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En Avant, Marx!
27 décembre 2023

Kriegspiel, Kissinger, Mao, Debord: que nous reste-t-il du XXème siècle?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kriegspiel, Kissinger, Mao, Debord: que nous reste-t-il du XXème siècle?

Kriegspiel, Kissinger, Mao, Debord: que nous reste-t-il du XXème siècle?

Kriegspiel, Kissinger, Mao, Debord: que nous reste-t-il du XXème siècle?

 

 

 

  

L'URSS est-elle morte d'une balle de ping-pong tirée par le joueur Zhuang Zedong, qui n'avait en commun avec Mao que son prénom, avant de devenir éventuellement l'un des favoris de sa femme?

Moins d'un mois après la mort du centenaire Kissinger, le 29 novembre dernier, la Chine met en avant quelques festivités organisées aux USA pour célébrer la "diplomatie du ping-pong", tout juste vieille, elle, de 52 ans.

L'"effet papillon" étant ce qu'il est, il est clair que l'arrivée de Nixon à Pékin, en 1972, les poches bourrées de dollars, fussent-ils à ce moment en voie de grande dépréciation, a allumé la mèche du capitalisme chinois moderne tel qu'il tend à supplanter l'américain, aujourd'hui, mais après l'avoir tout d'abord essentiellement sauvé au moment où il était précisément en train de perdre la "guerre froide" face à l'URSS.

 

"Ping-pong", jeux de guerre et tragédie réellement sanglante en Palestine, quelques réflexions sur l'histoire et la réalité de notre temps actuel, en réponse à:

 

Bonjour, camarade !

Pour les impérialistes étatsuniens, il est évident que cette période, au tournant des années 70, est le début de leur « renaissance », après les échecs qu’ils avaient déjà plus ou moins « assumés » politiquement, au Vietnam, qui a donc bien failli être leur tombeau, en matière de rapport de force dans la dite « guerre froide », entraînant dans son sillage la fin des accords monétaires de Bretton Woods, avec la fin de la parité or-dollar, et donc potentiellement déjà, la fin de la suprématie économique US

Kissinger a su trouver en Mao le « sauveur » des USA, au bon moment, mais ce n’était pas nécessairement un effet de la sénilité de Mao, contrairement à ce que tu sembles penser.

Dans « De la Contradiction », dès 1937, donc, Mao expose déjà, dans son ouvrage théorique "majeur" selon ses thuriféraires, ce que sera la politique d’ « indépendance » de la Chine, avec plus qu’un fort sous-entendu en matière de « distanciation » possible vis-à-vis de l’URSS.

Ce sont exactement ces mêmes principes que l’on retrouve dans sa « théorie des trois mondes », au tournant des années 70.

Le retournement complet de la Chine aurait peut-être pu être évité si elle avait réussi dans son ambition de devenir le pays leader des nations du tiers-monde, ce qui a complètement échoué, laissant, pour l’essentiel, cette place à l’URSS. Un échec logique et en réalité inévitable, vu le différentiel de moyens entre l’URSS et la Chine : les « bonnes paroles » et quelques AK47 ne suffisent pas…

Mais l’ambitieux Mao, limite mégalo, et depuis longtemps, (1937 ?), en réalité, ne pouvait se « contenter » d’être le leader d’un pays du tiers-monde relativement dépendant, comme beaucoup d’autres, de l’aide de l’URSS…

Kissinger a donc parfaitement su trouver à qui parler…

Encore un cas qui illustre bien, malheureusement, la fable du lion et des taureaux… (*)

Par ailleurs, tu nous rappelles :

« Cependant, il[Debord] souhaitait semble-t-il la chute de l’URSS. Avait-il prévu que pour nous, en Occident, ce serait dramatique ? »  

Debord croyait encore en la capacité de la classe ouvrière à s’autonomiser politiquement, comme classe sociale en soi et pour soi, et même au point de ne pas devoir nécessiter une organisation politique de type parti, potentiellement génératrice de bureaucratie.

