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En Avant, Marx!
25 avril 2023

Emergence du banco-centralisme: le temps long et ses limites

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut Luniterre,

Tu dis 2008.

Mais, la coïncidence de ces trois schémas me donne envie de dire que 2008 a rendu visible ce qui était déjà essentiellement vrai depuis 1980 :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article14978

Ceci est cohérent avec le constat que déjà dans les années 1970 certains prix de diverses marchandises étaient de l’arnaque. C’est-à-dire déconnectés de leur valeur calculée selon la théorie marxiste :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article7752#forum7206

Amicalement,

do

http://mai68.org/spip2/spip.php?article14959#forum12431

 

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http://mai68.org/spip2/spip.php?article14959#forum12431

 

Bonjour, camarade !

Effectivement, et fondamentalement, il faut analyser et comprendre l’évolution du système sur le temps long, et tes observations à ce sujet sont tout à fait pertinentes et utiles.

 

Observer et analyser sur le temps long, c’est précisément ce que font d’abord les banco-centralistes, contrairement à ce que font les pseudos-« marxistes » qui se contentent de ressortir et de radoter de temps à autre leurs mêmes vieux mantras sur « la baisse tendancielle du taux de profit », la « crise historique du capitalisme », etc…, quasiment comme une version « laïque » du Retour de la Parousie !

 

Pour ma part j’ai donc pas mal emprunté aux études des économistes travaillant directement pour les Banques Centrales, et qui ont donc accès aux archives économiques jusqu’aussi loin que possible sur ces sujets, et donc jusqu’à 1890, ce qui donne déjà une vue assez conséquente de cette évolution !

 

Pour ce qui concerne l’Occident et le Japon, le point d’inflexion essentiel du système se trouve donc effectivement entre les années 60 et 70 : c’est au cours de cette décennie que le système atteint sa productivité maximale, et au cours de laquelle le prolétariat industriel atteint son extension maximum, en proportion des autres classes sociale : il n’y a donc pas de hasard à ce fait.

 

C’est aussi au cours de cette décennie que le niveau de vie de la population est au plus haut, contrairement à ce qu’on pourrait en penser. Du reste, je me souviens très bien étant moi-même jeune ouvrier dans l’industrie automobile au tout début des années 70, il était donc encore assez courant, pour une famille ouvrière, d’être propriétaire de son logement en région parisienne et d’avoir en plus un « pied-à-terre » à la campagne… Alors qu’aujourd’hui, accéder à la propriété est devenu une prison financière de crédits pour la plupart.

 

Mais à partir du début de cette décennie s’amorce la pente, déjà vertigineuse à partir de 1973 et du premier « choc pétrolier ».

 

C’est aussi à cette période que s’amorce, comme tu le remarques également, l’ascension du capital financier spéculatif, notamment inaugurée avec la Loi Rothschild-Pompidou.

 

Alors, pourquoi parler spécialement de 2008 comme d’un tournant majeur du système ? D’un point de vue dialectique, que ce soit en économie comme dans la nature, aucun phénomène n’évolue de façon parfaitement linéaire, et encore moins « symétrique ». Ainsi, la « déchéance » du capitalisme qui s’amorce au début des années 70, même si elle suit, en termes de chiffres de productivité, une pente presque miroir de son ascension, ne reflète pas pour autant une inversion pure et simple de tous les phénomènes qui l’avaient mené jusque là.

 

C’est le développement même des forces productives modernes, de plus en plus automatisées, avant même d’être « robotisées », qui amorce le phénomène de réduction de la population prolétarienne industrielle, couplé, en plus, avec les premières vagues drastiques de délocalisation. Autrement dit, la « déchéance » du capitalisme n’est pas une sorte de mauvais film rembobiné et repassé à l’envers, mais le résultat d’une évolution, d’un cycle évolutif, qui se retrouve, quasi inévitablement, dans toutes les sociétés industrielles, même si avec un décalage dans le temps et dans les évolutions technologiques : un pays nouvellement industrialisé ne repasse pas pour autant par toutes les étapes de recherches et d’expérimentations qui ont été les nôtres… Il a évidemment plus vite fait de nous les « emprunter » d’une manière ou d’une autre !

