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Des Gazaouis racontent
l’assaut israélien de l’hôpital Al-Shifa :
« Si on sortait, on était tués »
mardi 23 avril 2024,
https://assawra.blogspot.com/2024/04/des-gazaouis-racontent-lassaut.html
23 avril 2024
Assawra
Maha Souilem, avec la blouse d’ambulancier de son mari disparu, à l’hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, après le retrait des forces israéliennes, le 8 avril 2024. DAWOUD ABU ALKAS/REUTERS
Le plus grand hôpital de la bande de Gaza a été entièrement détruit par une attaque israélienne et par les combats autour du centre hospitalier. Trois semaines plus tard, les Palestiniens continuent d’exhumer des corps.
Tous les jours depuis trois semaines, Maha Souilem, une infirmière de 38 ans, se mêle aux habitants et aux secouristes qui fouillent les talus de sable dans la cour de l’hôpital Al-Shifa, au cœur de la ville de Gaza, et dans les ruines alentour. La silhouette déchirée du bâtiment principal, troué par les explosions et carbonisé, se détache dans le ciel printanier bleu azur. Maha cherche son mari.
Après quatorze jours de siège, l’armée israélienne s’est retirée de la zone le 1er avril, laissant derrière elle un paysage de dévastation et l’odeur âcre des corps en décomposition. Les Palestiniens n’en finissent pas d’exhumer des cadavres : la défense civile a indiqué au média américain NPR en avoir trouvé 381 dans et autour d’Al-Shifa. Environ 160 corps seraient encore sous les décombres des immeubles du quartier, selon les secouristes.
Un lieu de mort
Un millier d’immeubles auraient été incendiés ou endommagés aux alentours, selon le Hamas, une évaluation reprise par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). L’assaut de l’hôpital est la plus importante opération de l’armée israélienne menée dans l’enclave, depuis le début de la guerre déclenchée après l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Al-Shifa, qui signifie « la guérison » en arabe, est devenu un lieu de mort. Le plus grand hôpital de la bande de Gaza est aujourd’hui entièrement détruit. A distance et sur place avec l’aide d’un collaborateur, Le Monde a recueilli des témoignages de Palestiniens qui ont vécu l’assaut. La presse internationale est toujours interdite d’accès dans l’enclave par les autorités israéliennes.
Dans la cour, deux fosses communes ont été découvertes – trente cadavres en tout, certains dans un état de décomposition avancée. Douze seulement ont été identifiées ; des proches ont reconnu ici une chaussure, là un lambeau de vêtement. La semaine dernière, l’un des collègues de Maha, qui pensait que son fils avait été arrêté, l’a finalement retrouvé parmi les corps. « J’en ai été sidérée », dit l’infirmière. Depuis que leur maison avait été bombardée, elle vivait avec son époux, ambulancier, et leurs deux filles de 2 et 6 ans, dans l’hôpital Al-Shifa. Le couple s’oubliait dans le travail. « Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, au service de notre peuple. »
Le 18 mars, l’attaque israélienne les a surpris, au milieu de la nuit. L’hôpital s’est mis à résonner de « coups de feu et explosions d’une intensité inouïe ». « Ils ont fait exploser la salle à côté de nous », raconte Maha. Un haut-parleur a annoncé le siège de l’établissement. « Tout le monde doit se rendre. Personne ne sort, les portails sont fermés », a répété une voix sans visage. Patients, médecins, déplacés, se cognaient dans la cohue. Ceux qui s’approchaient des fenêtres se faisaient tirer dessus.
Quand les militaires israéliens sont enfin apparus, ils ont d’abord évacué les femmes déplacées, puis le personnel de santé. Il ne faut pas s’inquiéter, leur ont-ils assuré. Sur la cinquantaine de soignants qui étaient avec elle, 35 ont été arrêtés. « C’est à ce moment-là que mon mari a disparu. Ils l’ont embarqué, l’ont déshabillé, dit Maha, la voix tremblante. Je ne sais rien de lui, s’il a été détenu, exécuté, s’il est enterré… Je ne sais pas où il est. » Parmi les quinze membres du personnel restés avec elle, les soldats « en ont fait sortir quatre ». « Ils les ont laissés s’éloigner, et on a entendu des coups de feu », se souvient-elle.
Arrêté et violemment battu
Ses collègues ont retrouvé la trace deux d’entre eux à l’hôpital Al-Ahli. Pour les deux autres, personne ne sait. Le directeur du centre d’urgence sanitaire d’Al-Shifa, Moatassem Saleh, a indiqué au Monde avoir perdu la trace de quarante-deux soignants. Au moins quatre membres du personnel de l’hôpital ont été tués, parmi eux, le chirurgien plastique Ahmed Al-Maqdameh. La mère de ce dernier, Yousra, médecin, a également été retrouvée morte.
Taha Marzouq, qui travaillait dans le département de radiologie au moment de l’assaut, a plusieurs fois pensé qu’il allait y mourir. « Le 18 mars est le pire jour de ma vie. C’était la première fois que je voyais des chars, des Jeep, des soldats israéliens », se souvient-il. Le soignant, âgé de 33 ans, est arrêté, détenu deux jours, en sous-vêtements, les yeux bandés. Il dit avoir été violemment battu par les soldats israéliens et les avoir vus frapper des patients. Il goûte un semblant de joie quand les militaires lui retirent ses entraves ; il va quitter l’hôpital – l’enfer. « Là, explique-t-il, je suis sorti. J’ai alors vu des cadavres qui gisaient sur le sol. Parmi eux, il y avait le corps de mon collègue, le docteur Mohammed Al-Nounou. J’étais dévasté. »
L’armée israélienne avait déjà mené une large attaque contre l’hôpital Al-Shifa, en novembre 2023. Depuis, l’établissement n’était plus que partiellement opérationnel. Les militaires accusent le Hamas d’y avoir installé une base militaire – ce que nie le mouvement islamiste. L’armée a diffusé, début avril des images d’un tunnel, de « grandes quantités » d’armes saisies, ainsi que d’importantes sommes en liquide ou des documents retraçant des réunions du mouvement islamiste palestinien au sein d’Al-Shifa, autour de questions de gestion et de paie de militants.
Du 18 mars au 1er avril, les forces israéliennes et les combattants palestiniens se sont affrontés, dans et autour de l’hôpital. Les militaires revendiquent avoir tué 200 hommes armés gazaouis, dont des cadres du Hamas et du Jihad islamique, et en avoir arrêté 500 autres. Aux questions précises du Monde concernant les morts de civils, les forces israéliennes ont renvoyé au communiqué publié après leur retrait, le 1er avril. Il y est affirmé que le combat a été « engagé en évitant de blesser le personnel médical et les patients ». L’armée assure avoir mené une « opération précise ». Aucun des soignants ayant témoigné n’a été pris dans des échanges de tirs entre Palestiniens et Israéliens. Les soldats ont en outre montré des images de ravitaillement de l’hôpital et des équipes préparant des lits pour les malades ; les soignants affirment pourtant avoir eu faim et ne pas avoir reçu les médicaments nécessaires. L’ONU n’a pas été autorisée à apporter de l’aide.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 21 patients morts faute de soins, lors de l’opération militaire. Le 5 avril, après six tentatives infructueuses, l’ONU a pu faire parvenir une mission dans l’hôpital ; l’équipe a « vu au moins cinq corps partiellement recouverts sur le sol, exposés à la chaleur. La sauvegarde de la dignité, même dans la mort, est un acte d’humanité indispensable », rapportait un communiqué de l’OMS. Un employé de l’OCHA raconte avoir dû, avec ses collègues, ramasser des « corps sur le bord de la route ».
Des corps déchiquetés
En étudiant une partie des dépouilles mortelles retrouvées, le ministère de la santé a identifié une large part de patients, certains corps arborant encore des bandages ou des cathéters, rapporte M. Saleh. « Des traces de blessure par balle étaient visibles sur certains cadavres, uniquement vêtus de leurs sous-vêtements », poursuit-il, suggérant de possibles exécutions sommaires. D’autres corps, enfin, ont été retrouvés déchiquetés, plusieurs morceaux éparpillés – certains probablement en partie dévorés par les chiens ou profanés par les lames des bulldozers qui ont labouré la cour d’Al-Shifa.
Trois semaines après l’attaque, Amira Al-Safadi se réveille souvent avec l’impression d’être « encore là-bas ». « J’entends les voix des soldats, le bruit des chars, des missiles, des explosions », raconte-t-elle. Cette femme, médecin volontaire de 26 ans, se souvient avoir eu faim et surtout très soif. Ils étaient assiégés. Vers la fin du siège, dit-elle : « Seize patients sont morts. Pendant quatre jours, on a dû dormir avec les corps : l’armée ne nous a pas laissés les sortir ni les enterrer. » Le quotidien est gouverné par l’incertitude et la peur : l’hôpital est plongé dans le noir, les soldats changent les instructions, il faut transporter les patients d’un département à l’autre et, à chaque déplacement, se faire fouiller. « Tous ceux qui bougeaient ou avançaient [sans en avoir reçu l’ordre] se faisaient tirer dessus », se rappelle la docteure Al-Safadi. Elle accuse les soldats de s’être servis de certains soignants « comme de boucliers humains ». « Ils demandaient aux infirmiers de rentrer dans certains endroits et de fouiller, tandis qu’ils restaient derrière eux », poursuit-elle.
Autour de l’hôpital, les habitants racontent les mêmes scènes de siège, d’une rare brutalité. La plupart étaient déjà des déplacés : leur maison avait été bombardée, et ils s’étaient installés non loin d’Al-Shifa, se croyant protégés. La femme de Mohammed Abou Sidou, enseignant de 31 ans, venait d’accoucher, elle avait dû subir une opération. Leur fils avait 5 jours quand l’armée a attaqué. La jeune mère s’est mise à saigner abondamment. Le bâtiment où ils vivaient a été partiellement détruit par des tirs d’artillerie – eux n’ont été que légèrement blessés par des éclats de verre. Tout autour, la plupart des immeubles ont été détruits ou incendiés. Les maisons se sont effondrées sur leurs occupants. Les équipes de la défense civile n’ont pas assez d’équipements pour retrouver les corps prisonniers des gravats.
« J’entendais les cris »
« J’ai vu que la maison de mon voisin était en flammes, et je n’ai pas pu ouvrir la fenêtre ni intervenir, raconte M. Sidou, qui demeure hanté par ces images. Les gens blessés mouraient dans la rue, et je ne pouvais pas descendre, ne serait-ce que sur le seuil de la maison. J’entendais les cris des femmes, des enfants, des voisins. Si on sortait, on était tués à notre tour, même ceux qui se tenaient juste à leur fenêtre. »
Saadia Abou Elnada se souvient surtout du bruit des explosions et des tirs incessants, si proches. Elle habite dans la rue principale, en face de l’hôpital Al-Shifa. Avec son mari, ses enfants et ses petits-enfants, ils se sont retrouvés à dix, terrés dans une pièce. « On mettait des couvertures et des cartons aux fenêtres, de peur que, voyant de la lumière, [les soldats] se mettent à tirer, raconte la mère de famille au visage émacié et anxieux. Ils tiraient au hasard. On étouffait avec l’odeur des explosions et des incendies tout autour. » La famille survit en faisait bouillir de l’eau salée et en mangeant du zaatar, un mélange d’épices. Cela fait longtemps qu’il n’y a plus de pain. Depuis l’assaut, les enfants mouillent leur lit la nuit. « Ils crient, pleurent, ont peur d’aller aux toilettes, se désole-t-elle. On est tous extrêmement abattus. »
Elle s’interrompt soudain, se corrige : « On dit les “environs d’Al-Shifa”, mais il n’y a plus d’Al-Shifa ni de quartier autour. » En dévastant ce district, en plein cœur de la ville de Gaza, l’armée israélienne a réduit à néant cette institution opérant depuis 1946 : un hôpital de 750 lits, où naissaient plus de 2 000 enfants chaque mois, avant le 7 octobre. Al-Shifa était le cœur du système de santé gazaoui, qui, visé par des attaques israéliennes, s’est effondré depuis des mois. Des générations de médecins s’étaient formées dans cet hôpital universitaire. Sa destruction oblitère encore un peu plus le futur de Gaza.
Par Clothilde Mraffko
Le Monde du 22 avril 2024
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Gilles Questiaux va-t-il réinventer le fil à couper le beurre "impérialiste"???
(Suite du débat)
Après nos quelques réflexions à la suite de la republication, sur VLR, du volet 1 de sa "nouvelle étude" sur le sujet, Gilles Questiaux vient donc de publier la seconde partie de son étude... Comme le 1er épisode, ce 2ème n'est pas forcément non plus dénué de tout intérêt mais manque à nouveau carrément sa cible "théorique", et même de plus loin, encore! Malgré quelques considérations générales intéressantes sur tel ou tel point, le fond consiste à nouveau à escamoter complètement le fond réel du problème de l'évolution banco-centraliste actuelle du système de domination de classe.
Nous avions donc déjà republié cette seconde partie avec notre réponse complémentaire, mais dans la mesure où le débat semble se prolonger, en voici une nouvelle édition, avec à sa suite le récapitulatif des derniers développements du débat.
(A la suite, à nouveau le 1er épisode, également, ainsi que notre première réponse, de façon à ce que le lecteur ait une vue générale de ce débat.)
Lien à l'article précédent 1/2 :
Comment l'Empire perçoit--il le tribut qu'il exige du reste du monde?
Nous vivons dans un empire, mais un empire sans empereur, comme l’était l’empire de la République romaine avant Jules César, qui est le modèle politique - inadéquat- qui fut choisi et détourné par les révolutions bourgeoises française et américaine à la fin du XVIIIème siècle.
Alors qui commande ? Où gît la « gouvernance » ? Les groupes dirigeants coalisés, disparates ou même antagoniques qui mènent la danse forment une longue liste qu’il est inutile d’énumérer, tout le monde les connaît ! Mais les idées conscientes, les arguments formulés dans les débats contradictoires de la politique-spectacle et les objectifs assumés dans cette couche dirigeante mondiale sont seconds, et secondaires, par rapport aux effets de l’infrastructure économique.
L’Empire fonctionne en effet principalement par l’inertie du mode de production, sans que ses "élites" n’aient véritablement besoin de se faire une idée cohérente et cynique de leurs besoins – à l’exception dans une certaine mesure du courant néo-conservateur et belliciste, qui est composé de « marxistes inversés » - des intellectuels conservateurs influencés par le trotskysme, dont ils retournent les concepts dans le sens de l’intérêt du capital. Le monde capitaliste peut donc être gouverné par des gens qui ne le comprennent pas, et qui ne comprennent pas ce qu’ils font véritablement. Ils peuvent continuer à se promener nus, sans que personne ne s'étonne, en parlant du « droit d’Israël à se défendre », de la guerre en Ukraine comme « une invasion russe non-provoquée », et à présenter toutes leurs interventions dans le Sud (à Haïti, pour prendre l’exemple le plus cynique) comme une aide désintéressée et une responsabilité de protéger des populations mal gouvernées ou tyrannisées par des barbares locaux.
Il s’agit d’un effet massif de la structure économique du monde globalisé qui peut continuer sur sa lancée un certain temps sans être délibérément dirigé dans ce but, et qui sera remis sur les rails de temps en temps si besoin est par les interventions violentes des groupes dirigeants de l’Empire, toujours au nom des grands principes de la civilisation : démocratie, tolérance, droits de l’homme, droits des femmes, LGTB, etc. Mais en pratique les économies des pays métropolitains sont spécialisées dans les biens immatériels et il peut se passer pas mal de temps avant qu’on réalise ou qu’on ose exprimer que de ces biens, on peut très bien se passer !
Les procédés légaux des ayant-droits de l’Empire pour extraire de la rente du reste du monde, en toute légalité, sont bien connus : il s’agit essentiellement de la perception de revenus intellectuels, par les droits sur les brevets , les droits industriels et les droits artistiques liés eux-mêmes à la diffusion planétaire du modèle de civilisation, et de commissions opaques pour les multiples services artificiellement créés dans la gestion de ces droits – et ces procédés sont renforcés par le racket juridique et les mesures de protection dont jouissent les monopoles anglo-saxons. Faut-il rappeler que droits intellectuels , artistiques, brevets, etc sont des inventions de la bourgeoisie de 1789. Caractéristiques du mode de production capitaliste, ils sont encore acceptés partout bien qu’ils soient en contradiction évidente avec le développement des nouvelles forces productives qui tendent à la mise en commun illimitée et maximale de toutes les informations. Déjà, ils n’étaient pas honorés en URSS, pas plus que les traités secrets et la dette contractées sous l’ancien régime des Romanov, et ils seront abolis à la prochaine révolution digne de ce nom qui aura lieu dans un ou plusieurs grand pays !
On mesure l’importance de cet échange imaginaire en vraie grandeur, par l’effet des sanctions décrétées contre la Russie après la récupération de la Crimée en 2014 et l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. D’après Alexander Mercouris et Robert Hudson (voir leur débat sur cette question dans cette video en anglais) il n’a pas été du tout celui qui était attendu par ceux qui les ont décidées, à savoir de paralyser ou au moins d’asphyxier peu à peu l’économie de la Russie : en effet, en gelant les avoirs russes, on a provoqué en retour le gel de toutes les rentes dues dans ce pays, par ses entreprises et ses particuliers, sous forme de droits intellectuels ou artistiques, ou de services financiers, ce qui a créé comme par magie – à la grande surprise des responsables de l’économie russe, biberonnés au libéralisme depuis l’époque de la Pérestroïka - un nouveau capital national immédiatement disponible pour l’investissement local, alors que le capital saisi à l'étranger avait de toute manière vocation à y rester et était déjà perdu pour cet emploi, un capital tombant à pic pour lancer les productions de substitution nécessaires pour annuler les effets matériels de ces sanctions. L’Occident, par manque de lucidité sur son propre fonctionnement a donc saisi en quelque sorte son propre tribut, comme il a sanctionné ses propres agents en spoliant les oligarques russes.
Parmi ces services dont l’utilité réelle est difficile à estimer mais qui sont certainement surévalués il y a ceux qui sont fournis par la spécialisation financière, les assurances, la thésaurisation et l’accumulation des richesses du monde dans les sièges métropolitains, et de ses trésors matériels (métaux et pierres précieuses, œuvres d'art, collections, etc) et par la bulle immobilière métropolitaine et touristique. La spéculation boursière alimentée par la planche à billets aspire le capital vers le secteur financier. Et ses centres mondiaux (New York et Londres principalement, et leurs extensions offshore). Cette spécialisation permet de procéder comme si de rien n’était et sans même en avoir claire conscience à l’émission continue du papier de la dette indéfiniment croissante de l'Empire.
La structure du territoire mondial tel qu’il a été modelé par cinq siècles d’impérialisme joue aussi son rôle dans l’inertie économique favorable à la perpétuation de l’ordre inégal tel qu’il est encore . Il est consolidé par le stockage des chefs-d'œuvres universels dans les musées de l'Occident devant lesquels viennent se recueillir en procession les touristes du monde entier, et par le contrôle du récit historique global, qui produisent une forme d’allégeance automatique, et un complexe d’infériorité plus ou moins apparent ou paradoxal – s’exprimant par un ressentiment improductif - chez les descendants des colonisés. Et aussi par le contrôle d’espaces de villégiature situés parfois dans le Sud mais voués à la recréation des résidents du Nord, qui se développent en paradis fiscaux et financiers. Et enfin par la structure spatiale des réseaux de communication et de transport qui font des territoires de l’Occident des passages et des escales obligées (ainsi parmi les quelques opérateurs du commerce maritime ont trouvera un danois et un français, malgré le peu d'importance du trafic de ces deux pays, et ses assureurs sont anglais).
Le tissage de liaisons matérielles et logicielles Sud-Sud ou Est-Sud travaille mécaniquement au déclassement de l’Empire, ainsi que le rattrapage de l’éducation, de la formation technique et de la recherche. La situation de l’Empire qui commence à perdre son élan est désespérée, il commence à le comprendre, et la dernière solution qui est maintenant envisagée pour maintenir le clivage Nord-Sud qui remonte à Christophe Colomb est la guerre directe et la production organisée du chaos en Russie et en Chine, comme cela a été fait au Moyen-Orient et en Afrique, malgré le risque d’annihilation nucléaire de toutes les parties.
L’époque que nous vivons, qui peut s’étendre sur une ou deux décennies, est intéressante, mais dangereuse. Dangereuse, mais pleine de promesses pour peu que le prolétariat mondial se réveille et se mette lui aussi à comprendre son enjeu fatidique. Car le capitalisme se développe inévitablement en impérialisme : le capitalisme, fondé en théorie sur la libre initiative de tous les individus dans la poursuite du bonheur, est en pratique réglé par la concurrence de tous les capitalistes pour obtenir le taux de profit maximum, ce qui le conduit inexorablement à développer les stratégies de constitution de rente monopolistique, sous la protection des États qui sont passés peu à peu, tout aussi nécessairement, sous le contrôle de l'oligarchie et de la finance. L'État "veilleur de nuit" des libéraux se transforme au grand dam de l'utopie du vieil Adam Smith en État impérial militariste et mondial, et le socialisme qui en sera la négation mais aussi l'accomplissement et le dépassement, qu'il s'agisse du socialisme d'économie planifiée, ou du socialisme de marché, peu importe, ne pourra pas triompher de cette tendance lourde sans intervention des masses.