Evidemment, on le croyait encore tous plus ou moins, en ce temps là, et ce n’était pas totalement idiot si l’on tient compte que précisément le prolétariat industriel occidental atteignait à cette époque l’apogée de son développement en tant que classe sociale, en termes d’importance démographique et de rôle économique productif.

Pourtant, c’était déjà par trop négliger :

_1_ Que si la société spectaculaire marchande est bien une nouvelle forme d’aliénation du prolétariat, elle n’en est pas moins une des formes les plus efficaces de son « embourgeoisement », déjà évoqué par Marx en son temps.

_2_ Que cet « embourgeoisement » a logiquement atteint son apogée avec l’apogée du capitalisme, à cette même époque.

_3_ Que si le déclin du capitalisme, en termes de productivité du capital, va nécessairement avec le reflux du prolétariat industriel, en tant que classe sociale, sur le plan démographique et économique, il n’est pas pour autant le reflet inversé de son ascension, qui amènerait une sorte de « retour de flamme » de la conscience prolétarienne, mais bien la spirale descendante d’un phénomène dialectique en train de changer de nature, au cours duquel le recul de la conscience de classe se poursuit, avec des formes différentes, qui ne sont donc pas un retour à des rapports sociaux capitalistes archaïques. Le recul sociologique du prolétariat industriel n'est que l'une des manifestations de la mutation banco-centraliste du système de domination de classe.

Concernant les rapports entre la classe ouvrière et la bureaucratie Debord en fait une généralité plus ou moins « idéalisée » au sens d'être déconnectée de sa réalité matérielle : les rapports entre bureaucratie et prolétariat étaient très différents en URSS de ce qu’ils étaient, en France, entre classe ouvrière et PCF. De plus, en URSS il n’y avait pas « une bureaucratie », mais des bureaucraties plurielles et souvent rivales, même et surtout sous Staline. Parler de « bureaucratie stalinienne » ne fait donc pas sens, sauf pour recycler le concept trotskyste, lui-même idéaliste et complètement déconnecté du réel. Debord aborde en quelque sorte tangentiellement la question des contradictions au sein de la bureaucratie soviétique, mais sans en analyser réellement toutes les causes et les conséquences, en termes de nature de classe.

La classe prolétarienne soviétique n’était pas essentiellement le prolongement de la classe prolétarienne de l’époque tsariste-capitaliste mais une classe essentiellement nouvellement formée à partir de la collectivisation des années 30. Années pendant lesquelles les luttes entre factions bureaucratiques ont donc essentiellement concentré la violence répressive au sein de ces classes « moyennes » et supérieures bureaucratiques, n’affectant que marginalement le prolétariat, qui voyait surtout l’amélioration de sa condition et le renforcement du pays face à la menace nazie. Renforcement qui a fait ses preuves historiques, malgré les difficultés, et qui reste pour le peuple russe le souvenir majeur de cette époque, dans la mémoire collective.

Aujourd’hui encore, le combat de la fraction stalinienne, malgré la violence de l’époque, est vu par les Russes précisément comme un combat contre les fractions de la bureaucratie récalcitrantes à l’avancement du pays, et non pas comme un combat de la « bureaucratie stalinienne contre le peuple », même si les tares classiques de toute bureaucratie y étaient souvent présentes.

Evidemment, pour Debord, l’idée d’avancement du pays est nécessairement suspecte de nationalisme et de développement « concurrentiel » du capitalisme, alors que l’inégalité du développement de son temps et des décennies précédentes faisait pourtant largement la preuve de l’impossibilité d’une révolution prolétarienne mondiale « synchronisée » qui aurait pu éventuellement rendre caduque la problématique de défense de l’indépendance nationale, pourtant encore à conquérir pour la majorité des nations, même en son temps.

