TRANSITION

Entre le capitalisme et le banco-centralisme « intégral » il y a évidemment une période de « transition », qui peut aussi être vue comme une sorte de « nuance dialectique » entre les deux, au sens où les éléments de l’un et l’autre systèmes coexistent en tant qu’éléments d’un système de domination de classe, de même que la « transition » entre l’antiquité esclavagiste et la féodalité a duré plusieurs siècles, celle entre capitalisme et banco-centralisme peut éventuellement durer plusieurs décennies.

Vues à l’aune des crises systémiques récentes, et surtout, à l’aune de la dite « crise du covid », les choses semblaient devoir aller très vite, mais à présent, avec la résistance relativement inattendue, par sa ténacité, de la bourgeoisie nationale russe, et à sa suite, de pas mal d’autres, notamment en Afrique, on voit donc que la « transition » risque d’être bien plus longue et conflictuelle qu’initialement supposée, et par les banco-centralistes eux-mêmes.

Pour l’instant, la « nuance dialectique » entre capitalisme et banco-centralisme, c’est donc essentiellement la guerre :

Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?

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Pour l’instant, discuter de la « nuance dialectique » selon laquelle il reste encore plus ou moins de plus-value extraite ici ou là de ce qui reste du prolétariat industriel est donc malheureusement une discussion purement scolastique, dans la mesure où ce qui reste du prolétariat industriel n’est plus en état ni en situation de se « reconstituer » en tant que classe pour soi, capable d’une intervention politique autonome.

Et selon la pente régressive radicale du capitalisme productif, une résurgence de la conscience de classe prolétarienne est d’autant plus improbable dans les métropoles banco-centralisées. Dans les nations qui luttent encore pour préserver leur indépendance à l’égard de la mondialisation banco-centraliste, comme la Russie, le prolétariat se trouve entraîné, par la simple nécessité de survie immédiate, à faire une sorte de « front uni », tout étant relatif, avec sa propre bourgeoisie nationale.

Bien entendu, on peut espérer qu’au cours de ces luttes de résistance il puisse reconstituer sa propre autonomie en tant que force politique, mais il est clair que du côté où nous sommes, en tant que prolétaires faisant directement face à la banco-centralisation de notre société occidentale, nous n’avons pas de « leçon politique » à lui donner.

Pour l’instant l’essentiel reste de prendre conscience de la mutation actuelle du système de domination de classe et de commencer à en faire la critique, afin de recommencer à situer notre action politique dans la réalité, et non pas dans les fantasmes idéologiques hérités du siècle passé.

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