Le socialisme à l'échelle mondiale sera atteint à l’issue d’une longue marche, décrite dans un long volume, de l’histoire de longue durée. Le but s’approche de nouveau, mais s'il est manqué il est à craindre que les contradictions du capitalisme impérialiste conduisent l'humanité à sa destruction.
GQ, 13 avril 2024
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Suite au débat
- Récapitulatif:
Prévisualisation
La pyramide de Ponzi américaine par Luniterre
Capitalisme, impérialisme et/ou banco-centralisme, une suite au débat avec Gilles Questiaux, suite à :
et sur VLR : https://mai68.org/spip2/spip.php?article18095
Selon Gilles Questiaux :
Réveil Communiste Auteur 13/04/2024 12:41
Avant 1914, les nations impérialistes fonctionnaient en exportant des capitaux, aujourd’hui au contraire ils exportent de la dette. Ils n’en sont pas moins impérialistes pour autant.
Ce à quoi nous avons répondu :
Luniterre 17/04/2024 07:29
A propos de la question de la dette, il y a donc là une "pirouette" qui escamote le fond du problème, tel qu’abordé avec l’épisode 1 de cette brève étude :
Exporter la dette, c’est encore et toujours de l’impérialisme ??? Oui, en un sens, mais lequel ? Dans son célèbre petit bouquin, Lénine prend précisément le soin de distinguer « l’impérialisme, stade suprême du capitalisme » de l’impérialisme au sens « romain » du terme, qui concerne essentiellement la conquête territoriale. Et la différence, c’est précisément le capitalisme, en tant que mode de production, basé sur l’investissement et l’élargissement des capitaux productif, et non sur la seule extension territoriale, et encore moins, sur la dette !
Dominer des pays par la dette, c’est effectivement un moyen de prendre le contrôle de leur économie et de leurs ressources, mais dans la mesure où cela participe à l’élargissement de la dette mondiale, publique et privée, et non pas à l’élargissement du capital total « investi », en fait, déjà de la dette, cela ne peut donc plus être appelé « capitalisme » !!!
Mais il n’est pas complètement faux, donc, de parler d’une forme d’impérialisme banco-centraliste : simplement, il faut absolument éviter la confusion, et en l’état actuel, il est donc plus approprié de parler de « mondialisme banco-centraliste » et/ou « d’hégémonie banco-centraliste », tout en expliquant bien que l’on est encore dans une phase de transition, durant laquelle diverses formes de capitalisme survivent, dont, et fort heureusement, vu le rapport de forces sociales actuel, le capitalisme « national » russe, même si avec ses tares bureaucratiques « héréditaires », en quelque sorte.
L’hégémonie banco-centraliste ne sera vraiment accomplie qu’avec la généralisation des Monnaies Numériques de Banque Centrales, actuellement en cours d’expérimentation, déjà bien avancée…
Pour aborder la compréhension de cette « transition » :
Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?
Luniterre
A la suite de quoi Gilles Questiaux a cru bon de préciser, en PS rajouté à la suite de son premier article :
PS l’impérialisme de 2024 ne fonctionne pas de la même manière que celui qui a été décrit par Lénine dans "L’Impérialisme,, stade suprême du capitalisme (1915), il n’exporte plus tellement de capital dans le but de contrôler les matières premières et les marchés, il impose un tribut sous la forme principalement de dettes suraccumulées, d’émission monétaire sans contrepartie matérielle, du prélèvement de la main d’œuvre et de droits sur des marchandises immatérielles, le tout mis en œuvre en dernière analyse par la menace d’intervention militaire.
Ce qui semble bien être une manière de tourner en rond, mais qui nous a permis néanmoins de préciser ceci :
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Assez d’accord avec ce "post-scriptum" :
"PS l’impérialisme de 2024 ne fonctionne pas de la même manière que celui qui a été décrit par Lénine dans "L’Impérialisme,, stade suprême du capitalisme (1915), il n’exporte plus tellement de capital dans le but de contrôler les matières premières et les marchés, il impose un tribut sous la forme principalement de dettes suraccumulées, d’émission monétaire sans contrepartie matérielle, du prélèvement de la main d’œuvre et de droits sur des marchandises immatérielles, le tout mis en œuvre en dernière analyse par la menace d’intervention militaire."
Il faut donc aller jusqu’au bout du constat et de l’analyse, avec le raisonnement logique qui en découle :
Lénine nous parlait d’un stade particulier du capitalisme, son stade « suprême », mais qui reposait toujours sur une économie fondamentalement capitaliste, et même, capitaliste par essence, c’est à dire reposant sur l’extraction de la plus-value générée par le travail productif humain, et qui permet donc l’élargissement du capital, et non pas celui de la dette mondiale, publique et privée, comme c’est le cas aujourd’hui, au XXIe siècle.
« L’impérialisme » tel que résumé dans ce PS ne repose donc pas, pour l’essentiel, sur le capitalisme, mais sur la mise sous tutelle des pays dominés principalement par la dette, et cela, cependant, tout en continuant d’augmenter la dette des puissances dominantes, qui continue de s’élargir, et toujours davantage que le pseudo-« capital » investi, qui s’avère donc lui-même n’être qu’une fraction de cette dette, ainsi que les « profits », si faramineux soient-ils, qui en découlent en apparence, et permettent à la nouvelle classe dominante de vivre dans l’opulence, le luxe, et même, la luxure !
Tout le système actuel de domination de classe repose donc sur l’élargissement de la dette, et non sur l’élargissement du capital.
Ce n’est pourtant pas une « pyramide de Ponzi » pour autant, comme on l’a déjà vu, car la dette est absolument garantie, en dernier ressort, par les Banques Centrales, qui y mettent une rallonge dès que nécessaire, selon la logique du « Quoi qu’il en coûte ! ».
Ce sont les Banques Centrales, donc, qui décident, en dernier ressort, de qui a de l’argent, c’est-à-dire de la monnaie scripturaire créée ex-nihilo, et qui n’en a pas… Le reste n’est que bavardage et emballage idéologique de la salade banco-centraliste.
Même les plus gros boursicoteurs, comme BlackRock, ne font jamais que jouer avec les jetons que leur distribue la Banque Centrale, et cela est désormais clairement établi par les recherche de l’économiste Richard Werner, lui-même précisément à l’origine du concept de « Quantitative Easing » devenu, à son corps défendant et tout à fait contre l’usage initial auquel il était destiné, « l’arme absolue » des banco-centralistes, tout d’abord au Japon, où il l’avait conçu dans les année 90, puis dans le reste du monde, à partir de la crise de 2007-2008.
Un tel système, qui ne dépend plus, pour l’essentiel, que des politiques monétaires des Banques Centrales, et que du « bon vouloir » des banquiers centraux à l’égard de tel ou tel groupe ou personnage en « bonnes relations » avec tout ou partie d’un « Conseil des Gouverneurs » uniquement créé, d’une manière ou d’une autre, par simple cooptation et en dehors de toute procédure démocratique permettant le moindre contrôle populaire réel, c’est donc bien ce que l’on doit appeler un système banco-centraliste, et non plus, un système capitaliste, même si le mode de production capitaliste continue encore à survivre, ici et là, et notamment en Russie et dans certains pays du « Sud Global ».
Si la route du socialisme n’est pas forcément fermée pour autant, elle semble néanmoins et malheureusement rallongée d’autant, et passe, d’abord et avant tout, par une stratégie de front uni contre le banco-centralisme, qui est, en fonction du développement des forces productives les plus modernes, appelé à devenir le système hégémonique de domination de classe, à l’échelle mondiale, comme le montre le développement de la situation conflictuelle mondiale actuelle.
Luniterre
Richard Werner, "père spirituel" du Quantitative Easing et "apprenti sorcier" du banco-centralisme
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Le volet 1 de l'étude de Gilles Questiaux, tel que republié sur VLR, et qui avait donc amené une première réflexion en réponse:
https://mai68.org/spip2/spip.php?article18095
mercredi 10 avril 2024,
PRESENTATION DE LA PUBLICATION SUR VLR:
Les USA peuvent, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.
Pyramide de Ponzi : Les arnaques pyramidales de type Ponzi sont des escroqueries dans lesquelles les investisseurs sont incités à investir de l’argent en promettant des rendements élevés, mais dans les faits, les rendements sont financés par les fonds apportés par les nouveaux investisseurs, et non par les bénéfices réels de l’entreprise.
NDLR: à ce sujet voir le post-scriptum à la suite de notre réponse.
Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)
ttp://www.reveilcommuniste.fr/2024/04/comment-l-empire-percoit-il-le-tribut-permanent-qu-il-exige-du-reste-du-monde-1/2.html
10 Avril 2024
Rédigé par Réveil Communiste
Masaccio, Florence, le paiement du tribut
Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)
Nous vivons avec les Européens et les Nord-Américains dans un Empire, qui perçoit aux dépens de ses alliés et sur le reste du monde un tribut considérable. Mais cette réalité est niée par les intéressés, qui se prétendent tous libres, égaux et fraternels – et même sororaux - et n’apparaît nulle part dans leur description du monde, y compris dans les tableaux des flux économiques. Alors comment l’Empire s’impose-t-il, sans que personne ne semble s’en apercevoir ou rien trouver à redire ?
Pour commencer, les États-Unis, ou plutôt leurs monopoles privés qui participent au complexe militaro-industriel vendent des armes à leurs alliés, à un prix défiant toute concurrence … par son excès ! Armes qui comme la guerre d’Ukraine l’a révélé, sont fragiles, peu fiables, inutilement sophistiquées, mal testées sur le terrain, et donc largement surfacturées et grevées de commissions. C’est un aspect très important du tribut impérial, mais ce n’est pas le seul ni sans doute le plus important.
Ensuite, ils protègent par l’instrumentalisation extraterritoriale de leurs tribunaux la situation des capitalistes américains, et visent à briser toute entreprise de taille mondiale montante qu’ils ne contrôlent pas. En ce moment, ce sont les entreprises chinoises qui sont dans la ligne de lire. Ils ont empêché ainsi à tour de rôle la montée au premier plan d’économies concurrentes, ils l’ont fait pour le Japon, l’Allemagne, la France, et aussi de leurs amis Coréens du sud et Taïwanais.
Mais ce qui est vraiment crucial, c’est que les États-Unis peuvent se procurer tout ce qu’ils veulent sur le marché mondial en échange de dollars, qu’ils leur suffit d’émettre ex-nihilo, et c’est le seul pays qui peut agir ainsi, en exportant sur le reste du monde une partie de l’inflation qui en découle (l’autre partie se manifestant par l’envolée des cours de bourse et de l’immobilier). En ce sens ils peuvent continuer à financer n’importe quelle guerre, tant que leurs dollars sont acceptés comme moyen de paiement partout sans perdre leur valeur malgré leur abondance (l’interpénétration des firmes transnationales des deux cotés de l’océan et la similitude des coûts de production lie l’euro au destin du dollar et lui permet de participer aux bénéfices provisoires cette création monétaire illimitée).
Ils peuvent ainsi, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.
Un considérable tribut en nature est fourni en outre à l’Amérique du Nord et à L’Europe par l’émigration des cerveaux et de la force de travail originaire du Sud. Prélèvement direct et gratuit sur ses ressources humaines du Sud qui permet essentiellement au monde riche de payer le travail de ses salariés en dessous de sa valeur, le coût du renouvellement des cohortes de travailleurs étant externalisé dans le reste de monde. C’est de loin la forme majeure du pillage du Tiers Monde à l’heure actuelle. Indépendamment des questions humanitaires, il est certain que lutter pour la libéralisation des migrations, c’est en réalité favoriser le statu-quo impérialiste. Ce prélèvement est complété par l’exploitation de la force de travail de la périphérie sur place dans les entreprises délocalisées ou sous-traitantes, ce qui permet aussi d’importer des produits de consommation de base, et de diminuer encore davantage la valeur de la force de travail métropolitaine.
Cette interpénétration de la force de travail entre les marges, la périphérie et le centre de l’Empire facilite le contrôle du personnel politique dans les pays dépendants, par formation, sélection, intimidation, lawfare, corruption, et la création par l’intermédiera des ONG d’un milieu local rémunéré directement ou indirectement, favorable au relai de l’influence de l’Empire, qui oriente leur politique intérieure et qui à l’occasion sert de masse de manœuvre pour des coups d’État, comme en Ukraine en 2014.
Il y a bien sûr aussi les formes les plus visibles de la perception du tribut par le contrôle économique et militaire direct des approvisionnements en énergie et en matières premières stratégiques (gisements, et voies de communication) La liste des pays ayant fait l’objet d’ingérences militaires ou terroristes depuis un demi siècle est éloquente (Algérie, Irak, Libye, Venezuela, Angola, Iran, Russie …)
Cette pression militaire directe est complétée par l’utilisation du terrorisme direct ou manipulé pour semer le chaos : cette menace pèse sur tous les pays qui veulent s’affranchir des règles arbitraires de l’Empire – c’est bien le sens de l’attentat de Moscou du 22 mars dont l’inspiration provient sans doute moins d’Ukraine que directement des États-Unis.
Les sanctions internationales complètent le tableau, avalisées ou non par l’ONU, et leur relai dans l’appareil judiciaire international et extraterritorial, qui si elles échouent lorsqu’elles sont imposées à des pays continents, causent un préjudice considérable et des effets létaux à grande échelle dans des pays plus petits (Corée, Cuba, Venezuela, Iran, Irak, Afghanistan etc).
Et enfin lorsque tous ces procédés ont échoué à mettre au pas les nations qui rechignent à entrer dans les rangs, l’empire se décide à la guerre directe, qui est clairement annoncée, contre la Chine, l’Iran, la Corée, et qui est commencée contre la Russie.
Dans la seconde partie, nous expliqueront comment le système impérial est intrinsèquement lié au développement actuel des rapports de production capitalistes.
GQ, 8 avril 2024, à suivre
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La pyramide de Ponzi américainepar Luniterre
C’est le genre d’article assez amusant par sa prétention à réinventer le fil à couper le beurre « impérialiste » et précisément assez drôle en ce qu’il fait carrément passer le fil à côté de la motte…
L’impérialisme, qu’il soit US ou autre, c’est d’abord, et même par définition, le « stade du suprême » du capitalisme, et donc, à la base, encore et toujours, du capitalisme…
A la base, c’est donc l’élargissement du capital investi dans la production par extraction de la plus-value, précisément générée par le travail productif humain.
Ce qui caractérise l’impérialisme, fondamentalement, c’est donc son caractère « international », par l’exportation des capitaux afin de leur élargissement là où les conditions sont les plus favorables, c’est-à-dire généralement dans les pays les plus pauvres, au départ, en retard de développement, donc.
L’impérialiste empoche donc déjà la plus-value initialement créée par le travail productif in situ, à laquelle vient s’ajouter, le plus souvent, la plus-value « extra » du fait de l’exportation des produits vers des marchés plus « riches », dans les pays dits « développés », avec différence conséquente sur le prix de revente.
Dans cette affaire, qui est la définition de base du capitalisme à son stade impérialiste, il n’y est donc jamais question de creuser une dette abyssale et irremboursable, ce qui est, par définition, l’antithèse du capitalisme, en termes de « développement économique » !
Si « dette » il y a dans le processus impérialiste, c’est éventuellement celle de la mise de fonds dans l’affaire, qui peut être complétée, voire même, complètement assurée par des crédits bancaires, mais qui ne sont jamais qu’une anticipation sur la réalisation de la plus-value à venir.
Il n’y a donc pas d’accumulation de la dette au sens où elle se produit actuellement avec l’économie US, qui ne peut donc plus être qualifiée, par définition, d’impérialiste.
Par contre le processus actuellement résumé dans ce bref article de Gilles Questiaux est bien un des aspects du processus actuel de banco-centralisation de l’économie « mondialisée », effectivement encore sous la férule dominante des USA, et plus précisément, de sa Banque Centrale, la Fed.
Une bonne occasion, néanmoins, grâce à ce ratage comique du « fil de Questiaux », de relire le petit bouquin de Lénine et de chercher à aller plus loin pour comprendre l’évolution de l’économie mondialisée au XXIe siècle.
Un aperçu général de la situation actuelle de « transition » de l’impérialisme vers le banco-centralisme :
Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?
Une réédition du livre de Lénine, « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », est en ligne à la suite de l’article, au format PDF téléchargeable.
Pour aller plus loin sur la formation du banco-centralisme :
Cinq différences essentielles entre l’époque de Marx et la nôtre (Nouvelle édition)
Récent sur le sujet :
NOUVEAU :
Chine-USA, pour le contrôle du Bitcoin, c’est aussi la guerre économique !
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PS : Accessoirement, on ne peut pas véritablement parler de « pyramide de Ponzi » pour la dette US, au sens ou le profit qui en est tiré par les banco-centralistes, pseudo-« capitalistes », ne provient pas d’investissements « détournés » mais tout simplement de la « planche à billets » électronique de la Fed, avec laquelle ne joue que le Conseil des Gouverneurs, véritable aréopage des nouveaux princes de ce monde actuel du XXIe siècle !
Une « pyramide de Ponzi » est vouée à s’effondrer, tôt ou tard, le principe étant que ses initiateurs espèrent toujours s’échapper du système qu’ils ont créé avec l’essentiel de leur « butin » avant que la pyramide ne s’effondre, et quitte à provoquer l’effondrement, évidemment, une fois leur forfait accompli.
Alors que la dette banco-centralisée reste perpétuellement renouvelée et élargie sans être jamais remboursée, et sans mettre pour autant le système qu’elle protège en faillite, tant que la complicité entre profiteurs continue : et il n’y a aucune raison, à priori, qu’elle s’arrête, sauf révolution… !
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Source de la compilation :
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Richard Werner est un économiste hors du commun en ce qu'il ne se réclame d'aucune "école" particulière de la pensée économique moderne. Né en Allemagne il a fait ses études en économie à Londres et Oxford, avec déjà un premier séjour d'étude et de formation au Japon. Devenu rapidement un spécialiste de l'économie japonaise, il y a par la suite vécu et travaillé pendant une dizaine d'années (1994-2004). c'est au cours de cette période qu'il a développé le concept de "Quantitative Easing" (1995), avec l'espoir de voir le Japon, alors frappé d'une cris sévère, renouer avec la croissance.
Mais son concept, "récupéré", en quelque sorte, par la Banque Centrale du Japon (BoJ) sera aussitôt dévoyé pour servir de base au premier modèle "moderne" d'une économie entièrement banco-centralisée, et qui l'est restée, depuis, devenant le "prototype" des restructurations banco-centralistes dans les autres grandes puissances industrielles, suite à la crise de 2007-2008.
Suite à ce "dévoiement" Richard Werner a entrepris, dès le début des années 2000 une quasi-croisade pour tenter d'en revenir à une politique monétaire et bancaire d'investissement productif.
C'est à cette occasion qu'il a notamment rédigé son "best-seller", "Princes of the Yen", y compris au Japon, concernant cet abus de pouvoir de la BoJ et des Banques Centrales en général, en retraçant avec précision l'histoire économique du Japon depuis la 2ème guerre mondiale et son évolution inexorable vers le banco-centralisme. ainsi que le "glissement" de toute une partie de l'économie du Sud-Est asiatique sous la férule de la Fed US!
A la suite de ce succès, un film documentaire a même été fait, avec sa participation, sur le thème du livre. Une tranche d'histoire unique et passionnante pour tous ceux qui veulent comprendre les racines de l'histoire de notre XXIème siècle, du Japon à l'Europe, vers la fin du film, qui évoque déjà en 2003 le pouvoir exorbitant de la BCE, en passant, évidemment, par les fourches caudines de la Fed US...
A la suite, un extrait d'un article beaucoup plus récent de Richard Werner, qui décrit on ne peut mieux l'évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIème siècle, jusqu'à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu'elles représentent.
Comme on l'a vu au début, Richard Werner n'est d'aucune "école" économique, sinon de la sienne...: il a développé ses propre concepts dans l'espoir de voir renaître une économie productive fondée essentiellement sur les PME et les dynamiques locales et régionales. Une vision économique qui s'inscrit donc malgré tout dans une mouvance de "résistance" du capitalisme "classique" face au banco-centralisme, avec parfois ce que cela comporte d'utopie par rapport, notamment au cycle de renouvellement du capital fixe, qui est devenu, en quelque sorte, la "base économique" du banco-centralisme, et qui ne pourra être "déboulonnée" que par un contrôle démocratique du crédit, une approche qu'il a néanmoins le mérite d'ébaucher, à l'occasion.