 

En résumé, la « chute » du capital, comme son ascension, a aussi sa durée et sa propre évolution, avant d’atteindre le « point bas » où le système est obligé de muter vers le banco-centralisme, sauf révolution populaire et prolétarienne.

 

Mais tout comme le capital chute et tente malgré tout de survivre, ses nouvelles tentatives de survie donnent naissance à des formes de relations économiques monétaires et financières qui constituent progressivement ce qui se trouve en position de prendre la relève au « point bas » de la rentabilité du capital productif, et il semble nettement que cette forme la plus caractéristique est l’expérimentation du « Quantitative Easing », au Japon (*), qui s’est généralisée, à partir de 2008, à tout l’Occident, tandis que la politique monétaire chinoise prenait également un tour nettement banco-centraliste, à partir de sa propre crise de 2015.

 

A partir de 2008, même l’économie financière spéculative se trouve placée en état de survie et de perfusion monétaire banco-centralisée, même si cela lui fait concrètement un « effet dopant » qui lui fait battre quasi quotidiennement des records, malgré ce qui reste, pourtant, une des plus graves et des plus longues crises économique que le monde moderne ait connu.

 

Du point de vue de l’analyse dialectique, il me semble donc que la généralisation du Quantitative Easing, à partir de 2008, marque assez précisément le changement de nature du système de domination de classe, c’est-à-dire son passage du capitalisme au banco-centralisme, comme phénomène précisément « dominant » à plus d’un titre, même si, bien évidemment, toute trace de capitalisme n’a pas, pour autant, disparu du jour au lendemain.

 

Quoi qu’il en soit, que cette « limite » de 2008 ait un côté relativement symbolique, voire carrément arbitraire, cela n’est pas l’essentiel, qui reste de comprendre l’importance et l’impact de cette transformation sur la société humaine, et ce qu’elle implique, pour la lutte de classe.

 

Pour ma part je suis longtemps resté interrogatif sur la nature du « Quantitative Easing », sorte d’ « OVNI » économique et monétaire dans le ciel du « capitalisme ». C’est le choc de Mars 2020 et le fameux « Quoi qu’il en coûte ! » de Macron qui m’a assez brutalement ouvert les yeux ! Dès le début, en Avril 2020, j’ai commencé à exprimer des questionnements au sujet du rapport entre valeur d’échange et valeur d’usage, dans ce nouveau contexte :

 

« Face à la masse des besoins sociaux, le pouvoir de domination de la bourgeoisie, ne pouvant plus contrôler ce qui était encore, en quelque sorte, le « monopole des valeurs d’échange », ne peut plus que devenir, par le biais des banques centrales, le monopole absolu de toute valeur d’usage. » 

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-crise-du-covid-19-pour-les-nuls-223704

 

Sans recevoir trop d’écho, c’est le moins que l’on puisse dire…

 

Dès fin Mai, il y a eu une première tentative de synthétiser le problème et d’essayer de comprendre l’ « effet de seuil » de la crise de 2008 :

 

« L’obstacle à l’élargissement du capital que l’automatisation introduit, à partir d’un certain seuil, c’est que l’augmentation de la plus-value relative ne compense plus pour le recul massif du travail vivant par rapport au capital fixe. La part du capital fixe augmente tout en produisant globalement moins de valeur d’échange. 

 

La crise de 2008 représente probablement le franchissement irréversible de ce seuil. » 

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pour-comprendre-le-nouveau-pouvoir-224670

 

Donc, 2020 ? 2008 ? Ou encore bien avant ? Où est la « limite » précise, le point historique de « basculement » d’une ère à l’autre ?

 

Pour la « révolution féodale » les historiens s’accordent assez souvent une marge de deux siècles, quelque part entre Charlemagne et l’An Mille !

