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En Avant, Marx!
18 avril 2023

Dette, Capital, une autre approche du banco-centralisme, par Do, sur son site VLR

 

 

 

Dette, Capital, une autre approche

du banco-centralisme,

par Do, sur son site VLR:

 

 

Banco-centralisme - Quand le "capitaliste" n’est plus un capitaliste mais un mendiant

 

lundi 17 avril 2023

Cet essai sur le banco-centralisme part d’un schéma indiqué par Luniterre.

 

On peut agrandir l’image en cliquant dessus. 

Pour bien comprendre, il faut savoir que "World GDP" désigne une évaluation du PIB mondial. Le PIB désigne la production de richesse. On peut constater qu’aujourd’hui le PIB est d’environ 100 000 milliards de dollars, tandis que la dette mondiale, de 300 000 milliards de dollars, est 3 fois plus élevée. 

Cela signifie qu’aujourd’hui, la société emprunte 3 fois plus d’argent qu’elle produit de richesses. 

Cette société prétend être "capitaliste". Ce sont les "capitalistes" qui empruntent de l’argent pour l’investir dans leurs entreprises en espèrant ainsi en tirer des bénéfices qui augmenteront leur capital de départ. 

Mais, le schéma ci-dessus montre que globalement, aujourd’hui, l’ensemble des "capitalistes" doivent investir 300 000 milliards de dollars pour ne recueillir que 100 000 milliards de dollars de bénéfices. 

Conclusion : en moyenne un "capitaliste" doit investir 3N pour recueillir N de bénéfice et avoir une dette de 2N. Ce n’est plus du capitalisme ! 

Je mets ci-dessous une explication pour le cas où elle serait nécessaire : 

N désigne un certain nombre d’Euros. 3N désigne trois fois ce nombre et 2N, deux fois. 

Les 3N sont empruntés en dernière analyse aux banques centrales. 

Le "capitaliste" fait un bénéfice de N grâce aux 3N empruntés (et investis dans le but de faire un bénéfice). 

Bien sûr, le "capitaliste" ne peut penser avoir fait un bénéfice de N qu’à la condition d’oublier totalement qu’il a fallu emprunter 3N pour le faire. 

Le "capitaliste" ne peut rembourser que N. S’il le fait, il doit donc encore aux banques centrales 3N-N c’est-à-dire 2N. 

 

Résultat : le "capitaliste" a augmenté sa dette globale de 2N. Il aurait mieux fait de rester couché ! Sauf… sauf si la banque ne lui demande pas de rembourser sa dette, auquel cas il a vraiment gagné N. 

Remarquons déjà sur le schéma que depuis 1995 l’écart entre le PIB et la dette ne fait que s’accroitre de plus en plus énormément. Ce qui laisse peu d’espoir que la dette soit un jour remboursée. 

Les banquiers centraux, à qui les "capitalistes" empruntent et doivent rembourser leurs dettes, sont devenus les grands maîtres du jeu. C’est l’esclavage par la dette. Le "capitaliste" n’est plus un capitaliste ; c’est un mendiant, et il ne le sait pas. 

J’ai mis des guillemets seulement au mot "capitaliste". Mais, il faudrait en mettre presque à tous les mots importants. Je ne l’ai pas fait pour faciliter la lisibilité. 

Par exemple, le bénéfice n’est plus un bénéfice puisque la dette est bien plus forte que le bénéfice obtenu grâce à elle. La dette n’est plus une dette puisqu’elle ne sera jamais remboursée, elle sert seulement à rendre esclave. 

Bref, le banco-centralisme utilise le vocabulaire du capitalisme pour qu’on ne se rende pas compte qu’on n’est plus du tout en système capitaliste. Cependant, il y a eu une rupture nette, un "saut qualitatif" comme dirait Karl Marx. 

Mais, me direz-vous comment font les banques pour pouvoir accepter que les "capitalistes" ne remboursent pas leurs dettes ? 

C’est parce qu’en fait, bientôt, l’argent n’aura plus que le sens que les banques centrales voudront lui donner. 

En effet, le prix d’une marchandise est égal au temps de travail humain nécessaire à sa production. La plus-value est la différence entre ce prix, et le prix qu’est payé le travail humain par le capitaliste. 

Avec les progrès scientifiques et techniques, les travailleurs humains sont de plus en plus remplacés par des machines. Ce qui produit une "baisse tendancielle du taux de profit" 

Comme bientôt toutes lignes de production existeront sans aucun travailleur (humain), la plus-value disparaitra complètement. Donc, l’argent devrait disparaître avec elle ainsi que la division de la société en classes. 