Luniterre
Une traduction en anglais de son article japonais de 1995, introduisant pour la première fois le terme de "Quantitative Easing":
Télécharger « Translation_Werner_QE_Nikkei_Sep_1995_final.pdf »
https://ekladata.com/WcpOW2RIQuOEt294FjoEe3Rhmbw/Translation_Werner_QE_Nikkei_Sep_1995_final.pdf
Une copie PDF intégrale de son article de mars 2023, dont un extrait, en traduction française, est republié ci-dessous, après les graphes qui vont avec:
Télécharger « Central banks are too powerful - RICHARD WERNER - The expert who pioneered QE.pdf »
Fig1
Fig2
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Comment la Fed s'est attaquée à la crise financière de 2008
La grande récession a commencé par le gel du marché interbancaire, les banques de détail surendettées (après des années de surveillance laxiste de leurs prêts immobiliers) ayant commencé à douter de la solvabilité des autres. Cette situation a été exacerbée par la décision de la Fed, en septembre 2008, de ne pas sauver ou fusionner Lehman Brothers, mais de la laisser faire faillite. L'effondrement spectaculaire des prêts bancaires de détail aux États-Unis qui en a résulté (ligne grise de la figure 2) a entraîné l'éclatement de la bulle immobilière américaine, provoquant une onde de choc économique dans le monde entier.
Le gel du marché interbancaire a menacé le système bancaire mondial et exigé une action urgente de la part de la Fed et d'autres banques centrales. En réponse, la Fed - sous la direction de son président de l'époque, Ben Bernanke, qui avait déjà participé aux discussions sur la manière de relancer l'économie japonaise en perte de vitesse dans les années 1990 - a partiellement adopté le "vrai" type d'assouplissement quantitatif que j'avais précédemment proposé pour le Japon. Il a donc fallu environ 18 mois pour que les banques de détail américaines relancent leurs prêts, ce qui a entraîné une reprise au bout de six mois.
La version de l'assouplissement quantitatif de la Fed a consisté à suivre ma recommandation d'acheter des actifs non performants aux banques - en d'autres termes, elle a acheté leurs créances douteuses, assainissant ainsi leurs bilans. Cette mesure n'a pas injecté d'argent frais dans l'économie américaine (1) et n'a donc pas créé de pressions inflationnistes. Mais elle a aidé les banques de détail - celles qui n'avaient pas fait faillite, du moins - à se relever et à être prêtes à reprendre leurs activités normales, mettant ainsi fin au resserrement du crédit après l'explosion des prêts non remboursés.(1)
En conséquence, les banques de détail américaines émettaient de nouveaux prêts dès 2010 - plus tôt que dans d'autres pays où les banques centrales n'ont pas adopté cette stratégie, mais ont plutôt copié la version de l'assouplissement quantitatif de la Banque du Japon, qui a échoué (2). La figure 2 ci-dessus le montre : l'envolée de la ligne bleue (indice avancé de liquidité de la Fed) en 2009 et le redressement ultérieur de la ligne grise (prêts aux banques de détail) en 2010 ont permis aux États-Unis de sortir de la crise de 2008 en tête des grandes économies.
Lorsque les experts bancaires ont examiné ce vaste programme d'assouplissement quantitatif entrepris par la Fed à la fin de 2008 et par la suite, beaucoup ont craint qu'il ne conduise au retour de l'inflation. Il n'en a rien été, principalement parce que la création de crédit par les banques de détail s'est considérablement contractée à la suite de l'implosion du marché interbancaire (ligne grise de la figure 2) et parce que la Fed a adopté l'aspect de l'assouplissement quantitatif qui n'augmentait pas la masse monétaire par le biais de nouveaux prêts bancaires (3).
Ainsi, l'utilisation de l'assouplissement quantitatif par la Fed pour ramener l'économie américaine à la vie a été considérée comme un succès relatif. Au contraire, les médias mondiaux ont réservé l'essentiel de leurs critiques aux dommages causés aux économies par les banques de détail "cupides".
Cela signifie qu'après ce désastre financier mondial, les banques centrales ont pu tranquillement accroître à nouveau leurs pouvoirs, au nom d'une plus grande surveillance du secteur financier. La Banque centrale européenne a particulièrement bien réussi à étendre ses pouvoirs au cours de la décennie suivante.
Dans le même temps, l'assouplissement quantitatif a été considéré par certains comme un "remède miracle" contre les futures crises financières. La situation a atteint son paroxysme en mars 2020, lorsque les banquiers centraux ont lancé un programme d'assouplissement quantitatif qui est à l'origine de bon nombre de nos difficultés économiques et sociétales actuelles.
La véritable cause de notre crise inflationniste actuelle
En mai 2020, alors que j'effectuais ma dernière analyse mensuelle de la quantité de crédit créée dans 40 pays, j'ai été surpris de constater qu'il se passait quelque chose d'extraordinaire depuis le mois de mars de cette année-là. Les principales banques centrales du monde entier augmentaient considérablement la masse monétaire par le biais d'un programme coordonné d'assouplissement quantitatif.
Il s'agit de la version de l'assouplissement quantitatif que j'avais recommandée comme deuxième mesure politique au Japon dans les années 1990, à savoir l'achat par la banque centrale d'actifs en dehors du secteur bancaire. Ces paiements ont forcé les banques de détail à créer de nouveaux crédits dans le cadre d'une augmentation massive de la masse monétaire, sans précédent dans l'après-guerre, ce qui a permis aux entreprises et aux institutions financières non bancaires qui avaient vendu à la Fed de bénéficier d'un nouveau pouvoir d'achat.(4)
Même la Banque du Japon, qui avait affirmé pendant deux décennies qu'elle ne pouvait pas acheter d'actifs à d'autres que les banques, s'est soudainement engagée dans cette opération inhabituelle en même temps que d'autres banques centrales, et ce à grande échelle.
Les raisons de cette politique coordonnée ne sont pas immédiatement apparentes, bien que certains éléments indiquent qu'elle a été déclenchée par une proposition présentée aux banquiers centraux par la société d'investissement multinationale Blackrock lors de la réunion annuelle des banquiers centraux et d'autres décideurs financiers à Jackson Hole, dans le Wyoming, en août 2019. Peu de temps après, les difficultés rencontrées sur le marché des accords de rachat ("repo") de la Fed en septembre 2019 (5), déclenchées par le géant de la banque privée JP Morgan, pourraient avoir fait pencher la balance.
Apparemment d'accord avec ma critique selon laquelle une politique fiscale pure n'entraîne pas de croissance économique si elle n'est pas soutenue par la création de crédit, Blackrock avait affirmé à Jackson Hole que le "prochain ralentissement" exigerait des banques centrales qu'elles créent de l'argent frais et qu'elles trouvent "des moyens de mettre l'argent de la banque centrale directement entre les mains des dépensiers des secteurs public et privé" - ce qu'elles appelaient "passer directement", en contournant les banques de détail. La Fed savait que cela créerait de l'inflation, comme l'a confirmé plus tard Blackrock dans un document indiquant que "la Fed s'engage maintenant à pousser l'inflation au-dessus de l'objectif pendant un certain temps".(6)
C'est précisément ce qui a été mis en œuvre en mars 2020. Nous le savons à la fois grâce aux données disponibles et parce que la Fed, en grande partie sans précédent, a engagé une entreprise du secteur privé pour l'aider à acheter des actifs - qui n'est autre que Blackrock.
Après avoir "crié au loup" au sujet du risque inflationniste de l'introduction de l'assouplissement quantitatif en 2008, et après plus d'une décennie d'inflation mondiale résolument faible, de nombreux experts bancaires et économiques pensaient que la politique de création de crédit tout aussi agressive de la Fed et d'autres banques centrales en 2020 ne serait pas inflationniste, une fois de plus.(7)
Cependant, cette fois-ci, les conditions économiques étaient très différentes : il n'y avait pas eu d'effondrement récent de l'offre de monnaie par le biais des prêts bancaires aux particuliers. De plus, la politique différait sur un point crucial : en "passant directement", la Fed augmentait elle-même massivement la création de crédit, la masse monétaire et les nouvelles dépenses.
Dans le même temps, les mesures COVID imposées par les gouvernements se sont également concentrées sur la création de crédit bancaire. Parallèlement à un blocage sans précédent de la société et des entreprises, les banques de détail ont reçu l'ordre d'augmenter les prêts aux entreprises, les gouvernements garantissant ces prêts. Des chèques de relance ont été versés aux travailleurs licenciés, et les banques centrales comme les banques de détail ont également augmenté leurs achats d'obligations d'État. Les banques centrales et les banques commerciales ont donc augmenté la masse monétaire, dont une grande partie a été utilisée à des fins de consommation générale plutôt qu'à des fins productives (prêts aux entreprises).(8)
En conséquence, la masse monétaire a atteint des niveaux record. L'indicateur "large" de la masse monétaire aux États-Unis , M3, a augmenté de 19,1 % en 2020, soit la plus forte hausse annuelle jamais enregistrée. Dans la zone euro, la masse monétaire M1 a augmenté de 15,6 % en décembre 2020.
Tout cela a stimulé la demande, alors que, dans le même temps, l'offre de biens et de services était limitée par les restrictions imposées par la pandémie, qui ont immobilisé des personnes, fermé de nombreuses petites entreprises et affecté certaines chaînes d'approvisionnement. Il s'agissait d'une recette parfaite pour l'inflation - et une hausse significative des prix à la consommation a suivi environ 18 mois plus tard, à la fin de 2021 et en 2022.
Si elle a certainement été exacerbée par les restrictions COVID, elle n'avait rien à voir avec les actions militaires russes ou les sanctions sur l'énergie russe - et beaucoup à voir avec l'utilisation abusive de l'assouplissement quantitatif par les banques centrales. Je pense que le haut degré de coordination des banques centrales dans l'adoption de cette stratégie d'assouplissement quantitatif, et le lien empirique avec notre période actuelle d'inflation, signifient que leurs politiques devraient faire l'objet d'un examen public plus approfondi. Mais la guerre qui a suivi a brouillé les pistes et détourné l'attention d'importantes questions sous-jacentes.
Par exemple, les critiques des niveaux sans précédent de la dette nationale dans le monde - les États-Unis à eux seuls doivent aujourd'hui plus de 31 000 milliards de dollars -(9) avertissent depuis longtemps que l'issue probable pour les pays qui sont devenus "accros à l'argent facile" est une voie inflationniste qui érode silencieusement la valeur de cette dette. Mais à quel prix pour le grand public ? (10)
Parallèlement, la concentration des pouvoirs entre les banques centrales et quelques conseillers privilégiés, tels que Blackrock, a suscité de nombreuses interrogations sur la manière dont l'économie mondiale est contrôlée par quelques personnages clés. L'émergence récente d'une nouvelle forme de monnaie numérique est un autre chapitre potentiellement important de l'histoire de la domination des banques centrales.
Un nouvel outil pour renforcer le contrôle des banques centrales ?
Au moment où le gouvernement britannique imposait le premier verrouillage en mars 2020, la Banque d'Angleterre (BoE) publiait son premier grand document de travail (et organisait un premier séminaire public) sur le besoin qu'elle ressentait d'introduire une monnaie numérique de banque centrale. (Il est remarquable de constater que de nombreuses banques centrales ont été stimulées dans leurs projets de monnaies numériques par les concepts de passeport de vaccination numérique COVID qui ont été avancés pendant la pandémie).
Trois ans plus tard, la BoE a publié un document de consultation, en collaboration avec le Trésor britannique, qui présente "les arguments en faveur d'une monnaie numérique de banque centrale pour les particuliers". Le document explique que :
"La livre numérique serait une nouvelle forme de livre sterling ... émise par la Banque d'Angleterre. Elle serait utilisée par les ménages et les entreprises pour leurs paiements quotidiens. Elle serait utilisée dans les magasins, en ligne et pour effectuer des paiements à la famille et aux amis."
Bien que la consultation dure jusqu'au 7 juin 2023, nous sommes déjà informés qu'une livre numérique britannique garantie par l'État sera probablement lancée "plus tard dans la décennie", peut-être dès 2025.
Vidéo de la Banque d'Angleterre présentant le concept de monnaie numérique de sa banque centrale:
Vidéo de la Banque d'Angleterre présentant le concept de monnaie numérique de sa banque centrale.
En fait, des monnaies numériques sont utilisées depuis des décennies - de type bancaire. Toutefois, comme son nom l'indique, une monnaie numérique de banque centrale (MNBC ) - si elle était largement adoptée - transférerait irrévocablement le contrôle de notre masse monétaire du système décentralisé actuel, basé sur les banques de détail, vers les banques centrales.
En d'autres termes, les "arbitres du jeu" se préparent à descendre dans l'arène et à proposer des comptes courants au grand public, en concurrence directe avec les banques de détail qu'ils sont censés réguler - un conflit d'intérêts évident. Des États-Unis au Japon, les banques centrales - déjà plus puissantes et indépendantes que jamais - ont exprimé leur désir de créer et de contrôler leurs propres CBDC, en utilisant potentiellement une technologie similaire à celle des crypto-monnaies telles que le bitcoin. Selon moi, cela présente de nombreux risques pour le fonctionnement des économies et des sociétés.
Contrairement aux crypto-monnaies non réglementées, les CBDC bénéficieraient du soutien et de l'autorité des banques centrales. Lors d'une future crise financière, les banques de détail pourraient avoir du mal à résister à cette concurrence déloyale, les clients transférant leurs dépôts vers les CBDC grâce au soutien de leur banque centrale et de leur gouvernement.
Le conflit d'intérêts est d'autant plus important que les banques centrales définissent les politiques qui peuvent faire ou défaire les banques de détail (voir les récentes faillites de SVB et de Signature Bank). En outre, les banques centrales semblent être favorables au sauvetage des grandes banques, tandis que les petites banques sont considérées comme non indispensables. (11)
Certains pays - peut-être même la zone euro - pourraient se retrouver avec un système monobancaire de type soviétique, où la seule banque en ville est la banque centrale. Ce serait désastreux : les fonctions utiles des banques de détail sont de créer la masse monétaire et de l'allouer efficacement par l'intermédiaire de milliers d'agents de crédit sur le terrain dans tout le pays. (11)
Cette forme d'investissement productif des entreprises, qui crée une croissance non inflationniste et des emplois, est mieux réalisée par le biais de prêts aux petites et moyennes entreprises (PME). Ni les banques centrales ni les crypto-monnaies ne remplissent ces fonctions décentralisées mais cruciales qui sont au cœur du capitalisme prospère, des États-Unis et de l'Allemagne au Japon et à la Chine. (11)
Mais la concentration accrue des pouvoirs entre les mains des banques centrales n'est pas le seul danger posé par les CBDC. Leur plus grand attrait pour les planificateurs centraux est qu'elles facilitent la "programmabilité" - en d'autres termes, le contrôle de la manière dont un individu est autorisé à utiliser cette monnaie. Comme l'a expliqué Agustin Carstens, directeur général de la Banque des règlements internationaux (qui appartient aux banques centrales) (12), en 2021 :
"La différence essentielle avec la CBDC [Acronyme anglais pour Monnaie Numérique de Banque Centrale] c'est que la banque centrale exercera un contrôle absolu sur les règles et réglementations qui détermineront l'utilisation de cette expression de la responsabilité de la banque centrale. De plus, nous disposerons de la technologie nécessaire pour faire respecter ces règles."
Les détracteurs d'une banque centrale pourraient soudainement constater qu'ils ne sont plus autorisés à payer quoi que ce soit - d'une manière qui rappelle la façon dont les camionneurs canadiens protestataires ont été privés de leurs fonds par le gouvernement canadien en février 2022.
En outre, les planificateurs centraux pourraient théoriquement restreindre les achats à une zone géographique limitée, ou aux seuls articles "corrects" aux yeux des autorités, ou encore à des montants limités - par exemple, jusqu'à ce que vous ayez épuisé votre budget "crédits carbone". L'idée très discutée d'un "revenu de base universel" pourrait servir de carotte pour que les gens acceptent une monnaie électronique centrale qui pourrait mettre en œuvre un système de crédit social à la chinoise et même, à l'avenir, exister sous la forme d'un implant électronique.
En revanche, un tel contrôle n'est pas possible avec l'argent liquide, aujourd'hui considéré par beaucoup comme un symbole de liberté.
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SOURCES:
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NOTES:
(1 - Il y a évidement ici une contradiction dans les propos de Werner. La masse monétaire a nécessairement et évidemment été considérablement augmentée dès les premières mesures de type QE et assimilées, dès 2008. Le fait que cela n'ait pas déclenché d'inflation durant près de deux décennies vient du contexte économique de stagnation, potentiellement récessif, qui a amené la crise de 2007-2008, et qui ne pouvait être surmonté avec une inflation inférieure à 2%, cap initialement visé par les Banques Centrales avec précisément l'augmentation de la masse monétaire.)
(2 - Richard Werner est le "père spirituel" du concept de "Quantitative Easing", étant le premier à désigner ce type de politique monétaire par ce nom. Il a longtemps travaillé au Japon et c'est là bas qu'il a proposé sa propre formule de cette politique, qu'il estime aujourd'hui avoir été "déformée" et même carrément détournée de ses buts initiaux par la Banque Centrale du Japon (BoJ), qui a servi, néanmoins, de modèle à la plupart des politiques de QE post-crise de 2007-2008, et encore plus, au cours et à la suite de la crise de 2020-2021.)
(3 - En tant que "père spirituel" du QE Richard Werner tient néanmoins à "défendre", au moins en partie, sa "créature", en s'appuyant sur le "succès relatif", comme il l'évalue lui-même, du QE aux USA, durant la première décennie post-crise de 2007-2008. De sorte qu'il se moque tout de même un peu du lecteur en écrivant: "la Fed a adopté l'aspect de l'assouplissement quantitatif qui n'augmentait pas la masse monétaire par le biais de nouveaux prêts bancaires.", vu que manifestement, la masse monétaire a bien augmenté de façon exponentielle avec les QE post-crise, même si c'est par d'autres biais que celui cité ici par lui...!)
(4 - C'est le principe même de l'augmentation de la masse monétaire...)
(5 - A propos de cette crise du "repo", qui est typiquement le début réel de celle de 2020, et précisément suite à une tentative des Banques Centrales, au cours de l'année 2019, de faire un "palier" dans la politique de QE, et même de la "réduire", en ce qui concerne la Fed et la BoE, voir l'étude approfondie parue en 2021:
Cet épisode de la crise a typiquement laissé une "trace" dans le bilan des Banques Centrales, qui lui-même fait donc un "palier", pour la BCE et la BoJ et marque même une "baisse" momentanée et caractéristique pour la Fed et la BoE:
Comparaison Fed - BCE:
BCE:
En 2023, le contexte inflationniste permet donc une nouvelle tentative de "rétrécissement" notable du bilan des principales Banques Centrales, sans toutefois revenir encore aux niveaux d'avant crise.
(6 - Devant l'échec des politiques monétaires supposée relever le taux s'inflation autour de 2%, en vue d'éviter la récession, amorcée en fin 2019, les Banques Centrales ont donc opté pour une "politique du choc" qui a été celle de la dite "crise du covid", qui a tout à voir avec un coup de frein brutal à la récession en cours et seulement secondairement un rapport éventuel avec la politique sanitaire, sauf évidemment, au profit de l'industrie pharmaceutique...!)
(7 - Dans le genre "feu inflationniste" les banquiers centraux sont donc aussi des "apprentis sorciers" incapables de maîtriser correctement, à temps voulu, leur "créature"...)
(8 - La "crise du covid" a évidemment relancé les "débats" sur la question du "revenu universel", plus ou moins "inconditionnel", et cela a amené un grand nombre de mesure de "soutien économique" pour les salariés inévitablement "payés pour rester à la maison", et qui risquaient évidemment de perdre leur emploi, autrement, ce qui est en quelque sorte une version de la "monnaie hélicoptère" adaptée aux circonstances de cette crise, mais qui n'a pas réellement contribué à relancer l'économie, mais bien plutôt l'épargne, en réaction à l'incertitude du moment.)
(9 - C'était il y a déjà un an, le chiffre, aujourd'hui, évolue à plus de 34 663 milliards de dollars.)
(10 - Une "stratégie" à double tranchant et qui n'est réellement fonctionnelle qu'en période de forte expansion de l'économie capitaliste "classique", ce qui n'est plus le cas depuis la fin des "Trente Glorieuses", au tournant des années 60-70 du siècle dernier, en France, par exemple.)
