » de juillet 1944 qui consacrèrent le dollar comme monnaie internationale, tout en demeurant la monnaie domestique des Etats-Unis. Toujours créé par la dette publique américaine par les banquiers propriétaires de la Reserve Fédérale créée en 1913 (huit mois avant la guerre de 1914), il devait maintenant s’exporter pour permettre le commerce mondial. Seule monnaie ayant gardé sa convertibilité en or, il n’avait pas eu de concurrent à Bretton Woods, il se trouvait cependant face à la difficulté  d’être créé en quantité suffisante pour satisfaire les besoins du commerce mondial. Les banquiers ont donc, dans un premier temps, préféré mentir et garder la convertibilité en or du dollar.

L’intervention de de Gaulle contraint la FED à dire la vérité

En 1962, la France s’était progressivement désendettée et, grâce à l’action de ses conseillers financiers Maurice Allais et Jacques Rueff, ses exportations avaient rapporté une masse de dollars considérable. Prenant la FED au mot, de Gaulle rééxpédia ces dollars à leur émetteur et rapatria en contrepartie un stock d’or physique considérable, déclenchant un mouvement de panique outre atlantique.

Dans une vidéo consacrée à son livre « Le faux-ami américain », Marc Rousset indique que ces échanges de billets contre or ont vidé la FED d’environ la moitié de son stock d’or entre 1962 et 1967. Il n’était dès lors plus possible de prolonger le mensonge de la convertibilité en or du dollar et la fin de celle-ci fut annoncée par Nixon le 15 août 1971.

Entre temps, de Gaulle avait anticipé et, dès 1965, avait  parlé « du dollar « qu’il ne tient qu’a eux d’émettre » lors d’une conférence de presse (minute 27 à minute 32) en relatant le rôle du dollar, incontournable à la fin de la guerre et la montée progressive en puissance des autres monnaies qui avaient permis à leurs pays émetteurs de retrouver des stocks d’or qui s’étaient constitués, diminuant ainsi celui de la Reserve Fédérale.

Tenter d’empêcher l’exécution du plan mondial des banquiers internationaux

De Gaulle avait compris que la décorrélation de l’or et du dollar faisait partie d’un plan de conquête mondiale par le contrôle de la monnaie. Cela allait permettre au pays émetteur des dollars, créés à partir d’une dette publique américaine, de ne jamais ressentir les effets de cette dette en exportant partout dans le monde ces dollars créés à partir de rien.

Ces dettes allaient être exportées dans le monde entier et progressivement réduire à la servitude tous les autres pays qui allaient s’épuiser en payant les intérêts qu’au départ seuls les contribuables américains auraient dû payer. Tout ceci ne pouvait que conduire à une crise financière majeure et il était éminemment souhaitable d’utiliser une autre monnaie internationale. De Gaulle explicite  lui-même ce qu’il propose : «  Quelle base ? En vérité, on ne voit pas qu’à cet égard il puisse y avoir de critère, d’étalon autres que l’or. Eh ! oui, l’or qui ne change pas de nature, qui se met indifféremment en barres, en lingots ou en pièces, qui n’a pas de nationalité, qui est tenu, éternellement et universellement, comme la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence. D’ailleurs, en dépit de tout ce qui a pu s’imaginer, se dire, s’écrire, se faire, à mesure d’immenses événements, c’est un fait qu’encore aujourd’hui aucune monnaie ne compte, sinon par relation directe ou indirecte, réelle ou supposée, avec l’or. »  (Ch de Gaulle conférence du 02/02/1965). 

Naturellement, ses propos ont soulevé un tollé général dans le monde de la finance internationale. De fait, il remettait en question la domination sans partage du dollar dans le système financier qui avait vocation à devenir mondial et dont l’étape suivante était justement la fin de la convertibilité en or du dollar. Celle-ci fut effective en 1971 et permis d’imprimer suffisamment de dollars pour multiplier par quatre le prix du baril de pétrole en 1973, créant ainsi le premier choc pétrolier.

1973, année fatale pour la dette française

Une loi promulguée en catimini le 03 janvier 1973, sibylline dans son apparence, allait avoir des conséquences très lourdes pour la France. Les années de Gaulle avaient permis de maintenir à l’équilibre le budget de la France. Il n’y avait pas lieu de combler des déficits en empruntant de l’argent auprès de la Banque de France, laquelle le prêtait à l’Etat sans intérêt. La loi de 1973 interdisait dorénavant au Trésor public d’emprunter à la Banque de France, ce qui ne changeait pas grand’chose à l’époque en raison de l’équilibre budgétaire. Mais l’année 1974 fit apparaître le premier déficit budgétaire. Compte tenu d’une croissance du PIB français soutenue à l’époque, ces déficits paraissaient acceptables. Pour les combler, il fallut alors faire appel au marché financier privé. Ce dernier nous prêta immédiatement les sommes nécessaires, mais avec des intérêts à payer, ce qui faisait une énorme différence. A partir de 1975, ce déficit augmenta comme indiqué sur le graphique de l’IFRAP. Nous étions alors tombés dans le piège de la dette cumulée qui générait de plus en plus d’intérêts à payer sous forme d’impôts, justement ce que de Gaulle avait tenté d’empêcher. Ce système, tel qu’il est décrit dans le début de cet article, nous conduit à la banqueroute, d’autant plus que ces dernières années ont vu un déficit croissant entraînant une augmentation exponentielle de la dette publique et des intérêts.