Seuls les grands-maîtres de la monnaie (les banco-centralistes, ceux à qui appartiennent les banques centrales) peuvent conserver le pouvoir à condition de rendre artificiellement indispensable l’utilisation de l’argent. 

À l’époque où Marx invente le concept de "baisse tendancielle du taux de profit", et encore longtemps après, le capitaliste emprunte N à la banque et fait un bénéfice de 2N. Il peut donc rembourser le N qu’il avait emprunté, il lui reste un bénéfice bien réel de N. Il est gagnant. Il n’est pas un mendiant, mais un capitaliste. 

Avec la baisse tendancielle du taux de profit, le bénéfice devient de plus en plus petit, mais le capitaliste peut encore rembourser sa dette et garder un peu de fric pour lui. 

Marx pensait que quand le bénéfice deviendrait tout à fait nul, le capitalisme s’éteindrait de lui-même et ce serait la révolution. Mais ce n’est pas le cas. Au lieu de ça, le capitalisme a muté en banco-centralisme. 

On peut se demander pourquoi. 

Je songe à une maladie mentale très grave de nos maîtres. Ils éprouvent le besoin de rester nos maîtres alors qu’il n’y a plus besoin de maîtres, ni du point de vue de l’histoire, ni de leur point de vue à eux personnellement. 

Après coup, on peut se dire que l’importance de cette maladie était prévisible, et que pourtant on ne l’avait pas prévu. On avait plutôt prévu la révolution. Je pense qu’elle viendra plus tard, quand tout ce monde aura guéri, ou quand on les aura mis l’asile… s’il n’y a pas la fin de l’humanité avant… 

Faut se dépêcher…  

Car les robots ne nous pardonneront pas ! 

 

 

Références :

1. Le banco-centralisme est déjà le stade post-mortem du capitalisme et de l’impérialisme :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article14895

2. Banco-centralisme - La dette, de Giscard à Liz Truss :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article12712

3. Le banco-centralisme :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9492

4. La grande réinitialisation - Le grand remplacement - Quand les robots extermineront-ils les humains sur Terre ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article7637

Au fait…

Les esclaves ont-ils une très grave maladie mentale symétrique à celle de leurs maîtres ? Éprouvent-ils le besoin d’avoir des maîtres ? d’avoir des gens au-dessus d’eux ? qui pensent à leur place ? qui prennent les décisions à leur place ? qui prennent les responsabilités à leur place ? qui prennent la culpabilité à leur place comme le Christ sur la croix ? Nietzsche disait que le christianisme est une religion d’esclaves !

5 Messages de forum

  • Et combien doivent rembourser les capitalistes par an de cette dette ? Voilà la vraie question.

    Car le PIB est une mesure annuelle et la dette cumulée, l’est depuis un temps indéterminé. Si dans l’exemple le PIB égal N l’est sur une année, la dette cumulées de 3N l’est depuis la nuit des temps et payable aussi dans le temps (ç court terme, moyen terme, long terme).

    Déjà, lors de la campagne électorale, Mélenchon démontait ce sophisme. On paie comme on veut et on ne paie jamais l’ensemble d’une dette accumulée mais un pourcentage, si on veut la payer.

    Je suis pour ne pas la payer sauf pour les petits porteurs et seulement comme une mesure politique de la lutte de classes.

    D’ailleurs, une dette se renégocie, s’annule (en faisant défaut ce qui n’est pas nouveau en France), ne se paie pas.

    Elle est virtuelle dans le sens que c’est une convention entre le prêteur et l’emprunteur. "Si tu dois 20 000 euros à la banque, elle te tiens par la gorge, mais si tu lui dois 20 milliards c’est toi qui tiens la banque par la gorge"

    De fait, la question est politique et non purement économique. Les soviétiques à l’époque de Lénine et Trtoski ont tout simplement annulée leurs dettes et les papiers de la dette russe ont servi à tapisser les chambres des possesseurs.

    D’ailleurs, les capitalistes s’endettent à mesure de leur capacité à rembourser ou font faillite s’ils ne peuvent pas payer et tous les capitalistes n’emrpuntent pas à niveau de trois fois leurs avoirs (de l’année car le PIB ne mesure qu’une année).

    Les écarts croissants entre les valeurs réels (les marchandises toutes sortes confondues) et la masse monétaire spéculative (qui n’a pas de base matérielle réelle) son regulés par les crises, l’inflation, la destruction du capital fixe et variable (les guerres), tous des mécanismes propres du capitalisme et cela depuis fort longtemps.

    Bref, c’est du capitalisme tout craché, comme on le voit en France où cet "argument" est brandi … par la droite.