(11 - Ces trois allusions à la suite montrent bien que Richard Werner en est encore à espérer une "relance" du capitalisme productif "classique", davantage fondé sur les PME que sur les monopoles. D'où son idée et son principe de "décentralisation" et même de "régionalisation" de l'activité bancaire. Malheureusement, l'outil productif moderne est de plus en plus fondé sur une technologie automatisée et robotique qui exige des masses considérables d'investissement en capital fixe, problème qui est à la base même de la naissance et de la formation du banco-centralisme actuel. Le "roulement"-expansion de la dette étant en "correspondance" avec le cycle de renouvellement de ce capital fixe, au détriment de l'investissement productif "humain".)
(12 - La "Banque des Règlements Internationaux", ou BRI, est en quelque sorte la "Banque Centrale des Banques Centrales" et surtout une sorte de "creuset" des politiques mondialistes banco-centralistes!)
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Source de l'article et de la compilation:
Sur le banco-centralisme au Japon, voir aussi:
Les aventures de la famille Gave dans le monde banco-centralisé - Episode 2
Récent sur le sujet :
NOUVEAU :
Pour aller plus loin sur la formation du banco-centralisme :
Pour simplement aborder la réalité du contexte actuel de la transition vers le banco-centralisme:
Avec une réédition du livre de Lénine, « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », en ligne à la suite de l’article, au format PDF téléchargeable.
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Le siège de la BCE à Francfort
Gilles Questiaux va-t-il réinventer le fil à couper le beurre "impérialiste"??? (Suite)
Après nos quelques réflexions à la suite de la republication, sur VLR, du volet 1 de sa "nouvelle étude" sur le sujet, Gilles Questiaux vient donc de publier la seconde partie de son étude... Comme le 1er épisode, ce 2ème n'est pas forcément non plus dénué de tout intérêt mais manque à nouveau carrément sa cible "théorique", et même de plus loin, encore! Malgré quelques considérations générales intéressantes sur tel ou tel point, le fond consiste à nouveau à escamoter complètement le fond réel du problème de l'évolution banco-centraliste actuelle du système de domination de classe.
Le voici donc néanmoins, avec la nouvelle réponse que nous lui avons fait, et qui vaut également pour sa brève réponse à notre post tel que republié sur son blog. A la suite, à nouveau le 1er épisode, également, ainsi que notre première réponse, de façon à ce que le lecteur ait une vue générale de ce débat.
Lien à l'article précédent 1/2 :
Comment l'Empire perçoit--il le tribut qu'il exige du reste du monde?
Nous vivons dans un empire, mais un empire sans empereur, comme l’était l’empire de la République romaine avant Jules César, qui est le modèle politique - inadéquat- qui fut choisi et détourné par les révolutions bourgeoises française et américaine à la fin du XVIIIème siècle.
Alors qui commande ? Où gît la « gouvernance » ? Les groupes dirigeants coalisés, disparates ou même antagoniques qui mènent la danse forment une longue liste qu’il est inutile d’énumérer, tout le monde les connaît ! Mais les idées conscientes, les arguments formulés dans les débats contradictoires de la politique-spectacle et les objectifs assumés dans cette couche dirigeante mondiale sont seconds, et secondaires, par rapport aux effets de l’infrastructure économique.
L’Empire fonctionne en effet principalement par l’inertie du mode de production, sans que ses "élites" n’aient véritablement besoin de se faire une idée cohérente et cynique de leurs besoins – à l’exception dans une certaine mesure du courant néo-conservateur et belliciste, qui est composé de « marxistes inversés » - des intellectuels conservateurs influencés par le trotskysme, dont ils retournent les concepts dans le sens de l’intérêt du capital. Le monde capitaliste peut donc être gouverné par des gens qui ne le comprennent pas, et qui ne comprennent pas ce qu’ils font véritablement. Ils peuvent continuer à se promener nus, sans que personne ne s'étonne, en parlant du « droit d’Israël à se défendre », de la guerre en Ukraine comme « une invasion russe non-provoquée », et à présenter toutes leurs interventions dans le Sud (à Haïti, pour prendre l’exemple le plus cynique) comme une aide désintéressée et une responsabilité de protéger des populations mal gouvernées ou tyrannisées par des barbares locaux.
Il s’agit d’un effet massif de la structure économique du monde globalisé qui peut continuer sur sa lancée un certain temps sans être délibérément dirigé dans ce but, et qui sera remis sur les rails de temps en temps si besoin est par les interventions violentes des groupes dirigeants de l’Empire, toujours au nom des grands principes de la civilisation : démocratie, tolérance, droits de l’homme, droits des femmes, LGTB, etc. Mais en pratique les économies des pays métropolitains sont spécialisées dans les biens immatériels et il peut se passer pas mal de temps avant qu’on réalise ou qu’on ose exprimer que de ces biens, on peut très bien se passer !
Les procédés légaux des ayant-droits de l’Empire pour extraire de la rente du reste du monde, en toute légalité, sont bien connus : il s’agit essentiellement de la perception de revenus intellectuels, par les droits sur les brevets , les droits industriels et les droits artistiques liés eux-mêmes à la diffusion planétaire du modèle de civilisation, et de commissions opaques pour les multiples services artificiellement créés dans la gestion de ces droits – et ces procédés sont renforcés par le racket juridique et les mesures de protection dont jouissent les monopoles anglo-saxons. Faut-il rappeler que droits intellectuels , artistiques, brevets, etc sont des inventions de la bourgeoisie de 1789. Caractéristiques du mode de production capitaliste, ils sont encore acceptés partout bien qu’ils soient en contradiction évidente avec le développement des nouvelles forces productives qui tendent à la mise en commun illimitée et maximale de toutes les informations. Déjà, ils n’étaient pas honorés en URSS, pas plus que les traités secrets et la dette contractées sous l’ancien régime des Romanov, et ils seront abolis à la prochaine révolution digne de ce nom qui aura lieu dans un ou plusieurs grand pays !
On mesure l’importance de cet échange imaginaire en vraie grandeur, par l’effet des sanctions décrétées contre la Russie après la récupération de la Crimée en 2014 et l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. D’après Alexander Mercouris et Robert Hudson (voir leur débat sur cette question dans cette video en anglais) il n’a pas été du tout celui qui était attendu par ceux qui les ont décidées, à savoir de paralyser ou au moins d’asphyxier peu à peu l’économie de la Russie : en effet, en gelant les avoirs russes, on a provoqué en retour le gel de toutes les rentes dues dans ce pays, par ses entreprises et ses particuliers, sous forme de droits intellectuels ou artistiques, ou de services financiers, ce qui a créé comme par magie – à la grande surprise des responsables de l’économie russe, biberonnés au libéralisme depuis l’époque de la Pérestroïka - un nouveau capital national immédiatement disponible pour l’investissement local, alors que le capital saisi à l'étranger avait de toute manière vocation à y rester et était déjà perdu pour cet emploi, un capital tombant à pic pour lancer les productions de substitution nécessaires pour annuler les effets matériels de ces sanctions. L’Occident, par manque de lucidité sur son propre fonctionnement a donc saisi en quelque sorte son propre tribut, comme il a sanctionné ses propres agents en spoliant les oligarques russes.
Parmi ces services dont l’utilité réelle est difficile à estimer mais qui sont certainement surévalués il y a ceux qui sont fournis par la spécialisation financière, les assurances, la thésaurisation et l’accumulation des richesses du monde dans les sièges métropolitains, et de ses trésors matériels (métaux et pierres précieuses, œuvres d'art, collections, etc) et par la bulle immobilière métropolitaine et touristique. La spéculation boursière alimentée par la planche à billets aspire le capital vers le secteur financier. Et ses centres mondiaux (New York et Londres principalement, et leurs extensions offshore). Cette spécialisation permet de procéder comme si de rien n’était et sans même en avoir claire conscience à l’émission continue du papier de la dette indéfiniment croissante de l'Empire.
La structure du territoire mondial tel qu’il a été modelé par cinq siècles d’impérialisme joue aussi son rôle dans l’inertie économique favorable à la perpétuation de l’ordre inégal tel qu’il est encore . Il est consolidé par le stockage des chefs-d'œuvres universels dans les musées de l'Occident devant lesquels viennent se recueillir en procession les touristes du monde entier, et par le contrôle du récit historique global, qui produisent une forme d’allégeance automatique, et un complexe d’infériorité plus ou moins apparent ou paradoxal – s’exprimant par un ressentiment improductif - chez les descendants des colonisés. Et aussi par le contrôle d’espaces de villégiature situés parfois dans le Sud mais voués à la recréation des résidents du Nord, qui se développent en paradis fiscaux et financiers. Et enfin par la structure spatiale des réseaux de communication et de transport qui font des territoires de l’Occident des passages et des escales obligées (ainsi parmi les quelques opérateurs du commerce maritime ont trouvera un danois et un français, malgré le peu d'importance du trafic de ces deux pays, et ses assureurs sont anglais).
Le tissage de liaisons matérielles et logicielles Sud-Sud ou Est-Sud travaille mécaniquement au déclassement de l’Empire, ainsi que le rattrapage de l’éducation, de la formation technique et de la recherche. La situation de l’Empire qui commence à perdre son élan est désespérée, il commence à le comprendre, et la dernière solution qui est maintenant envisagée pour maintenir le clivage Nord-Sud qui remonte à Christophe Colomb est la guerre directe et la production organisée du chaos en Russie et en Chine, comme cela a été fait au Moyen-Orient et en Afrique, malgré le risque d’annihilation nucléaire de toutes les parties.
L’époque que nous vivons, qui peut s’étendre sur une ou deux décennies, est intéressante, mais dangereuse. Dangereuse, mais pleine de promesses pour peu que le prolétariat mondial se réveille et se mette lui aussi à comprendre son enjeu fatidique. Car le capitalisme se développe inévitablement en impérialisme : le capitalisme, fondé en théorie sur la libre initiative de tous les individus dans la poursuite du bonheur, est en pratique réglé par la concurrence de tous les capitalistes pour obtenir le taux de profit maximum, ce qui le conduit inexorablement à développer les stratégies de constitution de rente monopolistique, sous la protection des États qui sont passés peu à peu, tout aussi nécessairement, sous le contrôle de l'oligarchie et de la finance. L'État "veilleur de nuit" des libéraux se transforme au grand dam de l'utopie du vieil Adam Smith en État impérial militariste et mondial, et le socialisme qui en sera la négation mais aussi l'accomplissement et le dépassement, qu'il s'agisse du socialisme d'économie planifiée, ou du socialisme de marché, peu importe, ne pourra pas triompher de cette tendance lourde sans intervention des masses.
Le socialisme à l'échelle mondiale sera atteint à l’issue d’une longue marche, décrite dans un long volume, de l’histoire de longue durée. Le but s’approche de nouveau, mais s'il est manqué il est à craindre que les contradictions du capitalisme impérialiste conduisent l'humanité à sa destruction.
GQ, 13 avril 2024
Au moment de publier son 2ème volet, Gilles Questiaux a également formulé une brève réponse à notre premier commentaire, et comme la réponse que nous lui avons fait vaut pour les deux, quant au fond, voici donc cette brève réponse, et à la suite, la nôtre:
Réveil CommunisteAuteur
13/04/2024 12:41
Avant 1914, les nations impérialistes fonctionnaient en exportant des capitaux, aujourd'hui au contraire ils exportent de la dette. Ils n'en sont pas moins impérialistes pour autant.
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17/04/2024 07:29
A propos de la question de la dette, il y a donc là une "pirouette" qui escamote le fond du problème, tel qu'abordé avec l'épisode 1 de cette brève étude:
Exporter la dette, c’est encore et toujours de l’impérialisme ??? Oui, en un sens, mais lequel ? Dans son célèbre petit bouquin, Lénine prend précisément le soin de distinguer « l’impérialisme, stade suprême du capitalisme » de l’impérialisme au sens « romain » du terme, qui concerne essentiellement la conquête territoriale. Et la différence, c’est précisément le capitalisme, en tant que mode de production, basé sur l’investissement et l’élargissement des capitaux productif, et non sur la seule extension territoriale, et encore moins, sur la dette !
Dominer des pays par la dette, c’est effectivement un moyen de prendre le contrôle de leur économie et de leurs ressources, mais dans la mesure où cela participe à l’élargissement de la dette mondiale, publique et privée, et non pas à l’élargissement du capital total « investi », en fait, déjà de la dette, cela ne peut donc plus être appelé « capitalisme » !!!
Mais il n’est pas complètement faux, donc, de parler d’une forme d’impérialisme banco-centraliste : simplement, il faut absolument éviter la confusion, et en l’état actuel, il est donc plus approprié de parler de « mondialisme banco-centraliste » et/ou « d’hégémonie banco-centraliste », tout en expliquant bien que l’on est encore dans une phase de transition, durant laquelle diverses formes de capitalisme survivent, dont, et fort heureusement, vu le rapport de forces sociales actuel, le capitalisme « national » russe, même si avec ses tares bureaucratiques « héréditaires », en quelque sorte.
L’hégémonie banco-centraliste ne sera vraiment accomplie qu’avec la généralisation des Monnaies Numériques de Banque Centrales, actuellement en cours d’expérimentation, déjà bien avancée…
Pour aborder la compréhension de cette « transition » :
Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?
Luniterre
Le volet 1 de l'étude de Gilles Questiaux, tel que republié sur VLR, et qui avait donc amené une première réflexion en réponse:
https://mai68.org/spip2/spip.php?article18095
mercredi 10 avril 2024,
PRESENTATION DE LA PUBLICATION SUR VLR:
Les USA peuvent, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.
Pyramide de Ponzi : Les arnaques pyramidales de type Ponzi sont des escroqueries dans lesquelles les investisseurs sont incités à investir de l’argent en promettant des rendements élevés, mais dans les faits, les rendements sont financés par les fonds apportés par les nouveaux investisseurs, et non par les bénéfices réels de l’entreprise.
NDLR: à ce sujet voir le post-scriptum à la suite de notre réponse.
Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)
ttp://www.reveilcommuniste.fr/2024/04/comment-l-empire-percoit-il-le-tribut-permanent-qu-il-exige-du-reste-du-monde-1/2.html
10 Avril 2024
Rédigé par Réveil Communiste
Masaccio, Florence, le paiement du tribut
Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)
Nous vivons avec les Européens et les Nord-Américains dans un Empire, qui perçoit aux dépens de ses alliés et sur le reste du monde un tribut considérable. Mais cette réalité est niée par les intéressés, qui se prétendent tous libres, égaux et fraternels – et même sororaux - et n’apparaît nulle part dans leur description du monde, y compris dans les tableaux des flux économiques. Alors comment l’Empire s’impose-t-il, sans que personne ne semble s’en apercevoir ou rien trouver à redire ?
Pour commencer, les États-Unis, ou plutôt leurs monopoles privés qui participent au complexe militaro-industriel vendent des armes à leurs alliés, à un prix défiant toute concurrence … par son excès ! Armes qui comme la guerre d’Ukraine l’a révélé, sont fragiles, peu fiables, inutilement sophistiquées, mal testées sur le terrain, et donc largement surfacturées et grevées de commissions. C’est un aspect très important du tribut impérial, mais ce n’est pas le seul ni sans doute le plus important.
Ensuite, ils protègent par l’instrumentalisation extraterritoriale de leurs tribunaux la situation des capitalistes américains, et visent à briser toute entreprise de taille mondiale montante qu’ils ne contrôlent pas. En ce moment, ce sont les entreprises chinoises qui sont dans la ligne de lire. Ils ont empêché ainsi à tour de rôle la montée au premier plan d’économies concurrentes, ils l’ont fait pour le Japon, l’Allemagne, la France, et aussi de leurs amis Coréens du sud et Taïwanais.
Mais ce qui est vraiment crucial, c’est que les États-Unis peuvent se procurer tout ce qu’ils veulent sur le marché mondial en échange de dollars, qu’ils leur suffit d’émettre ex-nihilo, et c’est le seul pays qui peut agir ainsi, en exportant sur le reste du monde une partie de l’inflation qui en découle (l’autre partie se manifestant par l’envolée des cours de bourse et de l’immobilier). En ce sens ils peuvent continuer à financer n’importe quelle guerre, tant que leurs dollars sont acceptés comme moyen de paiement partout sans perdre leur valeur malgré leur abondance (l’interpénétration des firmes transnationales des deux cotés de l’océan et la similitude des coûts de production lie l’euro au destin du dollar et lui permet de participer aux bénéfices provisoires cette création monétaire illimitée).
Ils peuvent ainsi, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.
Un considérable tribut en nature est fourni en outre à l’Amérique du Nord et à L’Europe par l’émigration des cerveaux et de la force de travail originaire du Sud. Prélèvement direct et gratuit sur ses ressources humaines du Sud qui permet essentiellement au monde riche de payer le travail de ses salariés en dessous de sa valeur, le coût du renouvellement des cohortes de travailleurs étant externalisé dans le reste de monde. C’est de loin la forme majeure du pillage du Tiers Monde à l’heure actuelle. Indépendamment des questions humanitaires, il est certain que lutter pour la libéralisation des migrations, c’est en réalité favoriser le statu-quo impérialiste. Ce prélèvement est complété par l’exploitation de la force de travail de la périphérie sur place dans les entreprises délocalisées ou sous-traitantes, ce qui permet aussi d’importer des produits de consommation de base, et de diminuer encore davantage la valeur de la force de travail métropolitaine.
Cette interpénétration de la force de travail entre les marges, la périphérie et le centre de l’Empire facilite le contrôle du personnel politique dans les pays dépendants, par formation, sélection, intimidation, lawfare, corruption, et la création par l’intermédiera des ONG d’un milieu local rémunéré directement ou indirectement, favorable au relai de l’influence de l’Empire, qui oriente leur politique intérieure et qui à l’occasion sert de masse de manœuvre pour des coups d’État, comme en Ukraine en 2014.
Il y a bien sûr aussi les formes les plus visibles de la perception du tribut par le contrôle économique et militaire direct des approvisionnements en énergie et en matières premières stratégiques (gisements, et voies de communication) La liste des pays ayant fait l’objet d’ingérences militaires ou terroristes depuis un demi siècle est éloquente (Algérie, Irak, Libye, Venezuela, Angola, Iran, Russie …)
Cette pression militaire directe est complétée par l’utilisation du terrorisme direct ou manipulé pour semer le chaos : cette menace pèse sur tous les pays qui veulent s’affranchir des règles arbitraires de l’Empire – c’est bien le sens de l’attentat de Moscou du 22 mars dont l’inspiration provient sans doute moins d’Ukraine que directement des États-Unis.
Les sanctions internationales complètent le tableau, avalisées ou non par l’ONU, et leur relai dans l’appareil judiciaire international et extraterritorial, qui si elles échouent lorsqu’elles sont imposées à des pays continents, causent un préjudice considérable et des effets létaux à grande échelle dans des pays plus petits (Corée, Cuba, Venezuela, Iran, Irak, Afghanistan etc).
Et enfin lorsque tous ces procédés ont échoué à mettre au pas les nations qui rechignent à entrer dans les rangs, l’empire se décide à la guerre directe, qui est clairement annoncée, contre la Chine, l’Iran, la Corée, et qui est commencée contre la Russie.
Dans la seconde partie, nous expliqueront comment le système impérial est intrinsèquement lié au développement actuel des rapports de production capitalistes.
GQ, 8 avril 2024, à suivre
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Prévisualisation
La pyramide de Ponzi américaine par Luniterre
C’est le genre d’article assez amusant par sa prétention à réinventer le fil à couper le beurre « impérialiste » et précisément assez drôle en ce qu’il fait carrément passer le fil à côté de la motte…
L’impérialisme, qu’il soit US ou autre, c’est d’abord, et même par définition, le « stade du suprême » du capitalisme, et donc, à la base, encore et toujours, du capitalisme…
A la base, c’est donc l’élargissement du capital investi dans la production par extraction de la plus-value, précisément générée par le travail productif humain.
Ce qui caractérise l’impérialisme, fondamentalement, c’est donc son caractère « international », par l’exportation des capitaux afin de leur élargissement là où les conditions sont les plus favorables, c’est-à-dire généralement dans les pays les plus pauvres, au départ, en retard de développement, donc.
L’impérialiste empoche donc déjà la plus-value initialement créée par le travail productif in situ, à laquelle vient s’ajouter, le plus souvent, la plus-value « extra » du fait de l’exportation des produits vers des marchés plus « riches », dans les pays dits « développés », avec différence conséquente sur le prix de revente.
Dans cette affaire, qui est la définition de base du capitalisme à son stade impérialiste, il n’y est donc jamais question de creuser une dette abyssale et irremboursable, ce qui est, par définition, l’antithèse du capitalisme, en termes de « développement économique » !
Si « dette » il y a dans le processus impérialiste, c’est éventuellement celle de la mise de fonds dans l’affaire, qui peut être complétée, voire même, complètement assurée par des crédits bancaires, mais qui ne sont jamais qu’une anticipation sur la réalisation de la plus-value à venir.
Il n’y a donc pas d’accumulation de la dette au sens où elle se produit actuellement avec l’économie US, qui ne peut donc plus être qualifiée, par définition, d’impérialiste.
