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En Avant, Marx!
10 avril 2024

Gilles Questiaux va-t-il réinventer le fil à couper le beurre "impérialiste"???

 

 

Gilles Questiaux va-t-il réinventer le fil à couper le beurre "impérialiste"???

Quelques réflexions à la suite de la republication, sur VLR, du volet 1 de sa "nouvelle étude" sur le sujet... Etude qui n'est pas forcément dénuée de tout intérêt mais manque néanmoins carrément sa cible "théorique"!

 

La pyramide de Ponzi américaine

https://mai68.org/spip2/spip.php?article18095

mercredi 10 avril 2024,  

 

PRESENTATION DE LA PUBLICATION SUR VLR:

Les USA peuvent, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts. 

 

Pyramide de Ponzi : Les arnaques pyramidales de type Ponzi sont des escroqueries dans lesquelles les investisseurs sont incités à investir de l’argent en promettant des rendements élevés, mais dans les faits, les rendements sont financés par les fonds apportés par les nouveaux investisseurs, et non par les bénéfices réels de l’entreprise.

NDLR: à ce sujet voir le post-scriptum à la suite de notre réponse.


Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)

ttp://www.reveilcommuniste.fr/2024/04/comment-l-empire-percoit-il-le-tribut-permanent-qu-il-exige-du-reste-du-monde-1/2.html

10 Avril 2024

Rédigé par Réveil Communiste

Masaccio, Florence, le paiement du tribut



 

Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2) 

Nous vivons avec les Européens et les Nord-Américains dans un Empire, qui perçoit aux dépens de ses alliés et sur le reste du monde un tribut considérable. Mais cette réalité est niée par les intéressés, qui se prétendent tous libres, égaux et fraternels – et même sororaux - et n’apparaît nulle part dans leur description du monde, y compris dans les tableaux des flux économiques. Alors comment l’Empire s’impose-t-il, sans que personne ne semble s’en apercevoir ou rien trouver à redire ?

Pour commencer, les États-Unis, ou plutôt leurs monopoles privés qui participent au complexe militaro-industriel vendent des armes à leurs alliés, à un prix défiant toute concurrence … par son excès ! Armes qui comme la guerre d’Ukraine l’a révélé, sont fragiles, peu fiables, inutilement sophistiquées, mal testées sur le terrain, et donc largement surfacturées et grevées de commissions. C’est un aspect très important du tribut impérial, mais ce n’est pas le seul ni sans doute le plus important.

Ensuite, ils protègent par l’instrumentalisation extraterritoriale de leurs tribunaux la situation des capitalistes américains, et visent à briser toute entreprise de taille mondiale montante qu’ils ne contrôlent pas. En ce moment, ce sont les entreprises chinoises qui sont dans la ligne de lire. Ils ont empêché ainsi à tour de rôle la montée au premier plan d’économies concurrentes, ils l’ont fait pour le Japon, l’Allemagne, la France, et aussi de leurs amis Coréens du sud et Taïwanais.

Mais ce qui est vraiment crucial, c’est que les États-Unis peuvent se procurer tout ce qu’ils veulent sur le marché mondial en échange de dollars, qu’ils leur suffit d’émettre ex-nihilo, et c’est le seul pays qui peut agir ainsi, en exportant sur le reste du monde une partie de l’inflation qui en découle (l’autre partie se manifestant par l’envolée des cours de bourse et de l’immobilier). En ce sens ils peuvent continuer à financer n’importe quelle guerre, tant que leurs dollars sont acceptés comme moyen de paiement partout sans perdre leur valeur malgré leur abondance (l’interpénétration des firmes transnationales des deux cotés de l’océan et la similitude des coûts de production lie l’euro au destin du dollar et lui permet de participer aux bénéfices provisoires cette création monétaire illimitée).

Ils peuvent ainsi, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.

