C’est un descendant du chef Apache Geronimo de Palestine qui vous écrit. Un descendant par le cœur et l’esprit.
Près de deux siècles nous séparent de cette époque et pourtant nous sommes toujours dans la même logique. En Palestine, les colons exterminent mon peuple comme ils ont exterminé les Indiens d’Amérique.
Comme eux, ils nous considèrent de trop et veulent nous réduire à néant, tout au plus nous parquer dans des réserves.
Comme eux, ils nous considèrent des barbares incompatibles avec leur civilisation.
Comme eux, ils nous assimilent à des animaux et nous traitent comme tels. Comme eux, ils considèrent que nous sommes des vivants dépourvus d’âmes. Pour les exterminer efficacement ils ont commencé par exterminer les bisons. En Palestine, ils déracinent les oliviers et abattent nos troupeaux de chèvres et de brebis. En Amérique, ils ont empoisonné l’eau des sources et des rivières. Ils ont abattu décimé des forêts entières. Ils ont incendié leurs campements. En Palestine, ils incendient nos foyers. En Amérique, ils ont construit des chemins de fer, puis des routes, puis des villes. En Palestine, ils bâtissent des colonies et tracent des routes et autoroutes de contournement. En Amérique, ils ont détourné des fleuves et ont construit des barrages. Ils ont électrifié le continent. Ils ont obscurci le ciel étoilé. En Palestine, ils empoisonnent les puits d’eau.
Bref, sur le nouveau continent, ils ont construit leur civilisation qu’ils ont étendu au monde entier jusqu’en Palestine.
Oui, Monsieur le secrétaire général, les colons sont aujourd’hui chez nous et ils poursuivent leur œuvre commencée en Amérique.
Une œuvre dans laquelle il ne peut y avoir la moindre place pour les barbares que nous sommes.
Une œuvre conçue et réalisée pour et par un peuple civilisé.
J’ai lu, Monsieur le secrétaire général, votre twitt du 6 novembre dans lequel vous qualifiez de catastrophe ce qui se déroule à Gaza.
Je partage entièrement votre constat des faits.
Sachez aussi, Monsieur le secrétaire général que le mot catastrophe signifie Nakba en Palestine qui dure depuis que les colons sont arrivés sur notre terre avec la volonté de nous chasser et exterminer ceux d’entre nous qui leur résisteraient.
Voilà, en vérité, Monsieur le secrétaire général, ce qui se déroule en ce moment à Gaza sans que l’institution dont vous avez la charge ne puisse rien faire. Pire, leurs représentants réclament même votre démission.
Les colons ont le pouvoir. Ils sont plus forts, plus puissants que l’Organisation des Nations Unis. Ils sont au-dessus de son droit.
Oui, Monsieur le secrétaire général, vous avez entièrement raison d’écrire dans votre twitt, je cite : "A Gaza nous n’assistons pas à une crise humanitaire mais à une crise de l’humanité."
C’est la manière d’être de cette humanité au monde qui pose problème. Une manière d’être vidée de son essence humaine.
Aujourd’hui, à Gaza comme dans toute la Palestine, les colons sont à l’œuvre de cette déshumanisation là.
Aujourd’hui, partout dans le monde, les peuples manifestent leur solidarité avec le peuple Palestinien. Partout, ils crient : "Nous sommes tous des Palestiniens".
Tous refusent de subir cette civilisation colonialiste à l’œuvre et qui perdure depuis l’époque des Indiens d’Amérique.
C’est ce cri la qu’il faut entendre.
Bien respectueusement, Monsieur le secrétaire général.
Roland RICHA,
Un descendant du chef Apache Geronimo par le cœur et l’esprit.
Mardi, 07 novembre 2023
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