Par contre le processus actuellement résumé dans ce bref article de Gilles Questiaux est bien un des aspects du processus actuel de banco-centralisation de l’économie « mondialisée », effectivement encore sous la férule dominante des USA, et plus précisément, de sa Banque Centrale, la Fed.
Une bonne occasion, néanmoins, grâce à ce ratage comique du « fil de Questiaux », de relire le petit bouquin de Lénine et de chercher à aller plus loin pour comprendre l’évolution de l’économie mondialisée au XXIe siècle.
Un aperçu général de la situation actuelle de « transition » de l’impérialisme vers le banco-centralisme :
Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?
Une réédition du livre de Lénine, « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », est en ligne à la suite de l’article, au format PDF téléchargeable.
Pour aller plus loin sur la formation du banco-centralisme :
Cinq différences essentielles entre l’époque de Marx et la nôtre (Nouvelle édition)
Récent sur le sujet :
NOUVEAU :
Chine-USA, pour le contrôle du Bitcoin, c’est aussi la guerre économique !
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PS : Accessoirement, on ne peut pas véritablement parler de « pyramide de Ponzi » pour la dette US, au sens ou le profit qui en est tiré par les banco-centralistes, pseudo-« capitalistes », ne provient pas d’investissements « détournés » mais tout simplement de la « planche à billets » électronique de la Fed, avec laquelle ne joue que le Conseil des Gouverneurs, véritable aréopage des nouveaux princes de ce monde actuel du XXIe siècle !
Une « pyramide de Ponzi » est vouée à s’effondrer, tôt ou tard, le principe étant que ses initiateurs espèrent toujours s’échapper du système qu’ils ont créé avec l’essentiel de leur « butin » avant que la pyramide ne s’effondre, et quitte à provoquer l’effondrement, évidemment, une fois leur forfait accompli.
Alors que la dette banco-centralisée reste perpétuellement renouvelée et élargie sans être jamais remboursée, et sans mettre pour autant le système qu’elle protège en faillite, tant que la complicité entre profiteurs continue : et il n’y a aucune raison, à priori, qu’elle s’arrête, sauf révolution… !
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Source de la compilation :
http://cieldefrance.eklablog.com/gilles-questiaux-va-t-il-reinventer-le-fil-a-couper-le-beurre-imperial-a215696031
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ET A PARIS,
RASSEMBLEMENT
STOP GÉNOCIDE
MOBILISATION CE DIMANCHE 14 AVRIL
A PARIS, A 14 H 30 !
TOUTES ET TOUS A LA FONTAINE DES INNOCENTS !
(MÉTRO/RER Châtelet Les Halles
– sortie Porte Lescot du Forum des Halles)
Ce n’est pas la fête, malgré l’Aïd, ni à Gaza, ni en Cisjordanie. Les Palestiniens de Gaza ont passé la journée de mercredi dans les cimetières à pleurer sur les tombes et fosses communes de leurs proches.
Bien que le ton change dans nos capitales, les bombes et la faim continuent à tuer à Gaza, tandis que des « raids » toujours plus destructeurs, avec des arrestations massives, se multiplient à Jérusalem et en Cisjordanie.
On a vu –quelle ignominie– comment les mercenaires israéliens ont attaqué la tente de deuil de la famille de Walid Daqqa, mort en prison d’un cancer non traité, après 38 ans d’enferment.
On voit la mobilisation croissante de la population dans le monde entier.
On voit aussi qu’en Israël même, le camp des opposants à la guerre de Netanyahou devient plus nombreux et déterminé.
En France, le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a déclaré qu’il « envisageait des sanctions » contre Israël. Une première !
Ne relâchons pas la pression !
Nous étions ce mercredi devant le Sénat pour dénoncer l’accueil du président du parlement israélien, le génocidaire Amir Ohana, par Gérard Larcher le président du Sénat.
Nous serons dimanche en plein cœur de Paris pour exiger la liberté pour les Palestiniens et des sanctions contre Israël.
Qu’attend-on par exemple pour supprimer l’accord commercial qui accorde des privilèges incroyables à Israel, et qui est en outre conditionné au respect des droits de l’homme par ce dernier (article 2) ?
https://europalestine.com/2024/04/10/stop-genocide-rassemblement-dimanche-a-paris/
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SUR LE MÊME THÈME:
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21 ans après sa mort, reportage en direct depuis la Rue Rachel Corrie, à Téhéran!
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De l'Île St Denis à Nabi Saleh : Solidarité avec la Résistance villageoise palestinienne!
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Gilles Questiaux va-t-il réinventer le fil à couper le beurre "impérialiste"???
Quelques réflexions à la suite de la republication, sur VLR, du volet 1 de sa "nouvelle étude" sur le sujet... Etude qui n'est pas forcément dénuée de tout intérêt mais manque néanmoins carrément sa cible "théorique"!
https://mai68.org/spip2/spip.php?article18095
mercredi 10 avril 2024,
PRESENTATION DE LA PUBLICATION SUR VLR:
Les USA peuvent, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.
Pyramide de Ponzi : Les arnaques pyramidales de type Ponzi sont des escroqueries dans lesquelles les investisseurs sont incités à investir de l’argent en promettant des rendements élevés, mais dans les faits, les rendements sont financés par les fonds apportés par les nouveaux investisseurs, et non par les bénéfices réels de l’entreprise.
NDLR: à ce sujet voir le post-scriptum à la suite de notre réponse.
Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)
10 Avril 2024
Rédigé par Réveil Communiste
Masaccio, Florence, le paiement du tribut
Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)
Nous vivons avec les Européens et les Nord-Américains dans un Empire, qui perçoit aux dépens de ses alliés et sur le reste du monde un tribut considérable. Mais cette réalité est niée par les intéressés, qui se prétendent tous libres, égaux et fraternels – et même sororaux - et n’apparaît nulle part dans leur description du monde, y compris dans les tableaux des flux économiques. Alors comment l’Empire s’impose-t-il, sans que personne ne semble s’en apercevoir ou rien trouver à redire ?
Pour commencer, les États-Unis, ou plutôt leurs monopoles privés qui participent au complexe militaro-industriel vendent des armes à leurs alliés, à un prix défiant toute concurrence … par son excès ! Armes qui comme la guerre d’Ukraine l’a révélé, sont fragiles, peu fiables, inutilement sophistiquées, mal testées sur le terrain, et donc largement surfacturées et grevées de commissions. C’est un aspect très important du tribut impérial, mais ce n’est pas le seul ni sans doute le plus important.
Ensuite, ils protègent par l’instrumentalisation extraterritoriale de leurs tribunaux la situation des capitalistes américains, et visent à briser toute entreprise de taille mondiale montante qu’ils ne contrôlent pas. En ce moment, ce sont les entreprises chinoises qui sont dans la ligne de lire. Ils ont empêché ainsi à tour de rôle la montée au premier plan d’économies concurrentes, ils l’ont fait pour le Japon, l’Allemagne, la France, et aussi de leurs amis Coréens du sud et Taïwanais.
Mais ce qui est vraiment crucial, c’est que les États-Unis peuvent se procurer tout ce qu’ils veulent sur le marché mondial en échange de dollars, qu’ils leur suffit d’émettre ex-nihilo, et c’est le seul pays qui peut agir ainsi, en exportant sur le reste du monde une partie de l’inflation qui en découle (l’autre partie se manifestant par l’envolée des cours de bourse et de l’immobilier). En ce sens ils peuvent continuer à financer n’importe quelle guerre, tant que leurs dollars sont acceptés comme moyen de paiement partout sans perdre leur valeur malgré leur abondance (l’interpénétration des firmes transnationales des deux cotés de l’océan et la similitude des coûts de production lie l’euro au destin du dollar et lui permet de participer aux bénéfices provisoires cette création monétaire illimitée).
Ils peuvent ainsi, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.
Un considérable tribut en nature est fourni en outre à l’Amérique du Nord et à L’Europe par l’émigration des cerveaux et de la force de travail originaire du Sud. Prélèvement direct et gratuit sur ses ressources humaines du Sud qui permet essentiellement au monde riche de payer le travail de ses salariés en dessous de sa valeur, le coût du renouvellement des cohortes de travailleurs étant externalisé dans le reste de monde. C’est de loin la forme majeure du pillage du Tiers Monde à l’heure actuelle. Indépendamment des questions humanitaires, il est certain que lutter pour la libéralisation des migrations, c’est en réalité favoriser le statu-quo impérialiste. Ce prélèvement est complété par l’exploitation de la force de travail de la périphérie sur place dans les entreprises délocalisées ou sous-traitantes, ce qui permet aussi d’importer des produits de consommation de base, et de diminuer encore davantage la valeur de la force de travail métropolitaine.
Cette interpénétration de la force de travail entre les marges, la périphérie et le centre de l’Empire facilite le contrôle du personnel politique dans les pays dépendants, par formation, sélection, intimidation, lawfare, corruption, et la création par l’intermédiera des ONG d’un milieu local rémunéré directement ou indirectement, favorable au relai de l’influence de l’Empire, qui oriente leur politique intérieure et qui à l’occasion sert de masse de manœuvre pour des coups d’État, comme en Ukraine en 2014.
Il y a bien sûr aussi les formes les plus visibles de la perception du tribut par le contrôle économique et militaire direct des approvisionnements en énergie et en matières premières stratégiques (gisements, et voies de communication) La liste des pays ayant fait l’objet d’ingérences militaires ou terroristes depuis un demi siècle est éloquente (Algérie, Irak, Libye, Venezuela, Angola, Iran, Russie …)
Cette pression militaire directe est complétée par l’utilisation du terrorisme direct ou manipulé pour semer le chaos : cette menace pèse sur tous les pays qui veulent s’affranchir des règles arbitraires de l’Empire – c’est bien le sens de l’attentat de Moscou du 22 mars dont l’inspiration provient sans doute moins d’Ukraine que directement des États-Unis.
Les sanctions internationales complètent le tableau, avalisées ou non par l’ONU, et leur relai dans l’appareil judiciaire international et extraterritorial, qui si elles échouent lorsqu’elles sont imposées à des pays continents, causent un préjudice considérable et des effets létaux à grande échelle dans des pays plus petits (Corée, Cuba, Venezuela, Iran, Irak, Afghanistan etc).
Et enfin lorsque tous ces procédés ont échoué à mettre au pas les nations qui rechignent à entrer dans les rangs, l’empire se décide à la guerre directe, qui est clairement annoncée, contre la Chine, l’Iran, la Corée, et qui est commencée contre la Russie.
Dans la seconde partie, nous expliqueront comment le système impérial est intrinsèquement lié au développement actuel des rapports de production capitalistes.
GQ, 8 avril 2024, à suivre
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La pyramide de Ponzi américaine, Par Luniterre
C’est le genre d’article assez amusant par sa prétention à réinventer le fil à couper le beurre « impérialiste » et précisément assez drôle en ce qu’il fait carrément passer le fil à côté de la motte…
L’impérialisme, qu’il soit US ou autre, c’est d’abord, et même par définition, le « stade du suprême » du capitalisme, et donc, à la base, encore et toujours, du capitalisme…
A la base, c’est donc l’élargissement du capital investi dans la production par extraction de la plus-value, précisément générée par le travail productif humain.
Ce qui caractérise l’impérialisme, fondamentalement, c’est donc son caractère « international », par l’exportation des capitaux afin de leur élargissement là où les conditions sont les plus favorables, c’est-à-dire généralement dans les pays les plus pauvres, au départ, en retard de développement, donc.
L’impérialiste empoche donc déjà la plus-value initialement créée par le travail productif in situ, à laquelle vient s’ajouter, le plus souvent, la plus-value « extra » du fait de l’exportation des produits vers des marchés plus « riches », dans les pays dits « développés », avec différence conséquente sur le prix de revente.
Dans cette affaire, qui est la définition de base du capitalisme à son stade impérialiste, il n’y est donc jamais question de creuser une dette abyssale et irremboursable, ce qui est, par définition, l’antithèse du capitalisme, en termes de « développement économique » !
Si « dette » il y a dans le processus impérialiste, c’est éventuellement celle de la mise de fonds dans l’affaire, qui peut être complétée, voire même, complètement assurée par des crédits bancaires, mais qui ne sont jamais qu’une anticipation sur la réalisation de la plus-value à venir.
Il n’y a donc pas d’accumulation de la dette au sens où elle se produit actuellement avec l’économie US, qui ne peut donc plus être qualifiée, par définition, d’impérialiste.
Par contre le processus actuellement résumé dans ce bref article de Gilles Questiaux est bien un des aspects du processus actuel de banco-centralisation de l’économie « mondialisée », effectivement encore sous la férule dominante des USA, et plus précisément, de sa Banque Centrale, la Fed.
Une bonne occasion, néanmoins, grâce à ce ratage comique du « fil de Questiaux », de relire le petit bouquin de Lénine et de chercher à aller plus loin pour comprendre l’évolution de l’économie mondialisée au XXIe siècle.
Un aperçu général de la situation actuelle de « transition » de l’impérialisme vers le banco-centralisme :
Une réédition du livre de Lénine, « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », est en ligne à la suite de l’article, au format PDF téléchargeable.
Pour aller plus loin sur la formation du banco-centralisme :
Récent sur le sujet :
NOUVEAU :
PS : Accessoirement, on ne peut pas véritablement parler de « pyramide de Ponzi » pour la dette US, au sens ou le profit qui en est tiré par les banco-centralistes, pseudo-« capitalistes », ne provient pas d’investissements « détournés » mais tout simplement de la « planche à billets » électronique de la Fed, avec laquelle ne joue que le Conseil des Gouverneurs, véritable aréopage des nouveaux princes de ce monde actuel du XXIe siècle !
Une « pyramide de Ponzi » est vouée à s’effondrer, tôt ou tard, le principe étant que ses initiateurs espèrent toujours s’échapper du système qu’ils ont créé avec l’essentiel de leur « butin » avant que la pyramide ne s’effondre, et quitte à provoquer l’effondrement, évidemment, une fois leur forfait accompli.
Alors que la dette banco-centralisée reste perpétuellement renouvelée et élargie sans être jamais remboursée, et sans mettre pour autant le système qu’elle protège en faillite, tant que la complicité entre profiteurs continue : et il n’y a aucune raison, à priori, qu’elle s’arrête, sauf révolution… !
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dimanche 7 avril 2024, par Luniterre
Après une première réponse à "CLASSE BOURGEOISE : LES PARASITES DE LA SOCIÉTÉ ?" (https://youtu.be/VRNTZflvaR4 et http://mai68.org/spip2/spip.php?article18058#forum14580
Voici donc une réponse à "COMMENT LES BOURGEOIS NOUS EMPOISONNENT LA VIE - Nicolas Framont" (https://youtu.be/_MfbgkePqTg et http://mai68.org/spip2/spip.php?article18070)
Lutte des classes :
Framont : « …c’est toujours quelque chose d’actualité et c’est encore plus d’actualité qu’au moment où ça a été théorisée c’est ça qui est intéressant avec la lutte des classes, et triste en même temps que du coup ce soit un concept qu’on associe au 19e siècle. C’est que quand on regarde la division entre capital et travail en France elle est plus forte que au 19e siècle au moment où Marx et Engels l’ont théorisé, même si ce n’étaient pas les seuls, mais ce qu’était la lutte des classes comme moteur de l’histoire, et actuellement la société française et d’ailleurs c’est le cas au niveau mondial, elle est vraiment fondamentalement divisés entre ceux qui travaillent ou ceux qui devraient travailler et qu’ils n’y arrivent pas et ceux qui possèdent les moyens de production et donc en fait pour moi c’est un prisme de compréhension du réel qui est très riche et qui permet de comprendre beaucoup de choses, beaucoup de choses de notre société, donc c’est pour ça que nous c’est un concept contente d’activer parce qu’il est très, très opérant pour comprendre et notre vie politique et les situations quotidiennes qu’on peut vivre également.
— Donc pour toi Marx est toujours d’actualité dans cette analyse sociale. Est ce que tu peux m’expliquer, puisque on entend toujours parler de lutte des classes, tout ça… Mais concrètement c’est quoi ? Comment ça se définit ? C’est quoi cette théorie et finalement comment derrière elle s’applique, toujours aujourd’hui, selon toi ?
— Bah, la lutte des classes déjà ça dépasse notre propre… Il y a la lutte des classes dans le système capitaliste actuel. Bon, ce que Marx et Engels disent, c’est que la lutte des classes c’est un moteur de l’histoire et qu’en fait les… On est dans une suite de régimes politiques et économiques qui se définissent par des luttes entre dominants et dominés. Pour ce qui est de la période dans laquelle on vit qui s’est ouverte à la fin du XVIIIe siècle et dans laquelle on est encore, ben c’est une période qui est caractérisé par l’existence du système capitaliste qui… Le système capitaliste, il marque la division entre ceux qui possèdent les richesses, ceux qui possèdent les outils production, et ceux qui travaillent et qui n’ont quasiment que ça… Et donc à cette division elle fait beaucoup de choses, c’est à dire que ceux qui possèdent dirigent le travail des autres et en tirent les fruits. Et moi je pense c’est ça qui permet de… C’est pour moi la définition qui est la plus opérante et la plus claire… »
Assez juste comme définition de la lutte des classes, mais c’est donc néanmoins parler pendant plus d’une heure du capitalisme sans jamais le définir réellement, et pour cause !
La lutte des classes, même ainsi définie, est évidemment caractéristique de toute société de classes, de toute société fondée sur un système de domination de classe, et non pas spécialement du capitalisme.
Ayant escamoté au départ la définition du capitalisme, il est simple, ensuite de tout remettre sur le compte de ses différentes formes, sans réelle analyse de son évolution, au-delà du simple « aujourd’hui, c’est encore pire qu’hier… », qui évite, en réalité de constater l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe au XXIe siècle !
Entre autres contre-vérité à ce sujet, dire que le capitalisme était « atténué » dans la période d’après-guerre est évidemment une absurdité, alors qu’il était au contraire encore en pleine ascension et sur le point d’atteindre son « apogée », ce qu’il a fait au milieu des années 70, en France, et dans une grande partie du monde occidental.
Dans ce type de période, faire un peu de « social » en redistribuant une partie de la plus-value relative aux salariés, c’est précisément un moyen, et même le meilleur, de maintenir et de prolonger l’élargissement du capital. (Cf. Grundrisse).
Dans l’analyse de Framont il y a donc une quantité de lacunes et de confusions typiques de cette démarche classique du pseudo-« marxiste », mais il y a néanmoins quelques observations concrètement utiles, ici et là, comme une bonne critique de la prétendue « démocratie parlementaire », entrecoupées de passages qui frisent le comique, quand il passe du « radicalisme » à l’auto-entreprise, puis de l’auto-entreprise à l’ « autogestion », conçue essentiellement comme « actionnariat des salariés », pour finir par l’expropriation des actionnaires : une nouvelle version des « expropriateurs expropriés », par eux-mêmes !
Mais quoi qu’il en soit, c’est déjà oublier ce « détail » que la plupart des boîtes significatives sont « mondialisées » en tant que filiales de tel ou tel groupe, ce qui implique d’exproprier tout ou partie du groupe.
C’est la difficulté la plus évidente pour ce genre de « projet autogestionnaire », mais pas la seule, ni même la plus importante : le développement d’une entreprise moderne, quelle que soit sa finalité sociale, passe par le renouvellement rapide et quasi-constant de son capital fixe. Et ce renouvellement ne dépend pas que de la seule volonté des « actionnaires », fussent-ils salariés et « gérants démocratiques » ou « autogérants », mais bien du financement des crédits, et donc actuellement du système banco-centraliste.
Une alternative au système actuel de domination de classe, qui est banco-centraliste, pour l’essentiel, même si souvent encore « capitaliste », pour la forme, passe donc par le contrôle démocratique de la source du pognon, de la création monétaire par le crédit, et donc par le contrôle démocratique du crédit.
C’est donc en ce sens qu’il s’agit bien d’un rapport de force politique global, et non pas d’une sorte de « réformisme de l’actionnariat salarié », « friotiste », « framontiste » ou autre…
A l’époque du banco-centralisme, un changement du rapport capital-travail passe d’abord par le contrôle du cycle de renouvellement du capital fixe.
Luniterre
POUR ALLER PLUS LOIN AU SUJET DU BANCO-CENTRALISME
Concernant la formation du banco-centralisme :
Cinq différences essentielles entre l’époque de Marx et la nôtre (Nouvelle édition)
Concernant l’expansion actuelle du banco-centralisme :
Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?
http://cieldefrance.eklablog.com/nouvelle-reponse-a-nicolas-framont-a215653377
100% d’accord avec l’essentiel du propos
du Pr Perronne !
Cliquer ici pour télécharger la vidéo
Egalement: https://crowdbunker.com/v/vgvScTcRNS
C’est donc l’occasion de préciser que la classe banco-centraliste a bien une galerie de « visages », dont ceux de l’OMS, bien identifiables.