Un considérable tribut en nature est fourni en outre à l’Amérique du Nord et à L’Europe par l’émigration des cerveaux et de la force de travail originaire du Sud. Prélèvement direct et gratuit sur ses ressources humaines du Sud qui permet essentiellement au monde riche de payer le travail de ses salariés en dessous de sa valeur, le coût du renouvellement des cohortes de travailleurs étant externalisé dans le reste de monde. C’est de loin la forme majeure du pillage du Tiers Monde à l’heure actuelle. Indépendamment des questions humanitaires, il est certain que lutter pour la libéralisation des migrations, c’est en réalité favoriser le statu-quo impérialiste. Ce prélèvement est complété par l’exploitation de la force de travail de la périphérie sur place dans les entreprises délocalisées ou sous-traitantes, ce qui permet aussi d’importer des produits de consommation de base, et de diminuer encore davantage la valeur de la force de travail métropolitaine.

Cette interpénétration de la force de travail entre les marges, la périphérie et le centre de l’Empire facilite le contrôle du personnel politique dans les pays dépendants, par formation, sélection, intimidation, lawfare, corruption, et la création par l’intermédiera des ONG d’un milieu local rémunéré directement ou indirectement, favorable au relai de l’influence de l’Empire, qui oriente leur politique intérieure et qui à l’occasion sert de masse de manœuvre pour des coups d’État, comme en Ukraine en 2014.

Il y a bien sûr aussi les formes les plus visibles de la perception du tribut par le contrôle économique et militaire direct des approvisionnements en énergie et en matières premières stratégiques (gisements, et voies de communication) La liste des pays ayant fait l’objet d’ingérences militaires ou terroristes depuis un demi siècle est éloquente (Algérie, Irak, Libye, Venezuela, Angola, Iran, Russie …)

Cette pression militaire directe est complétée par l’utilisation du terrorisme direct ou manipulé pour semer le chaos : cette menace pèse sur tous les pays qui veulent s’affranchir des règles arbitraires de l’Empire – c’est bien le sens de l’attentat de Moscou du 22 mars dont l’inspiration provient sans doute moins d’Ukraine que directement des États-Unis.

Les sanctions internationales complètent le tableau, avalisées ou non par l’ONU, et leur relai dans l’appareil judiciaire international et extraterritorial, qui si elles échouent lorsqu’elles sont imposées à des pays continents, causent un préjudice considérable et des effets létaux à grande échelle dans des pays plus petits (Corée, Cuba, Venezuela, Iran, Irak, Afghanistan etc).

Et enfin lorsque tous ces procédés ont échoué à mettre au pas les nations qui rechignent à entrer dans les rangs, l’empire se décide à la guerre directe, qui est clairement annoncée, contre la Chine, l’Iran, la Corée, et qui est commencée contre la Russie.

Dans la seconde partie, nous expliqueront comment le système impérial est intrinsèquement lié au développement actuel des rapports de production capitalistes.

GQ, 8 avril 2024, à suivre

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Réponse proposée:

Prévisualisation

La pyramide de Ponzi américaine,  Par Luniterre

C’est le genre d’article assez amusant par sa prétention à réinventer le fil à couper le beurre « impérialiste » et précisément assez drôle en ce qu’il fait carrément passer le fil à côté de la motte…

L’impérialisme, qu’il soit US ou autre, c’est d’abord, et même par définition, le « stade du suprême » du capitalisme, et donc, à la base, encore et toujours, du capitalisme…

A la base, c’est donc l’élargissement du capital investi dans la production par extraction de la plus-value, précisément générée par le travail productif humain.

Ce qui caractérise l’impérialisme, fondamentalement, c’est donc son caractère « international », par l’exportation des capitaux afin de leur élargissement là où les conditions sont les plus favorables, c’est-à-dire généralement dans les pays les plus pauvres, au départ, en retard de développement, donc.