    Répondre à ce message

    • Il se trouve qu’il n’y a réellement eu aucune concertation d’aucune sorte entre le camarade Do et moi même à ce sujet, mais le fait est que je publie précisément à l’instant une sorte de "suite" à l’article dont le graphe cité ci-dessus était le point de départ :

      En reprenant et en synthétisant l’essentiel des débats qui ont suivi, il apporte également des éléments d’analyse complémentaires qui répondent, entre autres, aux nouvelles confusions introduites par Viriato, selon une méthodologie qui lui est particulière, en vue d’embrouiller les choses les plus simples et les plus évidentes.

      Le brouillard d’un charabia pseudo-"marxiste" est seulement ce dont il a le plus grand besoin pour rester dans son déni, qu’il partage avec le reste de la "gauche" française, Mélencho-trotskyste et autres.

      Luniterre

      *************************

      Répondre à ce message

    • Salut Viriato,

      Quand j’achète une maison, je dois finir par la rembourser intégralement. Par payer ma dette en totalité. Ce que je dois rembourser, c’est donc bien la dette elle-même. Et pas seulement les intérêts. Les intérêts ne font que se rajouter à la dette et l’agrandissent énormément.

      Certes, la dette indiquée par la courbe est cumulée et le PIB est annuel ; mais, il faut regarder l’accroissement du PIB. C’est pour cet accroissement que le capitaliste s’endette afin d’investir dans l’espoir d’accroitre la richesse qu’il avait déjà.

      Or la dette s’accroit bien plus vite que le PIB, c’est-à-dire bien plus vite que la richesse. Le capitalisme a cessé d’être rentable, globalement parlant. Pire, son rendement est désormais négatif. Depuis 1980 environ. C’est pourquoi le banco-centralisme l’a remplacé.

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

      Le schéma indiqué à cette page montre comment les intérêts agrandissent la dette :

      http://mai68.org/spip/spip.php?article1245

      Répondre à ce message

      • Salut Do,

        En fait, quand tu prends un crédit pour une maison, tu paies une rente usuraire mais qui est le produit, la marchandise des banques. C’est le prêt avec intérêt qui est à la base du capitalisme.

        Les prêts immobiliers, dont on paie d’abord les intérêts du capital et après le capital lui même, est une des formes d’extorquer à la classe ouvrière qui ne peut pas payer comptant, comme avant c’était les prix élevés à crédit qui faisaient les boutiquiers aux familles ouvrières.

        Si la dette s’accroit plus vite que les gains du capitaliste, cela a un nom, baisse du taux de profit, le capitaliste (quelques capitalistes pas tous) n’arrive pas à tirer une plus-value suffisante et ne peut pas rembourser.. La baisse du taux de profit (une tendance qui se vérifie statistiquement) est une des lois le plus importantes du système capitaliste et la cause principale des crises et des guerres.

        Mais c’est du capitalisme pur.

        Que cet écart a augmenté en proportion gigantesque c’est un fait, mais cela ne sort pas du cadre du capitalisme.

        Cet écart, se reabsorbe par les crises ou les guerres, la lutte pour un repartage du monde et provoque l’inflation, tous de phénomènes que l’on voit en ce moment même. Car le capitalisme ne peut pas survivre sans profits et donc cherche les moyens d’y pourvoir.

        Marx disait qu’à un moment donné le taux de profit serait si bas que tout le système se trouverait en faillite, justement parce que serait inutile d’investir pour ne rien retirer dessus. Mais le bénéfices affichés des capitalistes montrent que ce moment n’est pas encore arrivé et la lutte pour l’hégémonie mondiale des US plus les conflits interimpérialistes que l’on voit, montrent que le capitalisme est encore bien vivant et cherche à resoudre cette question par ses moyens.

        Amicalement

        V.

        Répondre à ce message

        • Selon Viriato :

          « Que cet écart a augmenté en proportion gigantesque c’est un fait, mais cela ne sort pas du cadre du capitalisme. »

          Cette formule est particulièrement caractéristique de son déni de la dialectique, tout comme elle reflète le déni ambiant de la gauche Mélencho-trotskyste et autres pseudo-« marxistes ».

          Le principe même d’un saut « qualitatif » dialectique, d’un état à un autre d’un phénomène, c’est bien précisément que l’accentuation extrême d’une caractéristique importante, telle, depuis un demi-siècle, l’augmentation de plus en plus exponentielle de la dette, finit par changer la nature du phénomène lui-même, qui devient donc « autre chose » que le capitalisme, et en l’occurrence, devient donc le banco-centralisme.

          Le B-A BA,… Point barre !!!

          Luniterre

          Répondre à ce message

           

 

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