A cette précision près, encore, malheureusement, qu’il se fait encore bien des illusions sur la bonne volonté de nos « élus », qu’elle soit sollicitée ou non !
Luniterre
Récent sur le thème du banco-centralisme:
VOIR ÉGALEMENT :
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POUR CEUX QUI SONT A PARIS
CE SAMEDI:
Chères amies, Chers amis,
C’est l’horreur absolue pour les Palestiniens de Gaza.
Vous avez sans doute pris connaissance du terrible massacre de l’hôpital Shifa où l’armée israélienne a exécuté plus de 300 personnes, soignants, blessés, femmes et enfants compris, en deux semaines de siège, en a enlevé au moins autant, dont bon nombre de médecins qui ont disparu, et a totalement détruit le plus grand complexe hospitalier de la bande de Gaza.
On a retrouvé des cadavres ligotés, des ossements d’enfants, et les familles continuent à rechercher leurs proches décédés, enfouis et éparpillés sous la terre et le sable par les bulldozers israéliens.
L’aviation israélienne a également assassiné 7 personnes, dont cinq internationaux de l’ONG World Central Kitchen et deux travailleurs palestiniens (possédant aussi la nationalité états-unienne pour l’un, canadienne pour l’autre) lundi soir, dans le centre de la bande de Gaza. Il s’agissait d’un convoi de nourriture qui avait pourtant signalé son passage à Israël.
Malgré le vote du conseil de sécurité de l’ONU, malgré la colère de milliers d’Israéliens qui manifestent et bloquent les routes pour exiger un accord sur la libération des otages et le départ de l’actuel gouvernement, les fascistes au pouvoir en Israël bombardent et exécutent aveuglément, tout en continuant à bloquer des centaines de camions d’aide à la frontière égyptienne.
Il faut dire que pas une seule sanction n’a été prise à ce jour par nos dirigeants, qui continuent au contraire à faire du commerce, y compris d’armement, avec Israël.
C’est pourquoi nous n’avons pas le droit de rester chez nous. Nous devons amplifier notre pression, en montrant notre colère dans toute la France
À PARIS, NOUS VOUS APPELONS À VOUS JOINDRE À NOTRE RASSEMBLEMENT CE SAMEDI 6 AVRIL À 14 H 30 À LA FONTAINE DES INNOCENTS
(Métro-RER Châtelet/Les Halles - Angle de la rue Pierre Lescot et de la rue Berger)
Amicalement,
PS : Nous vous signalons cette action pour dénoncer le mépris du journal Libération pour la famine des Palestiniens à Gaza :
https://europalestine.com/?s=LIBERATION&submit=Rechercher
En réponse à un article sur le sujet des cryptomonnaies en Chine, cité sur VLR, En réponse à un article sur le sujet des cryptomonnaies en Chine, cité sur VLR, https://fr.cryptonews.com/news/impact-chine-marche-cryptomonnaies.htm, mais qui contient essentiellement une suite d'approximations et même, d'inexactitudes.
Cet article date déjà un peu, mais ce n’est donc pas le seul problème avec...
Au moins, c’est donc l’occasion d’une remise à jour sur le sujet « Bitcoin en Chine », et tant qu’à faire, voici l’essentiel de ce qu’il en ressort :
Le Bitcoin n’a jamais été réellement strictement interdit, en tant que tel, en Chine (*). Ce qui est interdit et concrètement réprimé, c’est l’activité de « minage » des Bitcoins, dont la Chine était rapidement devenue la première base mondiale, en raison, notamment, du faible coût de l’énergie, dans ce pays.
Ce qui est également interdit, c’est la constitution légale de plateformes d’échange de Bitcoins, domaine, là aussi, où la Chine s’était rapidement hissée au premier rang.
Officiellement la raison est double : l’instabilité du Bitcoin, et son impact écologique en termes d’énergie électrique mobilisée.
En réalité, l’inconvénient majeur pour la finance chinoise c’est évidemment que la cryptomonnaie mobilise surtout une très grande partie de l’épargne populaire, et surtout « classe moyenne », issue des « joint ventures » financées US, au détriment des bourses chinoises, des « valeurs » chinoises, vers lesquelles toute la réglementation est faite, depuis des décennies pour contraindre cette épargne à s’y concentrer, ce qui a permis, dès les années 90, un « grand bond en avant », bien réel, celui-là, et heureusement moins sanguinaire que l’original, dans l’accumulation du capital financier chinois.
Mais en réalité, si tout est fait, et avec succès, pour limiter la circulation du Bitcoin en Chine (réduction de 60%), il n’est donc pas interdit d’en détenir ni d’en échanger, à titre privé, et/ou, éventuellement, en passant par des organismes « étrangers », pourvu qu’ils n’aient pas réellement d’« interface » directe en Chine.
Jusqu’à présent la « légalité » de cette détention était donc douteuse, et en pratique, devenue inexistante, le « propriétaire » de Bitcoin ne voyant donc sa « propriété » protégée par aucune loi, n’avait donc aucun recours en cas de « vol » ou autre litige au sujet de cette « valeur ».
Contrairement à ce que prétendent remarquer la plupart des articles français sur le sujet, dont celui ici cité, il n’y a donc aucune contradiction entre la nouvelle loi sur la « légalité » du Bitcoin et les interdictions précédentes, maintenues.
Comme le plus souvent, en matière de bizness, la loi vient s’adapter à la fois à la réalité du terrain et à la politique de l’autorité financière, qui évolue donc, en fonction des nécessités, qui restent tout à fait, et même plus que jamais, celles du banco-centralisme.
Ne pouvant totalement éradiquer le Bitcoin, la « realpolitik » consiste donc à le récupérer, et idem aux USA, comme on peut le voir ces derniers mois.
L’évolution de la politique de l’autorité financière, en Chine, suit, en la matière, celle qui se produit, depuis quelques mois, aux USA, en matière de réglementation du marché des cryptomonnaies, et principalement, du Bitcoin.
Et là-bas aussi, elle ne fait que s’adapter à la réalité du terrain, même si c’est donc, précisément pour en reprendre le contrôle au profit du système en voie de banco-centralisation avancée, ce que n’avaient semble-t-il pas vraiment prévu les « initiateurs » du Bitcoin, en théorie partisans de l’ultralibéralisme le plus absolu, « défiant », en quelque sorte, la base même du pouvoir des Banques Centrales !
En réalité, l’attractivité du Bitcoin, « contrebalancée », en partie, par la nécessité de compétences techniques élevées nécessaires à une bonne maîtrise des processus « blockchain » a donc rapidement donné naissance, outre le Bitcoin lui-même, à toute une série de « produits dérivés » tout à fait comparables à ce qui se fait dans les autres domaines, plus « classiques » de la finance et qui aboutissent donc à « trader » sur le cours des Bitcoins ou d’autres cryptomonnaies sans en être réellement « propriétaire », et donc, sans avoir a intervenir dans le système de la « blockchain », dans le « minage de Bitcoins », etc…, et tous processus qui exigent des compétences techniques et informatiques particulières, et pas forcément accessibles à l’épargnant modeste, mais néanmoins avide de tenter de « valoriser ses économies ».
A travers ces « produits financiers » le Bitcoin est donc finalement devenu un « produit financier » comme un autre, perdant, de par le fait, son caractère initial « marginal » et prétendument « indépendant du système ».
Les premiers « produits dérivés » du Bitcoin sont pratiquement apparus sur le marché dès l’origine, mais ils sont néanmoins restés précisément, comme le Bitcoin lui-même, sur des marchés « marginaux », c'est-à-dire non « tradés » ni côtés en bourse.
Mais cela a déjà changé aux USA en 2021, avec la « légalisation », au sens de l’autorité financière US, des « ETF à terme », sur le Bitcoin. Mais la majorité des « affaires » se faisant au quotidien sur des « ETF au comptant », dits « ETF spot », qui suivent au plus près le cours du Bitcoin, la pression était forte, de la part des instituts d’investissement, dont Black Rock, pour « légaliser » le trading de ces « ETF spot ». C’est désormais chose faite, depuis Janvier 2024, menant à un transfert assez massif vers ces « ETF spot » des investissements attirés par le Bitcoin.
L’ETF « IBIT » de Black Rock se taillant d’entrée de jeu la part du lion…
En moins de trois mois la valeur totale des ETF représente déjà plus de 4% de la valeur totale des Bitcoins et cette part continue de progresser quasiment heure par heure.
Globalement, cela a porté le cours du Bitcoin vers de nouveaux sommets, avec toutefois des « à coups » caractéristiques qui semblent désormais nettement provenir du marché des ETF. De sorte que ce ne sont plus, désormais, pour de nombreux observateurs, les cours de l’ETF qui suivent les cours du Bitcoin, mais plutôt carrément l’inverse.
En « s’intégrant » aux marchés financiers classiques, le Bitcoin, malgré son « originalité », en subit donc désormais la loi, qui est celle du banco-centralisme.
Avec l’achèvement, à relativement court terme, du « minage » des derniers Bitcoins restant encore à mettre en circulation, il est probable que cette tendance s’accentuera et que le système Bitcoin finira par s’intégrer totalement dans le système des monnaies numériques de Banque Centrale, dont il ne sera plus, s’il existe encore, qu’une « variété » particulière, éventuellement conservée pour le spectacle…
En ce qui concerne la Chine, la « tendance » suit une voie assez « parallèle » et même « convergente » par bien des aspects.
La « realpolitik », comme bien souvent en Chine, en matière de « récupération », de concentration et d’accumulation financière, passe donc d’abord par Hong Kong, qui a de nouveau « légalisé », au printemps 2023, le trading des Bitcoins sur sa place financière, et donc évidemment accessible autant aux chinois « continentaux » qu’aux investisseurs étrangers, selon une tradition financière remontant carrément à l’ère maoïste « primitive »...(**)
Et donc évidemment, la prochaine étape, attendue incessamment, selon la presse financière, devrait être l'introduction des « ETF spot » sur cette même place de Hong Kong.
Remettant ainsi à « égalité », ou à peu près, l'attractivité, en matière d'importation de capitaux, de l'économie financière chinoise par rapport à sa concurrente US, d'une part, et enclenchant surtout, pour le compte de la Banque Centrale de Chine (PBoC), le même processus d'intégration et de contrôle de la part énorme de l'épargne populaire qui reste encore investie dans le Bitcoin, quitte à la voir à nouveau remonter, mais sans le « minage » et sans l'intermédiaire des plateformes d'échange plus ou moins hors contrôle.
A travers le contrôle du marché des produits dérivés, la Banque Centrale Chinoise pourra ainsi continuer le développement de sa propre monnaie numérique, totalement sous contrôle, et à terme, carrément hégémonique, comme moyen d'imposer partout et en toutes choses, le « crédit social ».
Luniterre
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(* https://siecledigital.fr/2021/05/20/chine-reglementation-cryptomonnaies/ )
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/
Autres liens utiles sur le sujet:
CHINE:
https://www.bsi-economics.org/825-chine-role-central-crypto-monnaies-bp
https://siecledigital.fr/2021/05/20/chine-reglementation-cryptomonnaies/
https://www.bbc.com/afrique/monde-58683250
https://journalducoin.com/bitcoin/bitcoin-crypto-bien-propriete-hong-kong-gatecoin/
https://fr.cointelegraph.com/news/china-issues-warning-to-public-after-recent-rise-in-bitcoin-price
https://www.coindesk.com/fr/consensus-magazine/2024/02/05/china-never-completely-banned-crypto/
https://journalducoin.com/bitcoin/bientot-etf-bitcoin-comptant-made-in-hong-kong/
https://www.cointribune.com/les-etf-bitcoin-arrivent-bientot-en-chine/
USA:
https://www.bbc.com/afrique/articles/ckr885z7je9o
https://journalducoin.com/bitcoin/etf-bitcoin-comptant-approuve-sec-fini-par-ceder/
https://journalducoin.com/bitcoin/etf-bitcoin-comptant-blackrock-pourrait-bientot-eclipser-gbtc/
SUR WIKIPÉDIA L'HISTOIRE DE L’HÔPITAL AL-SHIFA
S'ARRÊTE AINSI, AU 22/04/2024:
Le 22 novembre, Israël arrête Mohammed Abou Salmiya, directeur général de l'hôpital - qui a toujours nié que l’hôpital serait utilisé par le Hamas - alors qu’il tentait d'évacuer vers le sud de la bande de Gaza via un corridor humanitaire ouvert par Tsahal, ainsi que cinq autres personnels de santé, pour être interrogés par les services de renseignement de Tsahal15.
L’armée israélienne assiège à nouveau l'hôpital Al-Shifa en mars 2024, où des milliers de Gazaouis sont réfugiés depuis des semaines, affirmant rechercher des commandants du Hamas et du Jihad islamique. Elle lance un raid, appuyé par des chars et des bombardements aériens, à partir du 18 mars. Selon le témoignage d'un membre du personnel soignant : « Nous avons été prévenus que toute personne qui s’aventurait dehors serait prise pour cible par des tireurs d’élite. Nous ne pouvons pas sortir pour secourir les victimes dans la cour. Des familles qui ont tenté d’évacuer l’hôpital ont été ciblées. Il y a des morts. Nous sommes assiégés. Sans eau ni électricité. Ils nous ont littéralement coupé du monde extérieur16. » Le 22 mars, alors que les opérations sont toujours en cours, l'armée israélienne affirme avoir tué ou capturé des centaines de « terroristes » en quatre jours de combats. Treize patients sont morts depuis le début de l’incursion, parmi lesquelles quatre personnes placées sous respirateur dans l’unité de soins intensifs, après que l’électricité a été coupée. Le 22 mars, l'armée israélienne menace de dynamiter l’établissement si les réfugiés et patients qui s'y trouvent encore n'évacuent pas. La défense civile et le Croissant-Rouge indiquent ne pas être en mesure de répondre aux appels à l’aide de la population, toute la zone étant bouclée par Tsahal et les alentours bombardés16.
https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4pital_Al-Shifa
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LA SUITE DE L'HISTOIRE, TELLE QUE DÉCRITE
PAR LE TRÈS SIONISTE "LIBÉRATION":
Gaza : l’hôpital Al-Shifa réduit à néant
par l’armée israélienne
Moyen-Orient31 mars 2024
En se retirant de l’établissement de santé après deux semaines de siège, les forces armées israéliennes ont laissé derrière elles des corps en décomposition et d’immenses destructions.
par Léa Masseguin
publié le 1er avril 2024 à 19h36
Larguer de l’aide humanitaire sur la bande de Gaza tout en livrant des armes à Israël. Le paradoxe de la guerre qui se joue dans l’enclave assiégée se résume en une image, publiée ce lundi 1er avril par l’Agence France Presse. Une dizaine de colis suspendus à des parachutes viennent d’être lâchés par des avions occidentaux à quelques kilomètres de l’hôpital Al-Shifa, que l’armée israélienne vient de transformer en un gigantesque champ de ruines.
Après quatorze jours de siège, loin des regards des journalistes et des humanitaires, Tsahal a achevé ce lundi 1er avril son opération d’envergure dans le plus grand centre hospitalier de l’enclave, dans la ville de Gaza. Le 18 mars, elle avait lancé un assaut «ciblé» sur ce vaste établissement, accusé d’abriter des commandants du Hamas et du Jihad islamique. L’annonce du retrait a immédiatement provoqué un afflux de plusieurs centaines de personnes vers le complexe médical, qui a accueilli jusqu’à 50 000 déplacés. Ces femmes et ces hommes espéraient y retrouver leurs proches disparus ou récupérer des affaires abandonnées de manière précipitée lors de leur fuite.
«Tués ou morts de faim»
Au lieu de cela, les Gazaouis ont découvert des scènes d’apocalypse dignes de celles des batailles d’Alep ou de Mossoul. L’hôpital Al-Shifa, créé en 1946 pendant le mandat britannique et d’une capacité de 700 lits, a été réduit à néant par l’offensive terrestre et les frappes aériennes. Les bâtiments ont été détruits, calcinés ou pulvérisés. Des images montrent des cadavres en décomposition, dévorés par les insectes, qui gisent encore sur le sol au milieu des montagnes de gravats. Des hommes font des va-et-vient dans l’établissement avec des civières. D’autres hurlent leur douleur au milieu de la foule. Selon des médecins et des civils présents sur place, une vingtaine de corps ont été retrouvés, dont certains semblent s’être fait rouler dessus par des véhicules militaires.
Des témoins ont affirmé que certains individus avaient été menottés avant d’être tués. «Certains membres du personnel médical ont été tués, torturés ou détenus. Surtout, ils ont été assiégés pendant deux semaines sans aucun matériel médical, ni même de nourriture ou d’eau, a déclaré Raed al-Nims, porte-parole du Croissant-Rouge palestinien. Nous n’avons pas encore de chiffres définitifs, mais il ne fait aucun doute que de nombreux civils ont été tués soit directement par les forces d’occupation israéliennes soit morts de faim.» Dimanche, l’Organisation mondiale pour la santé indiquait que 107 patients dépourvus de soins médicaux, dont quatre enfants, se trouvaient encore dans l’hôpital Al-Shifa et que 21 autres étaient morts depuis le début du siège. Selon le gouvernement du Hamas, qui a appelé la Cour internationale de justice à enquêter sur ces «crimes», environ 400 Palestiniens ont été tués lors de cette opération. Parmi eux, la docteure Yusra Al-Maqadma et son fils Ahmed Al-Maqadma.
MAIS POUR L’ARMÉE ISRAÉLIENNE,
CETTE "OPÉRATION" EST:
«l’une des plus réussies de la guerre jusqu’à présent»
C'EST CE GENRE DE "RÉUSSITE" QUI PLAIT A BHL,
ET DONT IL FAIT L’ÉLOGE DANS SON DERNIER "OUVRAGE",
"Solitude d'Israël",
QU'IL VA TENTER DE NOUS REFOURGUER
JEUDI 4 AVRIL A LYON...
RÉSERVONS LUI DONC L'ACCUEIL QU'IL "MÉRITE"...
https://europalestine.com/2024/04/01/non-a-lapologie-de-terrorisme-par-bhl-a-lyon-ce-jeudi/
http://collectif69palestine.free.fr/spip.php?article1646
LAST BUT NOT LEAST, +7 HUMANITAIRES D'UNE ONG US ASSASSINÉS:
GAZA - 2 avril 2024
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SUITE à "Moscou: Les terroristes du Crocus, faux "islamistes", vrais tueurs à gages d'un jour!"
En conclusion d’un récent article sur le sujet,
Moscou: Les terroristes du Crocus, faux "islamistes", vrais tueurs à gages d'un jour!
il y a quelques jours, nous écrivions donc sur Ciel de France :
« Évidemment la question reste posée, même si ces criminels étaient essentiellement en mission pour le régime ukronazi de Kiev et ses sponsors, principalement US, de savoir si l'EI en tant que tel a ou non une part dans l'organisation de ce crime.
Il a de toute façon une part essentielle de responsabilité, du fait d'avoir cautionné, même si par absence de réaction crédible, la "revendication" qui en a été faite. Ce n'est évidemment pas la première fois que ce type d'organisation s'attribue de manière "opportuniste", au sens charognard du terme, les actions terroristes des autres.
Mais ici l'EI rend donc exactement à l'Occident le "service" dont il a besoin, et en ce sens on peut donc considérer que, politiquement au moins, cet attentat horrible est bien, comme on l'a déjà vu, une "coproduction" USA-Ukraine-EI: "Le Triangle de la Mort"! »
Le sujet de l’article était donc cette petite « révélation », pourtant on ne peut plus visible sur leur « photo de groupe » sur la scène même du crime, que les « terroristes islamistes » n’étaient que les « islamistes d’un jour » et certainement même pas des musulmans convaincus, agissant pour la « foi », fût-ce une forme de « foi » particulièrement fanatique et même sanguinaire.
A l’occasion du récent communiqué du Comité d’enquête, dont les journaux occidentaux, pour une fois, ont assez bien traduit l’essentiel, même si pour tenter d’en dénigrer la pertinence, il était intéressant d'entreprendre une lecture de la presse russe du même jour sur le sujet.
Et en complément, une brève étude comparative des deux versions, française et russe, de la notice Wikipédia sur le sujet.
La version russe, nettement plus « factuelle », ce qui est normalement la fonction d’une encyclopédie, du reste, donne une brève présentation à caractère biographique des protagonistes, dont les quatre criminels tueurs.
Il en ressort nettement que ce sont quatre paumés, socialement marginalisés, sans rapport particulier avec la religion, même « intégriste », sauf à la rigueur le supposé « chef » du commando, dont le frère serait mort en Syrie pour le compte de l’EI, il y a déjà quatre ans. Mais même celui-là n’était manifestement pas décidé à mourir en « martyr de la cause islamiste » et espérait donc bien se tirer en Ukraine où, avec ses complices, ils étaient supposés être attendus et accueillis en « héros », selon leurs dires, et profiter de leur paye de tueurs à gages.