 

Pour ce qui est de la transition « capitalisme-impérialisme », Lénine écrivait :

 

« Ce qu’il faut noter tout de suite, c’est que l’impérialisme compris dans le sens indiqué représente indéniablement une phase particulière du développement du capitalisme. Pour permettre au lecteur de se faire de l’impérialisme une idée suffisamment fondées, nous nous sommes appliqués à citer le plus souvent possible l’opinion d’économistes bourgeois, obligés de reconnaître les faits établis, absolument indiscutables, de l’économie capitaliste moderne. C’est dans le même but que nous avons produit des statistiques détaillées permettant de voir jusqu’à quel point précis s’est développé le capital bancaire, etc., en quoi s’est exprimé exactement la transformation de la quantité en qualité, le passage du capitalisme évolué à l’impérialisme. Inutile de dire, évidemment, que toutes les limites sont, dans la nature et dans la société, conventionnelles et mobiles ; qu’il serait absurde de discuter, par exemple, sur la question de savoir en quelle année ou en quelle décennie se situe l’instauration "définitive" de l’impérialisme. »

V.I. Lénine - L’impérialisme, stade suprême du capitalisme

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/vlimperi/vlimp7.htm

 

Ainsi, « émotionnellement », pour moi, le choc de Mars 2020 représente la limite, mais, objectivement, 2008 a toutes les caractéristiques d’un changement économique radical, quant au fond, dans le rapport entre création monétaire et capital productif, même si déjà largement amorcé par les prémisses de l’envolée du capital financier, dont tu nous retrouves donc effectivement des traces essentielles sur le temps long.

 

En liens à la suite, 4 graphes "sur le temps long" empruntés aux économistes banco-centralistes et qui illustrent on ne peut mieux cette question :

 

_1_Productivité générale

http://ekladata.com/ehaD-JkFZ35jCMbF1MW2s3gVSFM.png

 

_2_Productivité du travail

http://ekladata.com/20pS3WnxSGAnZJrFWu3xahtTCWM.png

 

_3_Niveau de vie

http://ekladata.com/KhCH7UB9ctEbwcltACnje3w8B_8.png

 

_4_PIB par habitant

http://ekladata.com/tkqH3cEc-Zj1LDrEewDsMBQ1n6E.png

 

Bien à toi,

Amicalement,

Luniterre

 

PS : mes deux articles de 2020 cités en liens sur Agoravox existent aussi probablement sur VLR, mais je n’arrive pas à les retrouver tout de suite…

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(*http://cieldefrance.eklablog.com/les-aventures-de-la-famille-gave-dans-le-monde-banco-centralise-episod-a213999631 )

 


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 http://mai68.org/spip2/spip.php?article14959#forum12434

 

 Salut Luniterre,

Le premier article sur Agoravox que tu cites a pour titre :

« Crise du Covid-19 » : le Coup d’État des Banques Centrales, pour les nuls… !

Il est aussi ici : http://mai68.org/spip2/spip.php?article5943  

Sur mai68.org, le second s’appelle :

Critiques du concept de « Coup d’ Etat mondial des banques centrales » : une réponse en 7 points

Et il est ici : http://mai68.org/spip2/spip.php?article6212   

 

Je sauvegarde à nouveau ces 4 schémas essentiels :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article15025

 

Amicalement,

do

http://mai68.org/spip2/

 



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 Récent sur le même thème :

 

Emergence du banco-centralisme: le temps long et ses limites

 

 

La Dette globale, publique et privée, nouveau Condottiere de la valeur d’usage, pour le compte des Banques Centrales

 

http://cieldefrance.eklablog.com/la-dette-globale-publique-et-privee-nouveau-condottiere-de-la-valeur-d-a214079921



 

Emergence du banco-centralisme: le temps long et ses limites

 

 

Dette, Capital : ce que disent véritablement les chiffres…

 

http://cieldefrance.eklablog.com/dette-capital-ce-que-disent-veritablement-les-chiffres-a214044897

 

http://mai68.org/spip2/spip.php?article14959

 

  

 COURBURE 1

 

 

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