L’impérialiste empoche donc déjà la plus-value initialement créée par le travail productif in situ, à laquelle vient s’ajouter, le plus souvent, la plus-value « extra » du fait de l’exportation des produits vers des marchés plus « riches », dans les pays dits « développés », avec différence conséquente sur le prix de revente.

Dans cette affaire, qui est la définition de base du capitalisme à son stade impérialiste, il n’y est donc jamais question de creuser une dette abyssale et irremboursable, ce qui est, par définition, l’antithèse du capitalisme, en termes de « développement économique » !

Si « dette » il y a dans le processus impérialiste, c’est éventuellement celle de la mise de fonds dans l’affaire, qui peut être complétée, voire même, complètement assurée par des crédits bancaires, mais qui ne sont jamais qu’une anticipation sur la réalisation de la plus-value à venir.

Il n’y a donc pas d’accumulation de la dette au sens où elle se produit actuellement avec l’économie US, qui ne peut donc plus être qualifiée, par définition, d’impérialiste.

Par contre le processus actuellement résumé dans ce bref article de Gilles Questiaux est bien un des aspects du processus actuel de banco-centralisation de l’économie « mondialisée », effectivement encore sous la férule dominante des USA, et plus précisément, de sa Banque Centrale, la Fed.

Une bonne occasion, néanmoins, grâce à ce ratage comique du « fil de Questiaux », de relire le petit bouquin de Lénine et de chercher à aller plus loin pour comprendre l’évolution de l’économie mondialisée au XXIe siècle.

Un aperçu général de la situation actuelle de « transition » de l’impérialisme vers le banco-centralisme :

http://cieldefrance.eklablog.com/fini-2023-bapteme-de-2024-deux-gouttes-d-eau-ou-deux-gouttes-de-sang-a215224737

Une réédition du livre de Lénine, « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », est en ligne à la suite de l’article, au format PDF téléchargeable.

Pour aller plus loin sur la formation du banco-centralisme :

http://cieldefrance.eklablog.com/cinq-differences-essentielles-entre-l-epoque-de-marx-et-la-notre-nouve-a215228819

Récent sur le sujet :

http://cieldefrance.eklablog.com/deficit-et-dependance-les-marches-financiers-attendent-les-liquidites—a215610053

http://cieldefrance.eklablog.com/monetarisme-et-ou-banco-centralisme-la-nuance-semantique-est-elle-hist-a215537191

http://cieldefrance.eklablog.com/le-passage-du-capitalisme-classique-au-banco-centralisme-impacte-t-il—a215547035

NOUVEAU :

http://cieldefrance.eklablog.com/chine-usa-pour-le-controle-du-bitcoin-c-est-aussi-la-guerre-economique-a215644337

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PS : Accessoirement, on ne peut pas véritablement parler de « pyramide de Ponzi » pour la dette US, au sens ou le profit qui en est tiré par les banco-centralistes, pseudo-« capitalistes », ne provient pas d’investissements « détournés » mais tout simplement de la « planche à billets » électronique de la Fed, avec laquelle ne joue que le Conseil des Gouverneurs, véritable aréopage des nouveaux princes de ce monde actuel du XXIe siècle !

Une « pyramide de Ponzi » est vouée à s’effondrer, tôt ou tard, le principe étant que ses initiateurs espèrent toujours s’échapper du système qu’ils ont créé avec l’essentiel de leur « butin » avant que la pyramide ne s’effondre, et quitte à provoquer l’effondrement, évidemment, une fois leur forfait accompli.

Alors que la dette banco-centralisée reste perpétuellement renouvelée et élargie sans être jamais remboursée, et sans mettre pour autant le système qu’elle protège en faillite, tant que la complicité entre profiteurs continue : et il n’y a aucune raison, à priori, qu’elle s’arrête, sauf révolution… !

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http://cieldefrance.eklablog.com/gilles-questiaux-va-t-il-reinventer-le-fil-a-couper-le-beurre-imperial-a215665917 

 

 

 

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