Comment en sortir ?

Certains pensent que c’est le prix à payer pour rester dans l’UE et la zone euro. Après tout, les responsables politiques n’ont qu’à faire des budgets à l’équilibre et il n’y aura plus de problème. C’est une vision qui ne correspond pas aux souhaits de ceux qui contrôlent la finance mondialisée. Eux veulent de toute évidence continuer à encaisser les intérêts sur les sommes prêtées et créer toujours plus une monnaie purement fiduciaire qui ne leur coûte rien à émettre.

Les BRICS ont parfaitement compris le système. Ils veulent aujourd’hui ne plus utiliser le dollar, non pas parce que c’est le dollar, mais en raison des conditions dans lesquelles il est créé qui, au travers des intérêts versés, concentrent de plus en plus d’argent à valeur économique réelle (les impôts résultent de la création de richesse d’un pays) dans un tout petit nombre de mains avides de le recevoir.

Il faut donc revenir à un système dans lequel les monnaies auront une valeur intrinsèque qui interdira leur création à partir de rien, ce qui assurera leur stabilité.

De Gaulle avait raison et le retour à l’étalon-or semble, à terme, la voie la plus probable. Dans l’immédiat, nous devons au plus vite récupérer notre souveraineté monétaire que nous n’aurions jamais dû abandonner.

Jean Goychman

https://www.breizh-info.com/2025/01/15/242614/pourquoi-de-gaulle-voulait-il-revenir-a-letalon-or/

 

 
 

 

Messages de forum

 

 

  •  - Monnaie-marchandise ?17 janvier 13:55, par Igor Smeshari

     

    Cher Luniterre,


    En appelez-vous aux opinions : "Oui", "Non", "Peut-être" ?


    Quoique escrocs, mais sérieux plaisantins, les inventeurs du Bitcoin, etc., eux, en appelaient à l’imagination.


    Marx, lui, à quoi en appelait-il ? À la suppression de la[!] monnaie ?


    Pourtant, jamais les bolsheviks ne surent s’en délivrer.
    Leur Guide ne s’était-il pas fait comprendre ?
    Ou ne s’était-il pas compris lui-même ?

     

    Vous, familier du "Capital" et de bien d’autres choses, savez-vous pourquoi la[!] monnaie (actuelle ou à venir) doit être elle-même une marchandise ?

     

    Répondre à ce message

 

Réponse proposée:

    • par Luniterre

       

      "Oui", "Non", "Peut-être" ?

      Effectivement, le titre est en forme de question, mais la réponse implicite et objective se trouve dans cet article mentionné en lien :

      https://cieldefrance.eklablog.com/l-or-c-est-de-l-argent-qui-dort-mais-pas-toujours-paisiblement-a215724875

      "Maintenant, à l’échelle économique mondiale, il faut simplement être réaliste : la totalité de l’or extrait de la planète Terre, à l’heure actuelle, est estimée à 197 300 tonnes, évaluée à environ 11 048 800 000 000 €, soit 11 822 216 000 000 $, soit à peine plus d’1/3 de la seule dette publique US !!!

      Dette publique US évaluée, elle, à 125% du PIB, tandis que la dette privée atteint 217% (Dette totale US = 342% du PIB) !!!

      https://www.bullionbypost.fr/index/…

      https://www.lepoint.fr/economie/pou…

      https://fr.tradingeconomics.com/uni…

      A noter, contrairement à une idée reçue, que les USA restent néanmoins "leader" en matière de réserves d’or, ce qui en situe aussi les "limites", comme on va le voir :

      https://www.bullionbypost.fr/index/…

      La dette mondiale aujourd’hui : 315 000 000 000 000$

      https://aktionnaire.com/2024/02/22/…

      Le PIB mondial : 100 000 000 000 000$

      Soit une dette mondiale de 315% du PIB !!!

      Facile à calculer… et d’où il ressort également, aussi simplement, que tout l’or du monde ne représente donc que 11,82% du PIB mondial : absolument pas de quoi "adosser" la monnaie mondiale, même sans aucune dette !

      ("Accessoirement", seulement 3,75% de la dette !!!)

      En revenir à l’étalon or, stricto sensu, c’est donc, "au mieux", diviser l’activité économique mondiale quasiment par 10, c’est à dire la ruiner carrément !