En un sens, et c’est déjà ça, il est loin le temps où les paumés de toutes sortes émigraient par millers vers les « bases » de l’EI, prêts à sacrifier leur vie simplement pour la gloire éphémère du « martyr » médiatiquement « passé à la trappe » des affaires anciennes, quelques heures ou quelques jours plus tard.
Dans le cas du Crocus, la piste des commanditaires semble toujours mener vers l’Ukraine, d’où venait l’argent et donc vraisemblablement, les ordres. C’est aussi vers l’Ukraine que les terroristes ont donc tenté de se « replier », prenant le risque majeur d’être interpellés en route, et cela reste inexplicable s’ils n’avaient pas réellement l’espoir d’une récompense significative, du moins, dans leur esprit limité.
Mais pour ce qui est de la préparation logistique et « technique » de cet attentat, elle semble bien avoir eu lieu essentiellement en Turquie, sans pour autant que la responsabilité de ce pays puisse être incriminée dans cette affaire, où la majorité des « intervenants », dans la pratique monstrueuse, sont originaires du Tadjikistan. Il s’avère que la Turquie « abrite », mais pas forcément de son plein gré, des filières de passage entre le Tadjikistan et la Russie. Et le Tadjikistan, lui-même, fait son possible pour ne pas se retrouver « noyauté » par ce qui reste de l’EI, en Asie Centrale, et qui se cache derrière le sigle EI-K, supposément « Afghan ». Ces jours derniers, une dizaine de personnes ont été arrêtées au Tadjikistan, dans le cadre de l’enquête sur le Crocus, et près de 150 en Turquie, dans une rafle consécutive, mais dont plusieurs dizaines pourraient être en lien avec l’affaire du Crocus.
Mais qu’en est-il en réalité de ce groupuscule terroriste, certes « né » sur les terres afghanes, mais qui en a été violemment expulsé par les Talibans, ce que les médias occidentaux "oublient" systématiquement de mentionner ? En réalité il semble donc essentiellement subsister à l’état de réseaux dans une partie de la population tadjike, qui a tendance à migrer vers d’autres pays, en raison de ses difficultés sociales. Comme le montrent les « portraits » des terroristes du Crocus, il s’agit d’éléments davantage attirés par quelques subsides que par la religion. Autrement dit, ce « réseau » EI-K lui-même existe essentiellement par des subsides « externes », du genre provenant des commanditaires du crime du Crocus, qui ont donc leur propre agenda criminel dans le cadre des affrontements géostratégiques en cours. Ce réseau EI-K n’agit donc contre la Russie que parce que d’autres intervenants dans ces affrontement ont les moyens de le financer et de le diriger en fonction de leurs propres objectifs, même s’ils ont, pour le spectacle médiatique occidental, suffisamment d’apparences « islamistes » pour être « officiellement » revendiqués par les restes de l’EI-K.
C’est donc bien dans ce contexte que l’on a vite été tenté d’écrire :
« …l'EI rend donc exactement à l'Occident le "service" dont il a besoin, et en ce sens on peut donc considérer que, politiquement au moins, cet attentat horrible est bien, comme on l'a déjà vu, une "coproduction" USA-Ukraine-EI: "Le Triangle de la Mort"! »
Sans avoir employé une formule aussi radicale, il se trouve néanmoins que dès le 24 mars Maria Zakharova, porte parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, publiait sur le site «Комсомольская правда» une analyse resituant précisément le contexte géopolitique dans lequel l’attentat du Crocus a pu se produire.
Comme chacun pourra le voir, c’est bien la trame sur laquelle se noue précisément ce que nous avons appelé « Le Triangle de la Mort » !
Luniterre
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24 марта 2024 22:01
24/03/2024
Мария Захарова:
Байдену мил не мир, а ИГИЛ*
Maria Zakharova :
Pour Biden, ce n’est pas la paix
qui est bonne, mais l’Etat Islamique.
Официальный представитель МИД России в статье для «Комсомольской правды» рассказала, кто сеет управляемый хаос в интересах США.
La représentante officielle du Ministère des Affaires Etrangères de Russie a expliqué pour le journal «Комсомольская правда» qui sème le chaos dirigé, dans l’intérêt des Etats Unis.
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Американские политинженеры загнали себя в ловушку рассказами про то, что теракт в «Крокус Сити Холле» совершен запрещенной в России террористической организацией ИГИЛ*. Почему они это делают, понятно - выхода нет.
L’ingénierie politique américaine s’est piégée elle-même en affirmant que l’acte terroriste au « Crocus City Hall » a été commis par une organisation terroriste interdite en Russie, l’Etat Islamique. Pourquoi font-ils cela, clairement, parce qu’ils sont dans une situation sans issue.
Миллиарды долларов и невиданное количество оружия, вложенные безотчетно и с использованием коррупционных схем в киевский режим, агрессивная риторика в отношении России и оголтелый национализм, запрет на ведение мирных переговоров по Украине и бесконечные призывы к силовому решению конфликта, отказ осуждать многолетние теракты в исполнении киевского режима и массированная информационно-политическая поддержка любых, даже самых страшных акций Зеленского - всё это прямо и косвенно указывает на вовлеченность нынешних обитателей «Белого дома» в спонсорство украинского терроризма.
Des milliards de dollars et une quantité sans précédent d’armes placés inconsidérément et avec l’utilisation de méthodes de corruption dans le régime de Kiev, une rhétorique agressive à l’égard de la Russie et un nationalisme enragé, l’interdiction de mener des pourparler de paix au sujet de l’Ukraine et les appels sans fin à une solution violente du conflit, le refus de condamner les actes terroristes de nombreuses années dans la pratique du régime de Kiev et le soutien politico-informationnel de toutes les actions de Zelensky, même les plus horribles, tout cela témoigne directement et indirectement de l’implication des habitants actuels de la Maison Blanche dans le parrainage du terrorisme ukrainien.
Отсюда и ежедневное «отмазывание» Вашингтоном своих подопечных в Киеве, и попытка прикрыть себя вместе с созданным ими же режимом Зеленского пугалом запрещенного ИГИЛ*.
D’où la « recherche d’excuses » quotidienne par Washington pour son protégé à Kiev, et la tentative de se cacher ensemble avec le régime de Zelensky créé par eux derrière l’épouvantail de l’Etat Islamique interdit.
И тут они попали в свой же собственный ржавый капкан.
Et là, ils sont tombés sur leur propre chausse-trappe rouillée.
А что такое ИГИЛ*?
Mais qu’est-ce que l’Etat Islamique ?
В свое время в рамках противодействия Советскому Союзу в Афганистане Вашингтон активно поддерживал моджахедов, вооружал и направлял их.
En son temps, dans le cadre de la lutte contre l’Union Soviétique en Afghanistan Washington a activement soutenu, armé et dirigé les moudjahidines.
Уже в бытность госсекретарем, Хиллари Клинтон, едва не хлопая в ладоши, вспоминала: «...завербуем этих моджахедов. И это замечательно. Давайте импортируем в Афганистан ваххабитскую разновидность ислама для того, чтобы мы могли одолеть СССР».
Hillary Clinton s’est rappelé de ses paroles quand elle était encore secrétaire d’Etat, quasiment en applaudissant : « …nous recruterons ces moudjahidines. Et c’est merveilleux. Importons en Afghanistan la variété wahhabite de l’islam pour que nous puissions venir à bout de l’URSS ».
Именно по итогам той афганской кампании и появилась «Аль-Каида»* (признана террористической организацией, запрещена в РФ).
Et c’est précisément comme résultat de cette campagne afghane qu’est apparue « Al-Qaïda » (reconnue interdite comme organisation terroriste dans la Fédération de Russie).
Оставим на время Афганистан и перенесемся в Ирак.
Mais laissons l’Afghanistan pour l’instant et passons à l’Irak.
В 2003 году США под ложным предлогом совершили военную интервенцию в Ирак, в результате которой на улице оказались все члены партии «Баас», которые как раз и составляли основу армии, полиции, сил безопасности Саддама Хусейна. Все эти молодые и зрелые, умеющие воевать мужчины оказались без работы. Позже они и составили основной боевой костяк экстремистов.
En 2003 les USA ont commis une intervention militaire en Irak sous un prétexte mensonger, en résultat de laquelle se sont retrouvés à la rue les membres du parti « Baas », qui formaient précisément la base de l’armée, de la police et des forces de sécurité de Saddam Hussein. Tous ces hommes jeunes et matures, en capacité de combattre, se sont retrouvés sans travail. Par la suite ils ont formé l’épine dorsale de la base combattante des extrémistes.
В апреле 2006 года газета The Washington Post обнаружила во внутренних документах Пентагона, что с 2004 по 2006 год американская военная пропаганда намеренно преувеличивала роль первого лидера «повстанческого» движения - «Аль-Каиды в Ираке» - Абу Мусаб аз-Заркави, выставляя его в глазах многих мусульман как защитника веры.
En avril 2006 le journal Washington Post a découvert dans les documents intérieurs du Pentagone, que de 2004 à 2006 la propagande de guerre américaine a intentionnellement exagéré le rôle du premier leader du mouvement « rebelle » « Al-Qaïda en Irak », Abou Moussab al-Zarqaoui, en le présentant aux yeux de nombreux musulmans comme un défenseur de la foi.
Уже в октябре 2006 года на базе «Совещательного собрания моджахедов» была создана новая джихадистская группировка, объединившая террористов аль-Масри с другими исламистами - «Исламское государство Ирака» (ИГИ). Лидером новой организации назначили Абу Омара аль-Багдади, которого незадолго до этого американцы зачем-то выпустили из иракской тюрьмы. О как!
Déjà en octobre 2006 sur la base du « Conseil consultatif des moudjahidines » a été créé un nouveau regroupement djihadiste, unissant les terroristes d’Al-Masri avec d’autres islamistes, « L’Etat islamique d’Irak ». Ils ont nommé comme leader de la nouvelle organisation, Abou Omar Al-Bagdadi, qui, peu de temps avant cela, avait été sorti, pour quelque prétexte, d’une prison irakienne. Et pour cause !
Он наладил активное сотрудничество с исламистами в Сирии, сражавшимися с законным правительством Башара Асада, и в апреле 2013 года расширение сферы деятельности получило своё отражение в новом названии террористической организации - «Исламское государство Ирака и Леванта» (ИГИЛ*). В 2014 году группировка провозгласила формирование халифата в Ираке и Сирии.
Il a établi une collaboration active avec les islamistes en Syrie combattant le gouvernement légal de Bachar El-Asssad, et en avril 2013 l’élargissement de la sphère d’activité a reçu sa traduction dans le nouveau nom de l’organisation terroriste : « L’Etat islamique en Irak et au Levant ». En 2014 le regroupement a proclamé la formation du califat en Irak et en Syrie.
Американцы всё-таки стали бороться с ИГИЛ*, сколотили «коалицию», но только после того, как игиловцы убили американских граждан.
Néanmoins les Américains ont commencé à combattre l’EI, ils ont rassemblé une « coalition », mais seulement après que l’EI ait tué des citoyens américains.
Получается, что вслед за созданием «Аль-Каиды»* американцы вольно или невольно приложили руку к тому, чтобы создать ещё одного монстра - ИГИЛ*, который потом стал бесконтрольно совершать жуткие теракты по всему миру.
Cela a abouti à ce qu’à la suite de la création d’« Al-Qaïda », les américains, bon gré mal gré, ont prêté la main à ce que soit créé encore un monstre, l’EI, qui, par la suite a commencé, hors de contrôle, à commettre des actes terroristes macabres à travers le monde entier.
В наши дни эксперты и американские же отставники справедливо указывают на решающую роль Вашингтона и его союзников в рождении и продолжении существования ИГИЛ*.
De nos jours, les experts américains actifs et retraités mettent en évidence le rôle décisif de Washington et de ses alliés dans la naissance et la continuation de l’existence de l’EI.
Террористический интернационал
L’internationale terroriste
Перемещаемся в Сирию. По просьбе законного правительства Сирии в 2015 году Россия направила авиагруппу ВКС для оказания содействия сирийской армии в борьбе с террористами.
Transportons nous en Syrie. En 2015, à la demande du gouvernement légal de la Syrie la Russie a envoyé un groupe aérien de ses Forces Armées Aérospatiales pour aider l’armée syrienne dans sa lutte contre le terrorisme.
Это нарушило планы игиловцев по взятию под свой контроль обширных территорий в Ираке и Сирии, включая Алеппо и Дамаск.
Cela a perturbé les projets des islamistes de prendre sous leur contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie, incluant Alep et Damas.
На достижение этих целей работал целый «террористический интернационал» - десятки тысяч боевиков из более чем 80 стран.
Pour la réussite de ces objectifs toute une « internationale terroriste » a été mise en œuvre: des dizaines de milliers de combattants de plus de 80 pays.
Лишь наше вмешательство позволило сирийской армии остановить эту угрозу и освободить от террористов большую часть страны.
Seule notre intervention a permis à l’armée syrienne d’arrêter cette menace et de libérer la plus grande partie du pays des terroristes.
Президент России Владимир Путин в 2015 году на сессии Генассамблеи ООН предложил создать единый антиигиловский фронт по образу антигитлеровской коалиции.
Le président de la Russie Vladimir Poutine, en 2015, à la session de l’Assemblée Générale de l’ONU a proposé de créer un front uni anti-Etat Islamique, sur le modèle de la coalition antihitlérienne.
Но получили в ответ не радостное согласие, а звериный оскал Запада.
Mais il n’a pas reçu en réponse l’accord heureux, seulement le rictus de l’Occident.
Штаты тогда нам не только не помогали, а наоборот - всячески мешали бороться с ИГИЛ. Интересно, правда?
Les Etats-Unis, à l’époque, non seulement ne nous ont pas aidé, mais au contraire ils ont entravé de toutes les manières possibles la lutte contre l’EI. Intéressant, n’est-ce pas ?
При этом на юго-востоке Сирии продолжает существовать экстремистский анклав - т.н. лагерь беженцев «Ат-Танф», который, будучи под контролем американцев, стал прибежищем террористов и центром их подготовки перед отправкой на задания.
Et de plus dans le sud-est de la Syrie continue d’exister une enclave extrémiste, le prétendu camp de réfugiés d’« Al-Tarif » (**), qui, étant passé sous contrôle américain, est devenu un repaire de terroristes et un centre pour leur formation avant leur envoi en mission.
В Сирии со всей очевидностью проявилась и другая тактика Белого дома - брать на себя голословные обязательства провести чёткое и неформальное размежевание т.н. «умеренной оппозиции» от террористов из ИГИЛ*.
En Syrie, de toute évidence, est apparue une autre tactique de la Maison Blanche : assumer la responsabilité infondée d’opérer une distinction nette et informelle entre la prétendue « opposition modérée » et les terroristes de l’EI.
Например, «Джабхат Фатх аш-Шам» (бывшая «Нусра», которая была, по сути, филиалом «Аль-Каиды»* в Сирии) и прочих подобных бандформирований, в итоге влившиеся в «Хайят Тахрир аш-Шам»*.
Par exemple « Jabhat Fatah al-Sham » (Anciennement « Al-Nosra », qui était, en fait, une filiale d’« Al-Qaïda » en Syrie) et d’autres bandes armées similaires, ont finalement fusionné dans « Hayat Tahrir al-Cham ».
Одним словом, «ребрендинг» осуществлён, а вот никакого размежевания до сих пор не проведено.
En un seul mot, le « rebranding » a été effectué, mais aucune délimitation réelle, jusqu’à aujourd’hui, ne s’est produite.
Это, как вероятно и задумывалось Вашингтоном, затягивает конфликт, увеличивает число жертв и не позволяет окончательно уничтожить рассадник международного терроризма.
Cela, comme vraisemblablement prévu par Washington, prolonge le conflit, augmente le nombre des victimes et ne permet pas de détruire définitivement le foyer du terrorisme international.
По странному стечению обстоятельств, в последние годы ИГИЛ* скорректировал свои планы и теперь осуществляет вылазки в основном против врагов и противников США - талибов в Афганистане, иранцев, законных властей Сирии и против нас.
Par un étrange concours de circonstances, ces dernières années, l’Etat Islamique a corrigé ses plans et effectue maintenant essentiellement des attaques contre les ennemis et les adversaires des USA : les Talibans en Afghanistan, les iraniens, le pouvoir légal en Syrie et contre nous.
Это только то, что лежит на поверхности, то, что можно почерпнуть из мировых новостей.
C’est seulement ce qui se trouve à la surface, ce qui peut être glané parmi les nouvelles du monde.
Кто создавал ХАМАС
Qui a créé le Hamas ?
И ещё. В 1992 году американцы навязали палестинцам «демократический выборный процесс». Противоречия привели к тому, что в секторе Газа путём демократических выборов была создана… политическая партия ХАМАС.
Et encore. En 1992 les américains ont imposé aux palestiniens un « processus électoral démocratique ». Les contradictions ont abouti à ce que dans le secteur de Gaza, par la voie des élections démocratiques soit créé… le parti politique Hamas.
Из недавно рассекреченной переписки служащих Госдепартамента США выяснилось, что Байден ещё в 2021 году разморозил выплаты движению ХАМАС в сумме 360 миллионов долларов США, которые шли по линии USAID - печально известного Агентства США по международному развитию.
Des documents récemment déclassifiés des agents du département d’Etat des USA ont révélé que Biden, encore en 2021, a dégelé des paiements au mouvement Hamas pour la somme de 360 millions de dollars USA, qui sont passés par la ligne de l’USAID, la tristement célèbre Agence des USA pour le développement international.
Дональд Трамп, будучи президентом, эти выплаты в своё время приостановил, а Джо Байден лично распорядился возобновить. Результат видит весь мир.
Donald Trump, étant président, avait, en son temps, suspendu ces paiements, mais Jo Biden a personnellement ordonné de les renouveler. Le résultat, le monde entier le voit.
Только один нюанс - Израиль, вроде бы, ближайший союзник США и «криком кричит» от деятельности ХАМАС.
Une seule nuance : Israël, supposé être le plus proche allié des USA, pousse des cris de « lamentation » à propos de l’action du Hamas.
В чём же логика, спросите вы? В деньгах и власти. А в условиях международно-правового запрета на прямые интервенции ещё и в том, чтобы сеять «управляемый хаос» и перекраивать миропорядок руками террористов.
Où est la logique là-dedans, demanderez-vous ? Dans l’argent et dans le pouvoir. Mais dans les conditions du droit international interdisant l’intervention directe, également pour semer le « chaos dirigé » et remodeler l’ordre mondial, par les mains des terroristes.
Внимание, вопрос к Белому дому: точно ИГИЛ*, не передумаете?
Attention, question à la Maison Blanche : à propos de l’EI, n’allez-vous pas changer d’avis?
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SOURCE DU TEXTE ORIGINAL RUSSE:
https://www.kp.ru/daily/27583.5/4909030/
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TRADUCTION:
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(** Télécharger « AL-TARIF_WIKIEDIA_EN.pdf »
http://ekladata.com/ANTAQFiPHCZQvM0d-4fgPOEM6j8/AL-TARIF_WIKIEDIA_EN.pdf
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ACTION COMMÉMORATIVE
"ЖУРАВЛИ"
DES VICTIMES DU 22/03/2024
Журавли
Paroles : Rassoul Gamzatov
Musique : Yan Abramovich Frenkel
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PAR L'AUTEUR DE LA MUSIQUE:
Мне кажется порою, что солдаты
Il me semble parfois que les soldats
С кровавых не пришедшие полей,
Ne revenant pas des champs ensanglantés,
Не в землю нашу полегли когда-то,
Ne sont jamais tombés sur notre terre,
А превратились в белых журавлей.
Mais se sont mués en de blancs échassiers.
***********
Они до сей поры с времен тех дальних
Jusqu'à nous depuis ces temps lointains
Летят и подают нам голоса.
Ils volent et nous encouragent de leurs voix.
Не потому ль так часто и печально
N'est-ce point pourquoi si souvent et sombrement
Мы замолкаем глядя в небеса?
Nous faisons silence en regardant vers les cieux?
*************
Летит, летит по небу клин усталый,
Ils volent, ils volent en plein ciel, en formation épuisée,
Летит в тумане на исходе дня.
Ils volent dans le brouillard, à la tombée du jour.
И в том строю есть промежуток малый -
Et dans cette formation serrée il reste un intervalle étroit...
Быть может это место для меня.
Peut-être est-ce une place pour moi.
************
Настанет день и журавлиной стаей
Viendra le jour, et par un vol de grues cendrées,
Я поплыву в такой же сизой мгле.
Je décollerai vers cette ombre grise,
Из-под небес по-птичьи окликая
Hélant sous les cieux, à la manière des oiseaux,
Всех вас, кого оставил на земле.
Vous tous, que j'ai laissé sur la Terre.