C’est donc selon cette grille de lecture idéologique en réalité gauchisante, quoi qu’il s’en défende, qu’il interprète la rupture collectiviste du tournant des années 30 comme un phénomène d’accumulation primitive du capital, alors que même si elle fut réellement brutale elle était donc néanmoins absolument et urgemment nécessaire comme sauvegarde des acquis de la Révolution et comme réel point de départ, à la fois, du socialisme soviétique et de la construction de sa défense nationale, vitale face au fascisme, comme la suite l’a montré, autant pour le prolétariat et le peuple russe et soviétique que pour tous les autres peuples du monde.

Pour les russes le règne sans partage de la bureaucratie, au contraire des préjugés « historiques » occidentaux, a commencé réellement après la mort de Staline, avec l’avènement de Khrouchtchev et de ses successeurs, le pire ayant finalement été Gorbatchev, malgré la bonne image qu’en diffuse encore l’Occident.

Dans les années 60-70, Debord a malheureusement contribué à ce confusionnisme historique, non encore complètement éclairci en Occident, et pour cause, alors que le rôle historique essentiellement positif de Staline pour la construction de la Russie moderne apparaît encore d’autant plus évident aux russes d’aujourd’hui, avec le conflit ukrainien. Ce que Debord semble avoir eu du mal à admettre, c’est qu’un pays aussi immense que l’URSS d’alors, et même que la Russie d’aujourd’hui, ne peut pas survivre en tant que pays indépendant, dans un monde conflictuel, que ce soit à l’époque ou aujourd’hui, sans un état-major de combat capable d’organiser une stratégie de Résistance globale, ce qui inclut, au besoin, une stratégie de contre-offensive.

Debord, qui avait pourtant avant l’heure une passion pour les jeux de stratégie (**), semble ne pas avoir su faire le lien en termes d’analyse de la réalité soviétique. Un lien, entre les « jeux de la guerre » et la « société du spectacle » qui s’impose pourtant aujourd’hui, et avec quelle violence… 

Si les milliers de morts des convulsions révolutionnaires des années 30 « scandalisent » encore l’Occident, pourtant tout à fait incapable de mettre fin, ces jours-ci, aux tueries de masse quotidiennes perpétrées par son clone sioniste, c’est bien parce que la construction de l’URSS antifasciste, malgré ses tragédies, reste la pierre angulaire encore indéracinable sur laquelle la Russie moderne a pu se relever et sur laquelle s’appuie donc encore la lutte des peuples et des nations pour leur liberté et leur indépendance, au XXIème siècle!

Un siècle chasse l'autre, une année chasse l'autre, avec plus ou moins de violence, mais elle reste évidemment la même, pour ceux qui en sont les victimes. Quel prix de sang sommes nous prêts à payer et pour quel résultat? Même si l'on n'est pas directement en dessous, c'est une question qui reste plus que jamais posée, à l'heure où les bombes pleuvent sans discontinuer sur deux millions de gazaouis jetés à la rue en cette fin d'année, et qui ne peuvent que "rêver" d'une vie humaine simplement décente.

Luniterre

(http://cieldefrance.eklablog.com/kriegspiel-kissinger-mao-debord-que-nous-reste-t-il-du-xxeme-siecle-a215176463)

 

(* Gaza-Palestine-France: le réveil des consciences est-il encore possible? (Pétition)

http://cieldefrance.eklablog.com/gaza-palestine-france-le-reveil-des-consciences-est-il-encore-possible-a215163869

 

 

 

 

(** https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/quand-guy-debord-inventait-un-jeu-de-la-guerre-au-potentiel-emancipateur-305238-15-01-2021/ 

https://www.telerama.fr/sortir/le-jeu-de-la-guerre-de-guy-debord-une-relecture-brillante-du-situationnisme-par-emmanuel-guy-6746309.php  )

 

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Kriegspiel, Kissinger, Mao, Debord: que nous reste-t-il du XXème siècle?

 

 

 

 

 

 http://cieldefrance.eklablog.com/kriegspiel-kissinger-mao-debord-que-nous-reste-t-il-du-xxeme-siecle-a215176463

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