      S’il ne faut pas "sous-estimer" le rôle de l’or dans l’économie, il faut donc, à tout le moins, le relativiser."

       

      En ce qui concerne la disparition éventuelle de l’argent, Marx n’en faisait pas une question dogmatique gauchisante, mais considérait les conditions concrètes de la transition socialiste telle que possible au stade du capitalisme de son époque :

       

      "Ce à quoi nous avons affaire ici, c’est à une société communiste non pas telle qu’elle s’est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire, telle qu’elle vient de sortir de la société capitaliste ; une société par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l’ancienne société des flancs de laquelle elle est issue. Le producteur reçoit donc individuellement – les défalcations une fois faites – l’équivalent exact de ce qu’il a donné à la société. Ce qu’il lui a donné, c’est son quantum individuel de travail. Par exemple, la journée sociale de travail représente la somme des heures de travail individuel ; le temps de travail individuel de chaque producteur est la portion qu’il a fournie de la journée sociale de travail, la part qu’il y a prise. Il reçoit de la société un bon constatant qu’il a fourni tant de travail (défalcation faite du travail effectué pour les fonds collectifs) et, avec ce bon, il retire des stocks sociaux d’objets de consommation autant que coûte une quantité égale de son travail. Le même quantum de travail qu’il a fourni à la société sous une forme, il le reçoit d’elle, en retour, sous une autre forme.

      C’est manifestement ici le même principe que celui qui règle l’échange des marchandises pour autant qu’il est échange de valeurs égales. Le fond et la forme diffèrent parce que, les conditions étant différentes, nul ne peut rien fournir d’autre que son travail et que, par ailleurs, rien ne peut entrer dans la propriété de l’individu que des objets de consommation individuelle. Mais pour ce qui est du partage de ces objets entre producteurs pris individuellement, le principe directeur est le même que pour l’échange de marchandises équivalentes : une même quantité de travail sous une forme s’échange contre une même quantité de travail sous une autre forme.

      Le droit égal est donc toujours ici dans son principe… le droit bourgeois, bien que principe et pratique ne s’y prennent plus aux cheveux, tandis qu’aujourd’hui l’échange d’équivalents n’existe pour les marchandises qu’en moyenne et non dans le cas individuel.

      En dépit de ce progrès, le droit égal reste toujours grevé d’une limite bourgeoise. Le droit du producteur est proportionnel au travail qu’il a fourni ; l’égalité consiste ici dans l’emploi DU TRAVAIL comme unité de mesure commune."

       

       

      Autrement dit, à l’époque de Marx c’est la notion de quantum de travail social intégré ("cristallisé") dans la marchandise fabriquée qui sert de référence, sous la forme d’un "bon de travail", basé sur le temps de travail, pour régler les échanges socialistes entre producteurs.

       

      Pendant la période du "communisme de guerre", pendant la faussement dite "guerre civile" fomentée par les impérialistes, les bolchéviques avaient mis en place un système de rationnement assez proche de ce principe, avant de revenir à un système monétaire plus classique, sous la NEP, où il subsistait donc un secteur économique capitaliste encore assez important.

       

      Le débat économique sur la fonction de l’argent a continué en URSS, dans les années 30 et n’a trouvé qu’une solution très provisoire, cohérente avec le principe marxiste, avec le 19e et dernier Congrès du Parti Bolchévique, définitivement remplacé, à partir du 20e, par le parti révisionniste khrouchtchévien, consacrant le retour définitif à une économie de type capitaliste bureaucratique, jusqu’à sa mutation libérale gorbatchévienne et eltsinienne.

       

      Actuellement il est évident, avec la domination définitive du capital fixe automatisé et robotisé, qu’une solution basée strictement en "quantum de travail" n’a plus de sens concret, vu la disproportion entre les différents secteurs d’activité, ainsi que l’émergence de biens et services "immatériels", autre aspect important de la domination actuelle du capital fixe.

       

      C’est pourquoi le contrôle démocratique du crédit, notamment affecté au développement et au renouvellement du capital fixe, est actuellement la seule voie possible d’une transformation sociale équitable de la société.

       

      Ce n’est qu’en ce sens que la monnaie peut retrouver une fonction sociale de simple instrument de comptabilité, sinon, dans une certaine mesure, cesser d’être une marchandise, ce qui n’est du reste pas un problème en soi, tant qu’elle perd sa fonction de domination sociale, en tant que capital, ou même simplement, et même surtout, désormais, en tant qu’instrument de contrôle banco-centraliste mondialisé.

       

      Luniterre

       

      Répondre à ce message

 

 

 

 

************

Source de l'article et de la compilation:

 

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/01/pour-l-independance-nationale-faut-il-en-revenir-a-l-etalon-or.html

*********************

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
En Avant, Marx!
Publicité
Archives
Publicité