*************
Мне кажется порою, что солдаты
Il me semble parfois que les soldats
С кровавых не пришедшие полей,
Ne revenant pas des champs ensanglantés,
Не в землю нашу полегли когда-то,
Ne sont jamais tombés sur notre terre,
А превратились в белых журавлей.
Mais se sont mués en de blancs échassiers.
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SUR LE MÊME SUJET VOIR AUSSI:
Moscou, "Crocus City Hall": fact-checking AFP
http://cieldefrance.eklablog.com/moscou-crocus-city-hall-fact-checking-afp-a215589269
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Dans une économie capitaliste "classique", quand le déficit public augmente au delà des prévisions budgétaires, les taux longs sur la dette publique augmentent, et éventuellement, dangereusement, et aussi bien pour les États que pour l'économie en général.
Dans l'économie actuelle, depuis une quinzaine d'année, soit la pseudo-"sortie de crise" post-2007-2008, les acteurs économiques et financiers s'attendent à ce que les Banques Centrales suivent le mouvement en recréant de la monnaie ex-nihilo pour empêcher le système de s'effondrer, comme elles l'ont fait en 2020, au lieu de tenter de "réduire leur bilan" en vue de réduire la masse monétaire et d'"éponger" au moins une partie des dettes accumulées.
Ce qui explique, en résumé, pourquoi, malgré le "dérapage du déficit public français" il n'y a malgré tout pas de réaction d'"inquiétude" des marchés, susceptibles de faire flamber les taux.
Un exposé détaillé et brillant de l'économiste Pierre Sabatier, dans la vidéo ci-dessous. Il est notamment caractéristique que pour expliquer la situation actuelle il se réfère à l'histoire économique du Japon, un sujet essentiellement abordé dans notre dernier article sur la question de l'évolution banco-centraliste actuelle:
(Divers liens à la suite, pour aller plus loin sur le banco-centralisme)
Contrairement aux apparences,
les terroristes tueurs à gages du Crocus
ne sont pas des islamistes ni même
de vrais musulmans,
et c'est un athée qui vous le dis!
Intrigué par les nombreuses "anomalies"
relevées sur les témoignages Telegram
de ces supposés "membres de l'EI" par rapport
au comportement usuel des terroristes islamistes,
je me suis néanmoins vu confronté
aux pseudos "revendications" présentées parait-il par l'EI
et abondamment et complaisamment relayées
par les "experts" occidentaux chargés
d'accréditer cette thèse pour "innocenter" l'Ukraine!
Brèves, floutées, le son lui-même "déformé",
mais d'une réelle violence
avec des coups de feu dans tous les sens
et un agonisant achevé par égorgement au sol.
Et finalement cette "photo de famille"
des quatre terroristes...
Et dans la soirée d'hier je vois qu'un ami à moi d'origine maghrébine mais non pratiquant, religieusement, se trouve pris à partie sur un forum par un "catholique traditionnel", c'est à dire plutôt intégriste, et qui lui reproche de soutenir la "thèse ukrainienne" peu ou prou reconnue par Poutine, au grand dam de tout l'Occident, "scandalisé" par le fait que l'on puisse associer la "sainte Ukraine" au terrorisme.
Cet ami se voyant lui-même traité d'islamo-gauchiste ou à peu près, se voit envoyer la sanglante vidéo, suivie de cette photo, à caractère supposément "officiel de l'EI":
VOICI SA RÉACTION [SUR TELEGRAM]:
Alors là c'est le pompon des pompons ! Photo des terroristes de #Daech/#ISIS qui font la "chahada" de la main... GAUCHE !!! Unique au monde !
#Moscou
*************
Personnellement, je suis donc tout à fait athée, et compte tenu que cet ami n'est malgré tout pas un pratiquant dans sa religion d'origine, j'ai donc encore passé du temps à chercher des sources d'info sur le sujet, plutôt minces, en fait sur le net.
Il ressort néanmoins de tout ça que c'est bien l'index droit qui a une signification particulière pour les musulmans, notamment dans certains rites de prière:
Lors de la prière, l’index de la main droite doit être pointé vers la qibla, et notre regard doit le fixer. Il est recommandé également de bouger son doigt doucement en le remontant du bas vers le haut. Il est reporté que cheikh El Albani (rahimahullah) bougeait à peine son doigt au point où on avait l’impression qu’il ne le bougeait pas.
https://www.institut-anwar.fr/tachahoud-priere-sur-prophete-islam/
Et finalement, après bien d'autres recherches,
je trouve sur X-ex twitter
une réaction tout à fait similaire,
précisément à la même photo
supposée valoir "revendication de l'EI":
Olivia Díaz
@oliviadiazdi
Cette photo c’est pr m’achever. Petite précision pr les fachos qui rt cette photo fièrement: l’attestation de foi,la Chahada en Islam, ne se fait pas avec l’index gauche,mais le droit. Pr les autres,faudra penser à être plus crédibles pour le prochain coup les gars. #moscou
7:05 PM · 23 mars 2024
·
880,3 k vues
https://twitter.com/oliviadiazdi/status/1771599190965055546
De par le fait, la question du "signe de ralliement" des djihadistes de l'EI s'est trouvée parfois posée dans la presse occidentale. Le signe de l'index pointé vers le ciel y est généralement bien identifié, même si la précision du côté n'y est pas toujours.
Et l'utilisation de ce signe pose également et précisément la question de la distinction ou non entre islam religieux classique et intégrisme islamiste violent.
Comme on le voit dans l'article cité ci-dessous, le signe par lui-même n'est pas le signe particulier de l'EI, mais bien un signe religieux "détourné" par les terroristes pour se rallier les fidèles.
Néanmoins, le fait que sa signification reste attachée à l'index droit, et non au gauche, est largement attesté, malheureusement également, serait-on tenté de dire, par les poses prises par les terroristes lors de leurs "séances photos" en vue de leur propagande.
A la suite, donc un article "occidental" qui semble faire assez correctement , quant au fond, le point sur cette question, et à la suite, une série de photos significatives trouvées sur le net, non sans difficulté. Jusqu'à un certain point la censure sur le net, même motivée par de bonnes intentions, est ici contre-productive au regard du combat à mener contre le fanatisme religieux, alors qu'une juste stratégie nous dit:
"Connais ton adversaires comme toi-même"
Luniterre
Que signifie l’index pointé vers le ciel, un geste récupéré par les partisans du groupe Etat islamique ?
FAKE OFF • Deux hommes ont été placés en garde à vue mercredi pour apologie du terrorisme après avoir été vus effectuant ce geste devant la cathédrale de Strasbourg. « 20 Minutes » a interrogé deux chercheurs sur la signification de ce symbole
Publié le 30/11/2019 à 09h25 • Mis à jour le 01/12/2019 à 15h18
L'essentiel
· Mercredi, deux hommes ont été placés en garde à vue pour apologie du terrorisme après avoir été vus levant un index pointé vers le ciel devant la cathédrale de Strasbourg.
· En août, la BBC a présenté des excuses, après qu’une présentatrice d’un documentaire a présenté le geste comme « un salut de l’EI ».
· Deux spécialistes reviennent pour 20 Minutes sur l’histoire et la signification de ce geste.
Que signifie l’index pointé vers le ciel, un geste repris par le groupe Etat islamique dans ses images de propagande ? Mercredi, deux hommes ont été placés en garde à vue, après avoir été vus devant la cathédrale de Strasbourg, faisant des selfies l’index pointé vers le ciel. Les deux Tchétchènes ont été placés en garde à vue pour apologie du terrorisme.
Ce geste peut-il être interprété comme un signe de radicalisation ? En août, la BBC a présenté des excuses, après qu’une présentatrice d’un documentaire a présenté le geste comme « un salut de l’EI ».
Le geste « renvoie à l’unicité de dieu »
Ce geste existait bien avant l’apparition du groupe Etat islamique. « Il renvoie à l’unicité de dieu, qui est le dogme le plus important de l’islam, explique pour 20 Minutes Thomas Pierret, chercheur au CNRS, à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (Iremam). Il n’y a qu’un seul dieu, c’est le fondement de la religion musulmane. » Traditionnellement, ce geste « est un geste d’affirmation de la foi, pas un geste politisé, militarisé comme il l’est devenu avec des groupes comme l’Etat islamique, rappelle Myriam Benraad, politologue spécialiste du Moyen-Orient, chercheuse à l’Iremam et auteure de Jihad : des origines religieuses à l’idéologie. Idées reçues sur une notion controversée, paru en 2018. Ces groupes politisent une pratique qui normalement relève de la sphère de l’intime. »
Comment comprendre ce geste ? « Tout est question de contexte, répond Thomas Pierret. C’est un geste, qui avant son utilisation par des éléments islamistes, a place dans un mouvement religieux. Si vous voyez un prêcheur le vendredi faire ce geste, c’est son utilisation classique. »
« Ces mouvements qui disent suivre la tradition ne le font pas »
L’EI utilise ce geste de façon « systématique », relève le chercheur. « En associant de manière systématique ce signe à la communication de leur groupe, il va finir par y être associé par un nombre important de gens. C’est exactement ce que souhaite Daesh. » Cela fait partie de la « stratégie de branding » de l’EI, avance Thomas Pierret : « ils transforment des symboles qui sont partagés par tout le monde en symboles qui leur seraient propres. » Le spécialiste avance un autre exemple, celui du drapeau brandi par les partisans de l’EI. « Ce drapeau, c’est le sceau du prophète. C’est un symbole que vous voyez dans l’histoire utilisé par tout un tas de gens. »
Le terme djihad a subi la même évolution, avance Myriam Benraad. « Il est associé à des pratiques extrêmes militantes, mais traditionnellement, il porte la notion d’effort sur soi, d’effort spirituel. Ce n’est pas un effort guerrier, comme l’interprétation portée par ces mouvements. Ces mouvements qui disent suivre la tradition ne le font pas. »
Il ressort donc de tout ça que les terroristes du Crocus, qui ont très vite avoué avoir simplement été payés pour faire ce "travail" sont en fait de simple mercenaires de circonstances, employés uniquement pour cette action, et qui ont agi sur la promesse d'être "exfiltrés" vers l'Ukraine, une fois leur crime accompli.
Ils n'ont pas de connaissance particulière de la religion musulmane, voire même très peu, et ont simplement effectué cet enregistrement qui devait manifestement faire partie de leur contrat, et on comprend aisément pourquoi.
Le but de leurs commanditaires étant évidemment de détourner l'attention de l'objectif réel: simplement tenter de déstabiliser la Russie dans sa Résistance face à la guerre d'usure entamée par l'Occident en Ukraine depuis 2014, en réalité, même si elle a pris une tournure de plus en plus violente et aiguë depuis 2022.
Évidemment la question reste posée, même si ces criminels étaient essentiellement en mission pour le régime ukronazi de Kiev et ses sponsors, principalement US, de savoir si l'EI en tant que tel a ou non une part dans l'organisation de ce crime.
Il a de toute façon une part essentielle de responsabilité, du fait d'avoir cautionné, même si par absence de réaction crédible, la "revendication" qui en a été faite. Ce n'est évidemment pas la première fois que ce type d'organisation s'attribue de manière "opportuniste", au sens charognard du terme, les actions terroristes des autres.
Mais ici l'EI rend donc exactement à l'Occident le "service" dont il a besoin, et en ce sens on peut donc considérer que, politiquement au moins, cet attentat horrible est bien, comme on l'a déjà vu, une "coproduction" USA-Ukraine-EI: "Le Triangle de la Mort"!
Luniterre
ACTION COMMÉMORATIVE "ЖУРАВЛИ"
DES VICTIMES DU 22/03/2024
Журавли
Paroles : Rassoul Gamzatov
Musique : Yan Abramovich Frenkel
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PAR L'AUTEUR DE LA MUSIQUE:
Мне кажется порою, что солдаты
Il me semble parfois que les soldats
С кровавых не пришедшие полей,
Ne revenant pas des champs ensanglantés,
Не в землю нашу полегли когда-то,
Ne sont jamais tombés sur notre terre,
А превратились в белых журавлей.
Mais se sont mués en de blancs échassiers.
***********
Они до сей поры с времен тех дальних
Jusqu'à nous depuis ces temps lointains
Летят и подают нам голоса.
Ils volent et nous encouragent de leurs voix.
Не потому ль так часто и печально
N'est-ce point pourquoi si souvent et sombrement
Мы замолкаем глядя в небеса?
Nous faisons silence en regardant vers les cieux?
*************
Летит, летит по небу клин усталый,
Ils volent, ils volent en plein ciel, en formation épuisée,
Летит в тумане на исходе дня.
Ils volent dans le brouillard, à la tombée du jour.
И в том строю есть промежуток малый -
Et dans cette formation serrée il reste un intervalle étroit...
Быть может это место для меня.
Peut-être est-ce une place pour moi.
************
Настанет день и журавлиной стаей
Viendra le jour, et par un vol de grues cendrées,
Я поплыву в такой же сизой мгле.
Je décollerai vers cette ombre grise,
Из-под небес по-птичьи окликая
Hélant sous les cieux, à la manière des oiseaux,
Всех вас, кого оставил на земле.
Vous tous, que j'ai laissé sur la Terre.
*************
Мне кажется порою, что солдаты
Il me semble parfois que les soldats
С кровавых не пришедшие полей,
Ne revenant pas des champs ensanglantés,
Не в землю нашу полегли когда-то,
Ne sont jamais tombés sur notre terre,
А превратились в белых журавлей.
Mais se sont mués en de blancs échassiers.
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SUR LE MÊME SUJET VOIR AUSSI:
Moscou, "Crocus City Hall": fact-checking AFP
http://cieldefrance.eklablog.com/moscou-crocus-city-hall-fact-checking-afp-a215589269
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« Attaque de Moscou: Poutine évoque l'Ukraine sans mentionner la revendication jihadiste
« information fournie par AFP•23/03/2024 à 18:01
>>> Débunkage des principaux points « critiques » tels que présentés par l’AFP et repris par l’ensemble des médias français « mainstream » :
« Vladimir Poutine a promis samedi de "punir" les responsables de l'attaque qui a fait 133 morts dans la banlieue de Moscou la veille, assurant que les assaillants avaient été arrêtés en chemin vers l'Ukraine et ne mentionnant pas la revendication du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
>>> Quelle « obligation » peut-il y avoir a valider une revendication de l’EI si précisément aucun des faits concrets connus et évidents ne va dans ce sens ?
« L'Ukraine a fermement nié tout lien avec l'attaque et affirmé que la Russie, dont elle combat l'offensive depuis deux ans, cherchait à lui faire porter le blâme.
>>> Pourquoi devrait-on s’attendre à des « aveux » de l’Ukraine si elle est bien, comme fortement suspectée, derrière un crime aussi abominable et qui disqualifie définitivement toutes ses prétentions à l’humanisme, si cela se confirme ?
« Cette attaque contre la salle de concert Crocus City Hall est la plus meurtrière dans le pays depuis une vingtaine d'années, ainsi que la plus sanglante à avoir été revendiquée par l'EI en Europe.
>>> Elle est précisément hors de proportions avec les évaluations les plus récentes de la capacité militaire et organisationnelle de l’EI.
« Le président russe a affirmé que "tous les quatre auteurs" de l'attaque avaient été arrêtés alors qu'"ils se dirigeaient vers l'Ukraine où, selon des données préliminaires (des enquêteurs), une +fenêtre+ avait été préparée pour qu'ils franchissent la frontière".
>>> Cela fait partie de leurs aveux, et correspond logiquement à la route qu’ils ont pris, la plus rapide et le plus directe pour joindre Moscou à l’Ukraine, et même, plus précisément encore, en direction de Kiev !
« Vladimir Poutine a repris la version des faits présentée plus tôt par ses services de sécurité (FSB) et, comme eux, n'a fait aucune mention de l'implication de l'EI lors de sa première allocution télévisée depuis le drame.
>>> Pourquoi devrait-il perdre son temps à contredire les services qui travaillent pour lui s’ils font, au moins sur cet événement, un travail qui est corroboré par tous les indices observables et visibles en partie de tout un chacun, notamment par le relai des témoignages directs sur les réseaux sociaux indépendants, et notamment, Telegram ?
« Le groupe jihadiste a pourtant revendiqué l'attaque, en affirmant que ses combattants avaient "attaqué un grand rassemblement" près de Moscou.
>>> Cette « revendication » n’est « validée » que par les « experts » à la solde de l’Occident et contredit l’évidence de tous les témoignages directs : aucun des tueurs n’a manifesté la moindre allégeance à une appartenance religieuse quelle qu’elle soit, à aucun moment, que ce soit lors de leur tuerie ou de leur arrestation.
« Le président russe a assuré que "ceux qui sont derrière ces terroristes seront punis" et qu'ils "n'auront pas un destin enviable".
>>> V. Poutine insiste sur le fait qu’il s’agit de débusquer les commanditaires du crime, à quelque niveau de responsabilité qu’ils soient. Les tueurs ont agi sur commande, par téléphone et par messagerie Telegram, pour de l’argent, et donc avec une hypothétique « garantie d’exfiltration », et c’est bien pourquoi ils se dirigeaient vers l’Ukraine.
« Le Kremlin avait annoncé plus tôt "l'arrestation de 11 personnes, dont quatre terroristes impliqués dans l'attentat".
>>> Les quatre tueurs sont ceux repérés pratiquement depuis le début de l’action, avec leur véhicule Renault qui a été stoppé de force à Khatsoun, près de Briansk.
« Ces quatre auteurs présumés de l'attaque, tous "citoyens étrangers", ont été arrêtés dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine et du Bélarus, selon les autorités.
>>> Ils ont été identifiés comme étant originaires du Tadjikistan, mais cela peut nécessiter confirmation.
>>> Depuis le début de l’interception de leur véhicule, les journalistes occidentaux s’obstinent, et on comprend aisément pourquoi, à entretenir une « ambiguïté » sur la direction de « fuite » choisie par les tueurs, alors qu’il n’y en a aucune : s’ils avaient voulu fuir au Bélarus ils auraient évidemment pris la route appropriée, et non pas celle de Kiev !
« Le FSB a affirmé que les suspects avaient des "contacts appropriés du côté ukrainien" et comptaient fuir dans ce pays, sans fournir d'autres détails sur la nature de ces liens ni de preuve de leur existence.
>>> Déjà vu : un système de « commande » criminelle se fait rarement par des contacts « directs » ! Et le fait qu’ils espéraient être « exfiltrés » en Ukraine se dégage clairement de leurs aveux, cohérents avec la direction de leur fuite.
« "L'Ukraine n'a pas le moindre lien avec l'incident", a martelé le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, rejetant des accusations "absurdes".
>>> Ici « martelé » est le mot évidemment approprié : « marteler » contre l’évidence de la concordance de tous les indices est la seule chose que ce genre de « conseiller » peut encore faire pour tenter d’enfoncer une contrevérité dans la tête de ses concitoyens.
« Le Premier ministre polonais Donald Tusk dit samedi espérer que cette attaque ne deviendrait pas "un prétexte" à une "escalade de la violence", claire allusion à l'Ukraine.
>>> On n’a pas oublié que les USA, dès les premières minutes de l’attaque, se sont empressés également de « marteler » que les Ukrainiens n’y étaient pour rien… Une précocité dans une telle affirmation ayant aussitôt paru « suspecte », et indiquant même potentiellement que les USA en savaient davantage, il est donc logique qu’ils cherchent d’autres « relais » pour tenter de dissimuler ce qui apparaît de plus en plus comme une évidence.
« La cheffe du média public RT, Margarita Simonian, a publié des vidéos censées montrer des confessions de deux suspects durant leurs interrogatoires, dans lesquelles ils ne nomment pas de commanditaire.
>>> Déjà vu : et pour cause, on ne voit pas pourquoi les criminels qui ont payé ces tueurs auraient du le faire à visage découvert. Les journalistes occidentaux prennent leurs lecteurs pour des demeurés.
« L'AFP n'est pas en mesure de confirmer leur véracité.
>>> L’AFP a certainement visionné les vidéos et compris de quoi il retourne mais se garde évidemment de communiquer la dessus au-delà d’une simple et commode « dénégation de principe ».
« L'ambassade américaine en Russie avait averti il y a deux semaines ses citoyens qu'elle "suivait de près des informations selon lesquelles des extrémistes ont des plans imminents de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts".
>>> L’ambassade américaine en savait donc certainement plus qu’elle n’a bien voulu le dire. Quoi qu’il en soit les services de sécurité russes ont effectivement démantelé, et au moins dans un cas, avec affrontement armé, différentes cellules terroristes, ces dernières semaines précédent l’attentat. Malheureusement, au moins une leur a donc échappé, et rien n’indique qu’il ne peut y en avoir encore d’autres de plus ou moins opérationnelles.
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SUR LE MÊME THÈME VOIR AUSSI:
Carnage terroriste à Moscou au "Crocus City Hall" (Salle de concert)
Khatsoun, fin de parcours pour les tueurs à gage:
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